Les deux trouvailles de Gallus : Esca de Victor Hugo

Drame en deux actes et en vers. Ce drame fait partie du diptyque, Les deux trouvailles de Gallus, avec la comédie Margarita deux parties de l’histoire du duc Gallus.  Publié dans le recueil Théâtre en liberté. Création des pièces Margarita et Esca, à la Comédie-Française le 01/06/1923. (voir la notice sur les Archives du spectacle)
Distribution : 10 hommes, 2 femmes
Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

L’argument

Lison est orpheline et vit dans une pauvre chaumière à l’orée de la forêt. Elle va épouser Harou, un paysan aisé. Le jour du mariage, il arrive, puant le fumier… Lison se prend à rêver d’un autre destin… C’est alors que Gallus et son confident Gunich apparaissent. Gallus fait surgir pour elle des bijoux, des parures, du rêve… Elle se laisse emmener. Gallus fait d’elle la belle marquise Zabeth, grande courtisane, qui règne sur Paris. Il la couvre de présents, de musique, de poèmes, mais ne lui avoue jamais – ni à Gunich qui a pourtant tout compris -, à quel point il s’est profondément épris d’elle.  Zabeth est consciente du regard des autres et souffre du manque d’amour. Elle accuse Gallus de sa perte et s’empoisonne. Elle est déjà inconsciente lorsqu’il lui murmure vainement qu’il l’adore.

Présentation par Jean-Marie Villégier

Jean-Marie Villégier a mis en scène le diptyque en 2003. Présentation :

« Lʼoeuvre se présente comme un diptyque : un acte de 600 vers, un acte de 1000 vers. Cʼest probablement lʼun des chefs dʼoeuvre du poète. Elle retrace deux aventures dʼun même personnage, prince allemand du XVIIIe siècle, vieux libertin en quête de chair fraîche et dʼinnocence à troubler. Il y a là une méditation puissante et douloureuse sur le pouvoir, sur la vieillesse, sur la débauche et sur lʼamour. Composée près de quarante ans après Hernani, près de trente ans après Ruy Blas elle aurait pu prendre place dans le Théâtre en liberté. Créée à la Comédie–Française en 1923, elle semble, depuis lors, être retournée dans sa cachette, Les Quatre Vents de lʼEsprit, recueil dont elle constitue le noyau central.

Jamais Hugo dramaturge nʼa été plus économe à la fois et plus inspiré, plus éloquent et plus profond, virtuose du langage et sondeur des âmes. Le personnage de Gallus, despote éclairé, libertin grisonnant débauché et débaucheur, sceptique déclaré et sentimental honteux, est sans doute le plus complexe de tout son théâtre. Il appartient pleinement à lʼHistoire : nous sommes en Allemagne et à Paris, en cette fin de siècle des Lumières où les monarchies sont rongées par le doute, les aristocraties prises de vertige, ivres de décadence, au galop vers la mort.

Mais il appartient aussi, et pleinement, à lʼordre intime de la confession ou de lʼauto-analyse : lʼimprécateur sʼavoue joyeux drille, le vieux faune est un enfant. Lear est un Falstaff, qui est Roméo. À ses côtés, voici Nella puis Zabeth, ses deux trouvailles, lʼinnocente revenue de tout, la frivole qui nʼest dupe de rien. Deux portraits de femmes vibrants dans le clair-obscur.  »
Jean-Marie Villégier Septembre 2001 (pour en savoir plus : site web de l’Illustre théâtre)

Voir aussi l’illustration par Emile-Antoine Bayard de l’édition  « Les Deux trouvailles de Gallus » dans le recueil de poésies de Victor Hugo Les Quatre vents de l’esprit  sur le site Paris Musées

Pour en savoir plus sur Libre Théâtre :
Le Théâtre de Victor Hugo
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