Le théâtre de Georges Courteline
Libre Théâtre propose sur son site la quasi-intégralité de l’œuvre théâtrale de Courteline, à télécharger gratuitement. Vous pouvez accéder aux pièces par différents moyens :
- par la liste alphabétique ci-dessous,
- par la biographie de Courteline
- par le thème Les transports parisiens dans le théâtre de Courteline,
- par le thème Courteline, précurseur de l’absurde,
- par le thème Le couple et la famille dans le théâtre de Courteline,
- par le thème Courteline, les employés et les fonctionnaires,
- par le thème Le monde judiciaire dans le théâtre de Courteline,
- par le thème Courteline et les militaires.
Georges Courteline se définit lui-même comme un observateur avisé de la vie quotidienne. Son théâtre s’inscrit dans la tradition naturaliste de Diderot et de Zola : ses premières pièces sont mises en scène par André Antoine, le fondateur du Théâtre Libre, mouvement théâtral novateur visant à ouvrir la scène à de jeunes auteurs, à un style de mise en scène et de jeu d’acteurs en rupture avec le théâtre de boulevard (Lien vers la biographie de Courteline).
Il propose à travers ses saynètes, des tranches de vie réalistes, souvent cruelles mais toujours comiques. Ses pièces sont souvent des croquis satiriques de différents milieux, s’inspirant de ses expériences de militaire, d’employé au Ministère des Cultes, d’habitué des cafés parisiens, ou de promeneur.
Rares sont les personnages de Courteline qui sont totalement antipathiques, malgré leurs défauts, qu’ils soient orgueilleux, naïfs, stupides, arrogants ou seulement médiocres. Le comique nait du contraste entre leur modeste condition et leur ego très développé : des fonctionnaires grisés par leur statut, des employés revendicatifs, des maris pleutres… Courteline a une tendresse particulière pour le personnage de la « poire », bien campé dans Boubouroche, Le Droit aux étrennes (avec Landouille) ou la Cruche ou j’en ai plein de dos de Margot.
Courteline écrit des saynètes ou de courtes pièces en un ou deux actes. Dans une interview au journal Le Temps en 1905 (cf. reproduction ci-dessous), il dit « un acte, un seul acte, voilà ma mesure au théâtre. Que voulez-vous, je n’ai pas d’imagination. Les sujets qui s’offrent à mon esprit ne comportent pas de développement. On m’a dit souvent qu’il suffirait d’écrire trois actes séparés, reliés cependant par le fil ténu d’une même intrigue, pour mettre sur pied une pièce en trois actes. Je ne trouve pas ce fil ténu. Les intrigues s’arrêtent court après un acte ».
Télécharger gratuitement les pièces de Courteline (classement par liste alphabétique)
(Les pièces publiées dans des recueils figurent à la fois au titre du recueil, et de manière isolée.)
26, saynète pour 2 hommes, publiée dans Coco, Coco et Toto.
A l’atelier, saynète pour 4 hommes, 1 femme et un choeur. Extrait des Lieds de Montmartre.
Allô ! : saynète pour 6 hommes extraite des Facéties de Jean de la Butte
Avant et après, saynète pour un homme et une femme (extraite de Coco, Coco et Toto)
Boubouroche : pièce en deux actes pour 7 hommes et 1 femme
Ciboulot, vous êtes un cochon : saynète pour deux hommes (extraite de Coco, Coco et Toto)
Chez l’avocat : saynète pour 2 hommes, extraite des Ombres parisiennes
Cochon de cocher : saynète extraite des Ombres parisiennes
Cochon de Coco : saynète pour 1 homme, 1 femme (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Coco, Coco et Toto, ensemble de monologues et saynètes
Ferme ta malle : saynète pour 2 hommes et figurants (publiée dans le recueil Théodore cherche des allumettes)
Godefroy : saynète pour 2 hommes et 2 femmes (et figurants)
Grandeur d’âme : saynète pour 3 hommes (et figurants) extraite des Ombres parisiennes
Gros Chagrins : saynète pour 2 femmes
Hortense, couche-toi ! : pièce en trois scènes avec 2 hommes, 1 femme et des déménageurs (choeur).
