Lettre d’information de Libre Théâtre n°16

28 novembre 2016

Le théâtre dans la cité

Nous vous invitons à lire l’entretien que nous a accordé Antonio Díaz-Florián, le directeur du Théâtre de l’Épée de Bois. Ne manquez pas à l’occasion d’un des spectacles de la Troupe du Théâtre de l’Épée de Bois de vivre une expérience théâtrale particulière : on ne peut qu’être impressionné par l’engagement total et l’humilité absolue de cette troupe qui, quelques secondes avant la représentation, en costume de scène, sert les spectateurs dans ce magnifique bar en bois qui ressemble déjà tant à un décor de théâtre, et qui dès la fin des applaudissements se tient à la sortie de la salle pour répondre aux éventuelles sollicitations du public. Une éthique artistique qui donne aux spectateurs à l’issue de la représentation l’impression non seulement d’avoir assisté à un magnifique spectacle, mais d’avoir participé à une aventure humaine.

Nous vous recommandons également des spectacles dans d’autres lieux avec des troupes enthousiastes, énergiques, passionnées, qui font vivre les textes du répertoire d’hier tout en interrogeant le monde d’aujourd’hui.

Pour vous réchauffer le cœur en ces soirées maussades d’automne, allez au théâtre !

 

Les Entretiens de Libre Théâtre

antonio_diaz_florianAntonio Díaz-Florián, directeur du Théâtre de l’Épée de Bois

Antonio Díaz-Florián a accordé à Libre Théâtre un entretien de plus d’une heure, une après-midi pluvieuse de novembre, dans le décor chaleureux du théâtre de l’Épée de Bois. Un moment de partage autour de sa conception artistique, mais aussi humaniste, du théâtre. 
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🙂 Libre Théâtre vous recommande

affiche_ubu2016-2Ubu Roi par la Troupe de l’Epée de Bois

Comme sur un théâtre de tréteaux ou même à Guignol, la violence tragi-comique de cette pièce inclassable est exprimée sans aucun souci de réalisme, avec le seul concours de quelques accessoires symboliques. Le jeu volontairement outré des comédiens contribue à créer cette distance ironique entre la magie du théâtre et la réalité qu’elle évoque.
La pochade d’Alfred Jarry est ici épurée pour en faire ressortir la dimension politique et esthétique. Cinq comédiens seulement interprètent tour à tour les innombrables personnages de cette comédie, et les extravagants décors de la pièce (palais royal, champs de bataille, grotte, navire…) sont suggérés en ombres chinoises derrière un drap blanc. Une poésie cruelle naît de cette atmosphère à la fois enfantine et bouffonne. Lire la suite. 

 


farcesFarces et Moralités à l’affiche

On ne peut qu’être frappé par la résonance de ces textes avec notre époque : le cynisme des politiques (L’Epidémie), l’injustice et l’arbitraire dont sont victimes les plus pauvres (Le portefeuille) ou le ridicule d’un notable qui se croit écrivain (Chez l’illustre écrivain).
Le jeu des comédiens met en lumière la beauté de la langue mais aussi la modernité de l’humour noir de Mirbeau : partant d’une situation très réaliste, les personnages basculent peu à peu dans l’absurde, par différents effets de langage. La mise en scène de Patrice Sow, d’une efficace sobriété, révèle la puissance comique de ces pièces, trop peu connues et très rarement jouées. Lire la suite.

 


VIVA, UN FIL, AFFICHEUn fil à la patte, mise en scène d’Anthony Magnier

La mise en scène par Anthony Magnier de ce classique de Feydeau est remarquable à plus d’un titre. Le décor se limite à deux lustres, des chaises et surtout un voile en fond de scène, permettant de superbes jeux de couleurs, de transparences, d’ombres et de lumières. Malgré ce dispositif scénique très épuré, cependant, les comédiens donnent vie à un décor imaginaire. Un jeu subtil se met en place dès le début de la pièce avec le public, et la convention théâtrale devient un procédé supplémentaire du comique. Par la magie du théâtre, comme dans une pièce de boulevard mais sans ses accessoires, d’invisibles portes claquent et l’amant se cache dans un placard qu’on ne voit pas.  Lire la suite.

