Les deux trouvailles de Gallus : Margarita de Victor Hugo

Comédie en un acte et en vers, représentée pour la première fois en 1882 par le Cercle des arts intimes, dans le théâtre privé construit par le chanteur Gilbert-Louis Duprez dans son hôtel particulier. Cette comédie fait partie du diptyque, Les deux trouvailles de Gallus, avec le drame Esca :  deux parties de l’histoire du duc Gallus, publiées dans le recueil Théâtre en liberté. Création des pièces Margarita et Esca, à la Comédie-Française le 01/06/1923. (voir la notice sur les Archives du spectacle)
Distribution : 4 hommes, 1 femme
Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

L’argument

Dans un vieux burg en ruine, au fond de la forêt, le roi Gallus, incognito, guidé par son chambellan, factotum et confident, le vieux baron Gunich,  découvre une très belle jeune fille  Nella qui y vit avec son vieux père dans un dénuement complet.
Droite, pure et fière, Nella s’occupe de son père, le vieux baron d’Holburg qui fut exilé jadis ; elle aime et est aimée de George, jeune homme idéal mais hélas roturier. George n’est autre que le neveu de Gallus, que ce dernier écarta, enfant, du trône et envoya vivre dans la forêt, ignorant tout de ses origines. Gallus et Gunich, embusqués assistent aux serments d’amour des deux jeunes gens. Le duc surgit dès le départ de George et tente de séduire la jeune fille qui reste totalement insensible aux compliments et aux promesses du vieux libertin. Celui-ci signale alors au vieux Holburg les amours naissantes de sa fille et demande celle-ci en mariage… pour son neveu, à qui il offre le trône qui lui revient de naissance.

Présentation par Jean-Marie Villégier

Jean-Marie Villégier a mis en scène le diptyque en 2003. Présentation :

« Lʼoeuvre se présente comme un diptyque : un acte de 600 vers, un acte de 1000 vers. Cʼest probablement lʼun des chefs dʼoeuvre du poète. Elle retrace deux aventures dʼun même personnage, prince allemand du XVIIIe siècle, vieux libertin en quête de chair fraîche et dʼinnocence à troubler. Il y a là une méditation puissante et douloureuse sur le pouvoir, sur la vieillesse, sur la débauche et sur lʼamour. Composée près de quarante ans après Hernani, près de trente ans après Ruy Blas elle aurait pu prendre place dans le Théâtre en liberté. Créée à la Comédie–Française en 1923, elle semble, depuis lors, être retournée dans sa cachette, Les Quatre Vents de lʼEsprit, recueil dont elle constitue le noyau central.

Jamais Hugo dramaturge nʼa été plus économe à la fois et plus inspiré, plus éloquent et plus profond, virtuose du langage et sondeur des âmes. Le personnage de Gallus, despote éclairé, libertin grisonnant débauché et débaucheur, sceptique déclaré et sentimental honteux, est sans doute le plus complexe de tout son théâtre. Il appartient pleinement à lʼHistoire : nous sommes en Allemagne et à Paris, en cette fin de siècle des Lumières où les monarchies sont rongées par le doute, les aristocraties prises de vertige, ivres de décadence, au galop vers la mort.

Mais il appartient aussi, et pleinement, à lʼordre intime de la confession ou de lʼauto-analyse : lʼimprécateur sʼavoue joyeux drille, le vieux faune est un enfant. Lear est un Falstaff, qui est Roméo. À ses côtés, voici Nella puis Zabeth, ses deux trouvailles, lʼinnocente revenue de tout, la frivole qui nʼest dupe de rien. Deux portraits de femmes vibrants dans le clair-obscur.  »
Jean-Marie Villégier Septembre 2001 (pour en savoir plus : site web de l’Illustre théâtre)

Voir aussi l’illustration par Emile-Antoine Bayard de l’édition  « Les Deux trouvailles de Gallus » dans le recueil de poésies de Victor Hugo Les Quatre vents de l’esprit  sur le site Paris Musées

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