Invite Monsieur à dîner : saynète pour 4 hommes, 1 femme, 1 enfant (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
L’Affaire Champignon: fantaisie judiciaire en un acte, pour 7 hommes et 2 femmes
L’Ami des Lois (recueil de pièces)
L’Amour de la paix : monologue pour un homme (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
L’Article 330 : fantaisie judiciaire en un acte pour 4 hommes
L’Ecole des mufles : saynète extraite des Ombres parisiennes
L’Extra-Lucide : saynète en un acte pour un homme et une femme
L’Honneur des Brossarbourg : saynète en un acte pour 1 homme et 1 femme
L’Île : saynète pour 1 homme, 1 femme (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
L’Illustre Piégelé, recueil de saynètes et monologues
L’impoli : saynète extraite des Ombres parisiennes
L’Incendie : monologue pour un homme (paru dans le recueil L’Illustre Piégelé)
L’Ours : saynète pour deux hommes (parue dans le recueil L’Illustre Piégelé)
La Cinquantaine, scène populaire en un acte pour un homme et une femme (paru aussi dans L’Illustre Piégelé)
La Conversion d’Alceste, pièce en un acte (5 scènes) et en vers
La Correspondance cassée, très courte pièce en deux scènes
La Cruche, comédie en 2 actes (connue également sous le titre J’en ai plein le dos de Margot)
La Paix chez soi, comédie en un acte et quatre scènes
La Peur des coups, saynète
La Première Leçon : monologue pour un homme. (paru dans le recueil L’Illustre Piégelé)
La Présentation : saynète pour 1 homme et 1 femme (publiée dans Coco, Coco et Toto)
La Rue de la Pompe : saynète extraite des Facéties de Jean de la Butte
La Voiture versée, saynète
Le Buis : saynète pour 2 hommes extraite des Ombres parisiennes
Le Bon pêcheur, saynète pour 2 hommes (publiée dans Coco, Coco et Toto)
Le Bout de l’an : saynète extraite des Ombres parisiennes
Le Buis : saynète extraite des Ombres parisiennes
Le Chevalier hanneton : monologue pour un homme. (paru dans le recueil L’Illustre Piégelé)
Le Commissaire est bon enfant, comédie en un acte et six scènes
Le Droit aux étrennes, pièce courte en cinq scènes, en prose et vers
Le Gendarme est sans pitié, comédie en un acte et trois scènes
Le Gora : saynète pour un homme et une femme (parue aussi dans Les Lieds de Montmartre )
Le Madère : courte pièce en un acte pour 1 homme et 1 femme
Le Maître de Forges : saynète pour 1 homme, 1 femme (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Le Mauvais cocher : saynète pour 3 hommes et des figurants parue dans L’Ami des lois et dans le Gil Blas illustré )
M…onsieur Fin de siècle : saynète pour 2 hommes extraite des Ombres parisiennes
Morte saison, saynète pour deux femmes (parue dans les Lieds de Montmartre)
Muselé ! : saynète extraite des Ombres parisiennes
Le Nez du général Suif : saynète pour 2 hommes, 1 femme, 1 enfant (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Le Piano : monologue pour un homme (paru dans l’Ami des Lois).
Le Petit malade : saynète pour 1 homme, 1 femme, 1 enfant (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Le Pornographe : saynète pour 1 homme et 1 femme (parue dans Coco, Coco et Toto (1910) et le Miroir concave.
Le Principal Témoin: saynète pour deux hommes (parue dans le recueil L’Illustre Piégelé)
Le Prix d’une gifle, saynète pour 5 hommes (parue dans Théodore cherche des allumettes).
Les Amputés : pantomime mêlée de quelques répliques (Parue dans le recueil Potiron)
Les Animaux malades de la faim : saynète extraite des Facéties de Jean de la Butte
Les Babouches : saynète pour un homme et une femme (éditée dans Coco, Coco et Toto)
Les Balances : saynète pour 3 hommes
Les Boulingrin : vaudeville en un acte, pour 2 hommes et 2 femmes
Les Choux : monologue pour un homme (paru dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Les Facéties de Jean de la Butte : recueil de saynètes et nouvelles.
Les Gaietés de l’escadron : revue de la vie de caserne et trois actes et neuf tableaux pour 22 hommes et 1 femme
Les Lieds de Montmartre : recueil de saynètes et de monologues
Les Locutions complaisantes : saynète pour 1 homme, 1 femme (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Les Marionnettes de la vie : recueil de saynètes.
Les Mentons bleus : scènes de la vie de cabots, pièce parue en 1906.