 


affiche-de-lourcineL’affaire de la rue de Lourcine, mise en scène par Sylvain Fougères

Transposée dans le décor très graphique d’un salon Art Déco, la pièce se déroule à la manière d’un film burlesque, avec des acteurs muets. L’intrigue de Labiche est parfaitement respectée : des cartons projetés permettent de donner quelques repères dans cette histoire abracadabrante de deux hommes qui croient avoir assassiné une charbonnière au cours d’une nuit de beuverie, dont ils ne gardent aucun souvenir. Les cinq jeunes comédiens interprètent avec talent cette véritable chorégraphie, impeccablement exécutée, et réglée sur une création musicale aux multiples influences, de Pierre et le loup de Prokofiev à Daft Punk. Comme devant un film de Buster Keaton ou de Chaplin, on rit du début à la fin aux gags visuels et aux trouvailles musicales, jusqu’à la chute surprenante qui explique le parti pris de mise en scène… Lire la suite.

 


ruyblasRuy Blas mis en scène par Christian Pelissier

La mise en scène sobre de Christian Pelissier, servie par une troupe de comédiens talentueux, met en lumière la puissance du texte d’Hugo : la poésie romantique qui célèbre l’amour du « ver de terre amoureux d’une étoile », la charge politique contre la corruption mais aussi, comme toujours chez Hugo, la drôlerie de certaines répliques qui donnent encore plus de relief au drame qui se noue. La jeunesse des comédiens interprétant Ruy Blas et la Reine fait souffler un vent de fraîcheur sur ce classique du répertoire français, et renforce la critique de Victor Hugo contre l’absurdité du pouvoir et la cupidité des puissants. Lire la suite.

 

 


lemariageforcedegeorgesdandinLe mariage forcé de Georges Dandin, mise en scène de Matthias Fortune Droulers et Ivan Herbez

C’est un pari osé que la jeune compagnie du Homard Bleu a tenté en réunissant dans une adaptation deux comédies-ballets de Molière et en transposant l’action dans l’Amérique des années 30, sur fond de krach boursier et de crise économique mondiale. Cependant, malgré la noirceur du propos, c’est plutôt dans la forme à une comédie musicale à l’américaine que nous convient les jeunes comédiens de la compagnie du Homard Bleu, mettant tout leur enthousiasme et leur énergie au service de ce beau spectacle, original et audacieux. 
Cette mise en scène irrévérencieuse, qui ne manquera pas de choquer les gardiens du temple, nous permet de redécouvrir la cruelle modernité de ces deux pièces de Molière… Lire la suite.

 


capricesLes Caprices de Marianne, mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia

À travers le romantique Coelio, le cynique Octave et l’insaisissable Marianne, Musset s’interroge : qu’est-ce l’amour, l’amitié, la fidélité dans un monde en ruine où la jeunesse cherche sa place. Dans la mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia, cette thématique trouve une forte résonance auprès du public, souvent très jeune lui aussi, du Théâtre de la Tempête. Lire la suite.

 

 


Toujours à l’affiche à Paris

Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux au Lucernaire
Les Deux Timides de Labiche à la Comédie Saint-Michel
Le Cid de Corneille au Théâtre du Ranelagh
Le Roman de Monsieur Molière
Racine par la racine

À ne pas manquer en tournée

Ondine de Giraudoux


Chroniques et textes mis en ligne récemment

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53118118x/f1.item
Source : BnF/Gallica

Thermidor de Victorien Sardou

Drame historique en quatre actes. La première de la pièce, le 24 janvier 1891 à la Comédie-Française rencontre un vif succès, mais la deuxième représentation suscite de nombreux incidents. La pièce est jugée réactionnaire par les républicains radicaux : la République est encore trop fragile. Clemenceau intervient à la tribune de la Chambre des députés le 29 janvier 1891 dans un célèbre discours. Lire la suite.

