En 1904, Hashove a été la première pièce à être mise en scène au Théâtre national. En 1954, elle était de nouveau programmée pour fêter le 50e anniversaire du théâtre. Pour le centième anniversaire, Alexander Morfov a proposé une adaptation flamboyante de cette œuvre qui, depuis 2004, est donnée régulièrement dans la grande salle du Théâtre national, qui porte le nom de son auteur Ivan Vazov.
La pièce, mêlant drame et comédie, raconte l’histoire d’un groupe de révolutionnaires bulgares réfugiés en Roumanie à la fin du XIXème siècle quand la Bulgarie faisait partie de l’Empire ottoman. Alexander Morfov fait appel à toute la machinerie sophistiquée du Théâtre national pour enchaîner de manière spectaculaire les tableaux, souvent d’une grande poésie : nous suivons les exilés dans un café, un théâtre, une patinoire ou au pied d’un mur où sont inscrits à la craie les mots « la Mort ou la Liberté ». Sa mise en scène multiplie les clins d’œil au cinéma européen, d’Amélie Poulain à Wim Wenders, en passant par Fellini. Ne comprenant pas la langue bulgare, nous n’avons pas pu apprécier les répliques qui déchaînent l’hilarité de la salle. En revanche, la dimension universelle du propos, portée par le jeu des comédiens et le choix des musiques, ne peut qu’émouvoir.
Une expérience théâtrale à ne pas manquer.