Marie Tudor de Victor Hugo
Drame romantique en prose, en trois journées (actes), représenté pour la première fois au Théâtre de la Porte Saint-Martin le 6 novembre 1833.
Distribution : 10 hommes, 2 femmes
Texte intégral de la pièce à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
À Londres, en 1553, Marie Tudor, reine catholique d’Angleterre, développe une relation amoureuse avec Fabiano Fabiani, un séduisant aventurier. Les nobles de la cour complotent pour essayer de faire tomber Fabiano et s’appuient sur Simon Renard, le légat de Philippe, prince des Espagnes, son futur époux.
Fabiano séduit la belle Jane, une jeune orpheline recueillie par un ouvrier-ciseleur nommé Gilbert qui s’apprête à l’épouser. Fabiano Fabiani a appris que Jane est la fille héritière de lord Talbot, assassiné, qui céda tous ses biens à la souveraine. Surpris par Gilbert, Fabiano lui révèle qu’il est l’amant de Jane. Gilbert ne pense plus qu’à se venger et devient l’instrument de Simon Renard qui le mène devant la reine. Gilbert révèle alors à la souveraine l’origine de Jane et demande que la jeune fille soit rétablie dans ses droits. Il donne sa vie en échange. Marie fait arrêter son amant et Gilbert qu’elle accuse de régicide. Ils doivent être tous deux exécutés mais la reine ne cesse de reporter la date d’exécution. La reine charge Jane de faire évader Fabiani, mais la jeune fille , qui s’est rendue compte de son véritable amour pour Gilbert, libère Gilbert au lieu du favori de la reine dont le peuple, excité par Simon Renard, réclame à grands cris la mort. Au désespoir, la reine tente une dernière action : substituer pendant la nuit Fabiani à Gilbert.
Le Manuscrit de Marie Tudor sur Gallica
Quelques extraits illustrés
La Reine.
Écoute, Fabiano, je t’aime aussi, moi. Tu es jeune, il y a beaucoup de belles femmes qui te regardent fort doucement, je le sais. Enfin, on se lasse d’une reine comme d’une autre. Ne m’interromps pas. Si jamais tu deviens amoureux d’une autre femme, je veux que tu me le dises. Je te pardonnerai peut-être si tu me le dis. Ne m’interromps donc pas. Tu ne sais pas à quel point je t’aime, je ne le sais pas moi-même ! Il y a des moments, cela est vrai, où je t’aimerais mieux mort qu’heureux avec une autre ; mais il y a aussi des moments où je t’aimerais mieux heureux. Mon Dieu ! Je ne sais pas pourquoi on cherche à me faire la réputation d’une méchante femme.
Jane
La première fois que je l’ai vu, c’était… — mais à quoi bon tout cela ? Une malheureuse fille du peuple, pauvre et vaine, folle et coquette, amoureuse de parures et de beaux dehors, qui se laisse éblouir par la belle mise d’un grand seigneur. Voilà tout. Je suis séduite, je suis déshonorée, je suis perdue. Je n’ai rien à ajouter à cela. Mon Dieu ! Vous ne voyez donc pas que chaque mot que je dis me fait mourir, madame.
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Simon Renard.
Manants ! La reine vous fait savoir ceci : aujourd’hui, cette nuit même, une heure après le couvrefeu, Fabiano Fabiani, comte de Clanbrassil, couvert d’un voile noir de la tête aux pieds, bâillonne d’un bâillon de fer, une torche de cire jaune du poids de trois livres à la main, sera mené aux flambeaux de la tour de Londres par Charing-Cross, au vieux-marché de la cité, pour y être publiquement marri et décapité, en réparation de ses crimes de haute trahison au premier chef et d’attentat régicide sur la personne impériale de sa majesté. (Un immense battement de mains éclate au-dehors.)
Le Peuple.
Vive la reine ! Mort à Fabiani !
Marie Tudor sur le site de l’INA
Enregistrement audio
Retransmission du drame en trois journées de Victor HUGO « Marie Tudor », dans une mise en scène de Jean VILAR, interprété par la troupe du TNP pendant le 9ème Festival d’Avignon, dans la cour du Palais des Papes.25 août 1955. Extrait gratuit sur le site de l’INA (version intégrale payante).
Téléfilm, adaptation d’Abel Gance en 1966
Lien vers la première partie extrait gratuit, version intégrale payante.
Lien vers la seconde partie extrait gratuit, version intégrale payante.
Mise en scène à la Comédie-Française de Jean-Luc Boutté, en 1982
Reportage et extraits sur le site de l’INA
Mise en scène de Daniel Mesguisch en 1991
Par le Théâtre de la Métaphore
Reportage et extraits sur le site de l’INA.
Portrait de Daniel Mesguisch sur le site de l’INA
Pour en savoir plus, sur Libre Théâtre :
Le Théâtre de Victor Hugo
Biographie de Victor Hugo à travers son théâtre
Victor Hugo, metteur en scène de ses pièces
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