 

 


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436359d/f131.item
Source : Bnf/Gallica

Le Mariage Forcé, de Molière

Représentée pour la première fois en trois actes au palais du Louvre le 29 janvier 1664 devant le Roi. La pièce fut ensuite jouée devant le public, en un acte, sur le Théâtre du Palais-Royal le 15 février 1664 par la troupe de Monsieur, frère unique du Roi. Les intermèdes musicaux étaient à l’origine de Lully puis de Marc-Antoine Charpentier. Lire la suite.

 

 


Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b22002216/f29.item
Source : BnF/Gallica

Ce texte a été publié en février 1829 sans nom d’auteur. Il a été ensuite réédité en 1832 sous le nom de Victor Hugo. C’est un récit et non pas une pièce de théâtre, mais de nombreux spectacles mettent en scène ce texte, souvent sous forme de monologue. Egalement en téléchargement, la préface publiée en 1832 dans laquelle Victor Hugo explique sa démarche, ainsi que la préface de la troisième édition de 1829 constituée d’une saynète parodique. Lire la suite.

 

 

 


Actualité des partenaires

monoblogues_couvLa Comédiathèque

La Comédiathèque propose désormais l’ensemble des œuvres de Jean-Pierre Martinez au format livre traditionnel : lien vers la librairie théâtrale. Le texte intégral des pièces est toujours en accès libre au format PDF sur la Comédiathèque.

 

 


Lancement de la PRIVACY TECH / Communs de l’éducation numérique

PRIVACY TECH est un projet d’innovation collaborative destiné à recenser, à promouvoir et à co-développer des solutions juridico-techniques au service de la protection de la vie privée sur Internet. À l’occasion du lancement du projet le 1er décembre, l’association propose la représentation de deux saynètes, écrites par Miguel Toquet, Jade Caboche, Olivia Ferchaud et Thomas Saint-Aubin : Gossip et cyberharcèlement  et Give my data ! 
Avec également des interventions de Jean-Louis Davet, Directeur Général de la MGEN, André Canvel, délégué ministériel, prévention et lutte contre les violences en milieu scolaire, le Conseil National du Numérique et Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL.
Dress code: le Paris de Toulouse-Lautrec (si possible !)
Lien pour en savoir plus sur le déroulement de la soirée et pour vous inscrire.


Les Journées particulières à la Comédie-Française

À la Comédie-Française, il y a 238 ans…
Le 1er décembre 1778, la troupe de la Comédie-Française doit se dédoubler en jouant à Versailles pour le service de la Cour, mais aussi à Paris, à la salle des Tuileries, pour son public ordinaire. Période charnière pour la France qui voit son destin suspendu à la possible naissance d’un dauphin, elle l’est aussi pour la Troupe qui doit se relever de deux pertes irréparables : son plus grand auteur, Voltaire, et son plus grand comédien, Lekain, morts quelques mois auparavant. La Troupe joue provisoirement aux Tuileries en attendant la construction de son nouvel édifice, au Faubourg Saint-Germain. Cette situation inconfortable perdure depuis 1770, si bien que, très sollicitée également dans les résidences royales, elle ne sait parfois plus où elle en est, ni comment répéter les nouvelles pièces en attente d’être jouées…
Ce jour-là à Versailles, on décide de reprendre deux pièces qui ont fait leurs preuves : Le Philosophe marié ou le Mari honteux de l’être de Destouches (prochainement sur Libre Théâtre), et Les Trois Frères rivaux de Joseph de La Font tandis que les camarades de Paris joueront du Regnard et du Molière, là encore, deux valeurs sûres. C’est donc à ce quotidien schizophrénique que nous vous invitons à assister le 3 décembre à 15 heures au Vieux-Colombier.  
Lien vers le site de la Comédie-Française pour réserver.

 


Merci aux 43 KissBankers qui ont soutenu ce projet et permettent aujourd’hui de lui donner vie.

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