Le Journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau

La Tache d’encre, 1 rue de la Tarasque, Avignon
du 3 au 21 juillet à 15h. Relâche les 9, 16 juillet

La relation trouble entre la bourgeoisie et sa domesticité a inspiré de très nombreuses œuvres littéraires, théâtrales, cinématographiques ou audiovisuelles. Il n’est que de citer L’amant de Lady ChatterleyLes bonnes, ou Downtown Abbey. Cette dialectique du maître et de l’esclave, affranchi mais toujours aliéné, est en effet à la fois tragique, complexe et ambiguë. Car au-delà de la violence symbolique et physique, comme dans le célèbre syndrome de Stockholm, l’esclave peut en arriver à chérir son maître voire à l’aimer passionnément. Quoi qu’il en soit, depuis l’abolition de l’esclavage, la domesticité représente le versant intime de l’aliénation du prolétariat. 

Avec Le journal d’une femme de chambre, cependant, Octave Mirbeau nous offre une version relativement optimiste de la lutte des classes. Célestine, cabossée par cette vie de soumission au service de ses différents maîtres, finira par trouver l’amour et ouvrir un café, en devenant ainsi son propre patron. Le journal d’une femme de chambre, c’est donc en quelque sorte L’assommoir qui se terminerait bien. Dans cette adaptation pour la scène par Patrick Valette du roman de Mirbeau, Dorothée Hardy incarne avec passion ce personnage lumineux, et nous donne à entendre à la perfection le propos de l’auteur. Tour à tour espiègle et bouleversante, elle nous livre de façon très convaincante et très émouvante cette sublime histoire de résilience. À ne pas manquer.

Critique de Jean-Pierre Martinez

Adaptation et Mise en scène : Patrick Valette
Interprétation : Dorothée Hardy

Spectacle vu au Verbe Fou le 28 avril 2023

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