Camus, Casarès, une géographie amoureuse
Théâtre Episcène – 5 rue Ninon Vallin – Avignon
du 29 juin au 21 juillet à 16h00. Relâche les 1, 8, 15 juillet
Albert Camus et Maria Casarès se rencontrent le 6 juin 1944 chez Michel Leiris. C’est le début d’une grande histoire d’amour. Mais Albert est marié, et sa femme revient d’Algérie peu après. Les deux amants se séparent et poursuivent leur chemin chacun de leur côté, jusqu’à ce qu’une rencontre fortuite quatre ans plus tard les rassemble à nouveau. La passion est toujours aussi forte, et leur liaison secrète durera pendant des années, avec la même intensité qu’au premier jour, malgré la contrainte de l’éloignement. Pour tenter de combler le manque de l’autre, les amants ne cesseront de s’écrire. Plus de huit cents lettres, publiées en 2017, témoignent de cet amour absolu entre deux personnalités hors-normes. Mais ces lettres nous offrent aussi un éclairage exceptionnel sur la vie intellectuelle et artistique de la France d’après-guerre, avec tous les débats qui l’animent. Cette correspondance ne cessera qu’avec la mort accidentelle de Camus, le 4 janvier 1960.
Teresa Ovidio et Jean-Marie Galey ont sélectionné quelques lettres dans cette abondante correspondance et, avec la collaboration d’Elisabeth Chailloux qui signe la mise en scène, ils nous proposent un spectacle à la fois riche et bouleversant. Des archives sonores, sortant de vieux transistors, viennent illustrer certains propos. Jean-Marie Galey est un Camus humain, trop humain, brillant dans ses analyses mais plein de doutes. À la fois très admiratif de Maria mais aussi jaloux. Teresa Ovidio incarne une Maria Casarès solaire, libre, à l’humour mordant.
Un spectacle passionnant sur l’histoire d’une passion extraordinaire, porté par des comédiens au sommet. À ne pas manquer.
Critique de Ruth Martinez
Spectacle vu au Théâtre du Balcon en novembre 2021
D’après la correspondance Albert Camus – Maria Casarès 1944-1959 © Editions Gallimard
Un spectacle écrit et interprété par Jean-Marie GALEY et Teresa OVIDIO
Mise en scène : Elisabeth CHAILLOUX
Lumières : Franck THÉVENON
Son : Thomas GAUDER