Farces et Moralités d’Octave Mirbeau
Mirbeau fait jouer entre 1894 et 1904 six petites pièces en un acte, recueillies ensuite dans un recueil intitulé Farces et moralités (1904). Une chronique de Libre Théâtre est consacrée à chaque pièce (cliquer sur le titre de la pièce).
Vieux Ménage : comédie en un acte, créée au Théâtre d’Application le 20 décembre 1894. Un vieux couple se déchire dans un face à face haineux.
L’Epidémie : farce en un acte, créée au Théâtre Antoine le 14 mai 1898. L’argument : le conseil municipal est réuni car une épidémie de typhoïde commence à frapper les casernes et les quartiers pauvres de la ville. Totalement insensibles au sort des militaires et des pauvres, les conseillers refusent tous les crédits destinés à l’assainissement de la ville, jusqu’à ce qu’ils apprennent qu’un bourgeois vient de décéder de la fièvre. Les éloges grotesques à ce bourgeois anonyme se succèdent et les crédits sont débloqués…
Les Amants : pièce créée au Théâtre du Grand-Guignol le 25 mai 1901. C’est un dialogue caricatural et stéréotypé entre deux amants qui, en démystifiant l’amour, préfigure l’incommunicabilité du théâtre de l’absurde. Les codes du langage amoureux sont détournés faisant apparaître les deux amants comme des personnes stupides et égoïstes.
Le Portefeuille : farce en un acte, créée le 19 février 1902 au Théâtre de la Renaissance-Gémier, avec Gémier dans le rôle de Jean Guenille. L’argument : de retour du théâtre, un Commissaire de police auditionne Flora Tambour amenée avec brutalité par deux agents alors qu’elle faisait le trottoir devant le commissariat. Il s’agit en réalité de la maîtresse du commissaire. Les deux agents introduisent ensuite un mendiant, Jean Guenille, qui vient de trouver un portefeuille bourré de gros billets. Il est d’abord salué comme un héros, puis le Commissaire, comprenant qu’il a affaire à un sans-domicile le traite comme un voleur et l’envoie au dépôt. Flora Tambour, choquée de cette attitude, proteste en vain et se fait aussi embarquer.
Scrupules : pièce créée le 2 juin 1902 au Théâtre du Grand Guignol. L’argument : un Voleur, un homme du monde accompagné de son valet de chambre, est surpris en plein travail par le Volé, réveillé par la chute d’un vase. En attendant l’arrivée du commissaire de police, le Volé entame une conversation de salon, demandant les raisons du choix de cette profession. Le Voleur répond que c’est par excès de scrupules : après avoir essayé plusieurs professions ( le commerce, la finance, le journalisme, la politique…) et s’être aperçu que le vol règne partout, il a choisi de voler loyalement et honnêtement. Convaincu, le Volé éconduit le commissaire et raccompagne le Voleur par la grande porte.
Interview : farce en un acte, créée le 1er février 1904 sur la scène du Grand-Guignol. L’argument : un journaliste vient interviewer un marchand de vin : une charge contre l’alcoolisme, avec un premier dialogue mettant en scène le marchand de vin et une mère de famille pauvre et alcoolique, contre la presse à scandale et contre les théories absurdes de Cesare Lombroso sur le « criminel né ».
Pour aller plus loin :
Tout le théâtre d’Octave Mirbeau
Biographie d’Octave Mirbeau
Le site mirbeau.asso.fr consacré à Mirbeau
Publication aux Editions La Comédiathèque
Recueil de six pièces en un acte jouées pour la première fois entre 1898 et 1904 : L’Épidémie, Vieux Ménage, Le Portefeuille, Les Amants, Scrupules, Interview.
Utilisant la parodie, la satire ou la farce, Octave Mirbeau propose une critique féroce de la société bourgeoise de son époque, qui trouve d’étranges résonances avec le monde d’aujourd’hui. La modernité de l’écriture et des thèmes abordés préfigure à la fois le théâtre de Brecht et celui de Ionesco, tout en développant un humour très corrosif.
Pour 2 à 10 comédiens ou comédiennes.
ISBN 978-237705-103-8
Août 2017 – 122 pages ; 18 x 12 cm ; broché.
Prix TTC : 14,00€
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