Biographie d’Octave Mirbeau
Octave Mirbeau est né le 16 février 1848 à Trévières. Petit-fils de notaires normands et fils d’un officier de santé, Octave Mirbeau passe son enfance à Rémalard puis étudie au collège des jésuites de Vannes, d’où il est chassé dans des conditions suspectes, qu’il évoquera en 1890 dans son roman Sébastien Roch.
Après son baccalauréat, il commence des études de droit qu’il n’achève pas et revient à Rémalard pour travailler chez le notaire du village. Il est mobilisé lors de la guerre de 1870 et racontera la débâcle dans plusieurs contes et romans autobiographiques.
En 1872, il fait ses débuts de journaliste à Paris dans le quotidien bonapartiste l’Appel au peuple, dirigé par un client et voisin de son père, Henri-Joseph Dugué de La Fauconnerie.
Pendant douze ans, Octave Mirbeau écrit pour vivre dans différents journaux, dont il ne partage pas les opinions et fait le « nègre ».
En 1884, pour se remettre de sa rupture avec Judith Vinmer, passion racontée dans son premier roman officiel, Le Calvaire, Mirbeau part pour Audierne (Finistère) et y reste sept mois. A son retour à Paris, il commence à écrire pour son propre compte. Il devient chroniqueur, conteur et critique d’art influent pour divers journaux : La France, Le Gaulois, le Matin, Gil Blas, le Figaro, L’Écho de Paris, puis le Journal. Il écrit désormais des romans sous son propre nom : Le Calvaire, l’Abbé Jules, Sébastien Roch. Il épouse en secret Alice Regnault, une ancienne actrice de théâtre en 1887 ; sa vie conjugale est rapidement un échec.
Octave Mirbeau s’engage dans le combat anarchiste. Il publie en feuilleton les premières version du Journal d’une femme de chambre et du Jardin des supplices, ainsi que Dans le ciel, un roman inspiré de la vie de Vincent Van Gogh.
Il écrit sa première pièce Les Mauvais Bergers, créée au Théâtre de la Renaissance en décembre 1897 par Sarah Bernhardt et Lucien Guitry.
Il s’engage aux côtés d’Emile Zola dans l’Affaire Dreyfus de manière très active : rédaction de pétitions, suivi du procès, participation à des réunions de soutien, chroniques dans l’Aurore…
Il publie ensuite Le Jardin des supplices (1899), Le Journal d’une femme de chambre (1900) et Les 21 jours d’un neurasthénique (1901).
Entre 1898 et 1904, Mirbeau fait aussi jouer six petites pièces en un acte, recueillies sous le titre de Farces et moralités (1904) : Vieux Ménage, L’Epidémie, Interview, Le Portefeuille, Les Amants, Scrupules.
En avril 1903, il connaît un triomphe avec la création, à la Comédie-Française, de la pièce Les affaires sont les affaires, qui rencontre également le succès en Allemagne, en Russie, aux Etats-Unis et dans d’autres pays.
Après un procès, Octave Mirbeau fait représenter à la Comédie-Française, en décembre 1908, Le Foyer, pièce dénonçant l’exploitation des jeunes filles par des oeuvres dites charitables.
Octave Mirbeau se retire à Triel et assiste avec désolation aux débuts de la première guerre mondiale. Il meurt le jour même de ses 69 ans, le 16 février 1917. Quelques jours plus tard, sa veuve fait paraître dans Le Petit Parisien un prétendu « Testament politique d’Octave Mirbeau » : il s’agit d’un faux document, écrit par Gustave Hervé. Les amis de Mirbeau dénoncent en vain ce faux.
Pour aller plus loin
Pour en savoir plus sur Mirbeau, son oeuvre et ses engagements, nous incitons nos lecteurs à explorer le site qui lui est consacré mirbeau.asso.fr et notamment le Dictionnaire Mirbeau accessible gratuitement et à lire les écrits, en libre accès, de Pierre Michel, spécialiste de l’oeuvre de Mirabeau.
Voir aussi la Biographie d’Octave Mirbeau sur Libre Théâtre et le portrait de Mirbeau par Guitry, sur You Tube
2017, année Mirbeau
Dans le cadre de la commémoration du centième anniversaire de la mort d’Octave Mirbeau en 2017, Libre Théâtre s’est associé à la Société Octave Mirbeau pour promouvoir les montages de l’oeuvre de Mirbeau.
Dessin de Charles Paul Renouard. (C) RMN-Grand Palais (musée d’art et d’histoire du judaïsme) / Hervé Lewandowski. Lien