Lidoire : fantaisie militaire en cinq scènes pour 7 hommes
Ma Femme est en voyage : saynète pour 4 hommes,
Monsieur Badin : pièce en un acte pour 3 hommes
Monsieur Félix : saynète pour 2 hommes, 2 femmes, 1 enfant (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Monsieur le Duc : saynète pour 5 hommes (parue dans le recueil L’Illustre Piégelé)
Morte saison : saynète pour 2 femmes (extraite des Lieds de Montmartre)
Muselé ! : saynète pour 3 hommes (extraite des Ombres parisiennes)
Ombres parisiennes : recueil de saynètes et de nouvelles
Panthéon-Courcelles : fantaisie musicale en une scène, avec un récitant, un chœur masculin et un chœur féminin
Petin, Mouillarbourg et consorts : fantaisie judiciaire en un acte pour 7 hommes et 1 femme
Potiron : recueil de saynètes.
Premier en anglais : saynète pour 2 enfants (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Quand on plaide en divorce : saynète extraite des Ombres parisiennes
Quelques livres : saynète extraite des Ombres parisiennes
Roland : saynète pour 6 hommes (parue dans le recueil L’Illustre Piégelé)
Sigismond : fantaisie musicale en un acte pour 1 homme, 2 femmes et un choeur
Suggestion : saynète pour 4 hommes, 1 femme (parue dans Les Fourneaux, Coco, Coco et Toto, Le Miroir concave)
Théodore cherche des allumettes : saynète pour 2 hommes et des figurants
Tout ce que tu voudras : saynète extraite des Facéties de Jean de la Butte
Un client sérieux : saynète pour 2 hommes
Un coup de fusil : saynète pour 1 homme, 1 femme (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Un mois de prison : correspondance épistolaire entre un homme et une femme (parue dans le recueil L’Illustre Piégelé)
Une envie : saynète pour 1 homme, 1 femme (parue dans le recueil Coco, Coco et Toto)
Une évasion de Latude : courte pièce en un acte et trois scènes pour trois hommes
Une lettre chargée : saynète pour 2 hommes
Une messe : saynète extraite des Ombres parisiennes
Vieux Ménage : saynète pour 1 homme et 1 femme (extraite des Ombres parisiennes)
Préface du Train de 8 h. 47, reprise dans la préface des Œuvres complètes.
« Je dois prévenir les personnes altérées d’émotions violentes et de coups de théâtre sensationnels qu’elles chercheraient en vain à étancher leur soif au cours des volumes que voici, lesquels mettent surtout en lumière l’extraordinaire manque de toute imagination dont les fées bienfaisantes me pourvurent à mon berceau. Il faut voir en ces pages… – comment dirais-je, au juste ? –… une sorte de suite d’orchestre écrite pour musique légère, un prétexte à faire évoluer conformément à la logique de leur petite psychologie et autour de petites historiettes ayant de tout petits commencements, de tout petits milieux et de toutes petites fins, de tout petits personnages reflétant de leur mieux la philosophie où je m’efforce de prendre gaiement les choses, car je pense avec Daudet que la mort des êtres aimés est la seule chose de la vie qui vaille la peine qu’on en pleure.
Des gens qui n’y connaissent rien ont dit que j’avais peint des soldats, des ronds-de-cuir et des cocus. Pure légende : je ne suis ni peintre ni statuaire. Simplement ? Du buis dans une main et un petit canif dans l’autre, je fouille mon bois du bout de mon fer, et je m’applique à sculpter des pommes de parapluies à l’exemple de ce père Bourras qu’on voit dans Au bonheur des dames sculpter des têtes de chiens à des manches d’ombrelles pour la plus grande admiration des galopins du voisinage groupés, immobiles et muets, sur le seuil de sa boutique.
Certes, je n’ai pas le ridicule de me comparer à ce bel artiste. Je suis toutefois — cela, je le jure ! — son égal pour l’application : pauvre bûcheur en proie au mal d’un éternel mécontentement, qui fais ma phrase, comme on fait un train, de mots cherchés au bout des voies, amenés lentement derrière mon dos et accrochés les uns aux autres tant bien que mal.
Mais je suis payé de ma peine par le plaisir que j’éprouve à la prendre, et je lui donne quittance de bon cœur si, de temps en temps, « d’un mot mis à sa place », d’une expression à peu près juste, je peux évoquer les seules choses que j’aurais véritablement aimées : ma chère jeunesse, mon vieux Montmartre. »
Pour aller plus loin
http://courteline.org enregistrer et diffuser en Creative Commons les pièces de théâtre de Georges Courteline
http://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/actualite-de-georges-courteline#
Le Temps, 11 janvier 1905. Article de Joseph Galtier . Source : BnF/Gallica