Lucrèce Borgia de Victor Hugo
Drame en trois actes et en prose, représenté pour la première fois au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le 2 février 1833.
Distribution : 14 hommes, 3 femmes
Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Acte I – Affront sur affront
Première partie.
À Venise, le jeune capitaine Gennaro et ses amis discutent sur la terrasse d’un palais vénitien. Gennaro s’endort alors que ses amis racontent l’histoire de l’assassinat de Jean Borgia par son frère César, alors que tous deux étaient amoureux de leur sœur Lucrèce. Celle-ci a eu de Jean un enfant qui a disparu. Le groupe de jeunes gens va partir en ambassade à Ferrare, la ville dont le mari de Lucrèce est le duc.
Gubetta, au service de Lucrèce, est ami avec les jeunes gens, sous une autre identité. Lucrèce arrive et admire Gennaro, toujours endormi. L’instinct maternel la transformée : elle veut devenir bonne et ordonne la grâce de grands personnages arrêtés par les Borgia. Gubetta, ignorant l’identité réelle de Gennaro, pense qu’elle est amoureuse du jeune homme : Lucrèce éveille le jeune homme en l’embrassant, elle s’enfuit, il la suit. Gennaro raconte à Lucrèce, dont il ignore l’identité, la quête de sa mère qu’il idéalise. Il affirme sa haine pour Lucrèce Borgia. Les amis de Gennaro lui révèlent l’identité de son interlocutrice et insultent Lucrèce.
Deuxième partie. Une place de Ferrare avec le palais des Borgia et la maison de Gennaro.
Lucrèce médite avec Gubetta une vengeance contre les amis de Gennaro, qu’elle va faire inviter à une fête. Gubetta ne comprend pas l’attitude de Lucrèce envers Gennaro. Gennaro et ses amis parlent des Borgia, se trouvant devant le palais de Lucrèce. Ils sont invités le soir chez la princesse Negroni, sauf Gennaro. On le moque sur les sentiments de Lucrèce à son égard : il réaffirme sa haine envers elle, en ôtant, avec son poignard, le B de l’inscription Borgia du palais, qui devient « orgia ».
Acte II – Le couple
Première partie.
Une salle du palais ducal de Ferrare.
Le duc demande à son homme de main, Rustighello, d’attendre caché et d’apporter au signal soit un flacon de poison, soit son épée nue. Lucrèce s’emporte contre son mari, lui reprochant de ne rien faire pour punir l’affront de l’inscription mutilée. Apprenant que le coupable est arrêté, elle lui fait promettre de ne pas le laisser sortir vivant. Le duc fait entrer Gennaro.Lucrèce bouleversée essaie de l’innocenter mais Gennaro refuse. Lucrèce entreprend de faire changer le duc d’avis mais il l’accuse de protéger le coupable parce qu’il est son amant. Il lui demande de choisir la façon dont il sera tué. Elle choisit le poison. Le duc feint de gracier Gennaro mais Lucrèce devra lui verser elle-même le poison. Restée seule avec Gennaro, elle lui révèle qu’il est empoisonné et veut lui donner un contre- poison. Il l’accuse d’avoir de mauvais desseins contre lui et d’avoir fait du mal à sa mère. Il accepte le contrepoison qu’il emporte et part en la maudissant.
Deuxième partie.
La place de Ferrare.
Le duc et Rustighello sont en embuscade pour tuer Gennaro mais Maffio convainc Gennaro de les accompagner chez la princesse Negroni. Gennaro lui raconte la tentative d’empoisonnement mais Maffio pense que tout est une manœuvre de Lucrèce pour se faire aimer de Gennaro. Ils partent ensemble pour le souper. Le duc les laisse partir.
Acte III – Ivres morts
Dans une salle du palais Negroni, se déroule une grande fête avec Gennaro et ses amis. Mais soudain un chant lugubre se mêle à une chanson à boire. Une porte du fond s’ouvre et laisse passer une procession de moines. Désarmés, ils sont pris au piège. Lucrèce entre et leur annonce qu’elle les a empoisonnés pour se venger. Elle découvre Gennaro parmi les convives alors qu’elle le croyait loin de Ferrare. Il n’y a pas assez de contrepoison pour tous. Gennaro décide de tuer Lucrèce avec un couteau pris sur la table avant de mourir comme ses amis. Lucrèce essaie de lui faire comprendre qu’il commettra un matricide. Il ne comprend pas et la tue. En mourant, elle lui révèle qu’elle est sa mère.
Pour aller plus loin
Création de la pièce au Théâtre de la Porte Saint-Martin en 1833
Autres mises en scène au cours du XIXème siècle
Ressources pédagogiques
Pièce (dé)montée : Mise en scène de Lucie Berelowitsch n° 156 – décembre 2012.
La pièce en images – Dossier de la Comédie-Française autour de la mise en scène de Denis Podalydès et Programme illustré de la pièce
Lucrèce Borgia et la figure du monstre : Séquence proposée par M. Sylvain Leroy , professeur agrégé au lycée Victor Hugo de Marseille, pour ses élèves de 1ère
Critiques de la pièce lors de sa création
Critique assez sévère d’Arthur Heulhard dans la Revue l’Art du 7 janvier 1881 : consulter l’excellent site consacré à l’écrivain et journaliste http://www.arthurheulhard.altervista.org/ (lien direct vers la critique http://www.arthurheulhard.altervista.org/L_ART.pdf page 32)
Ressources vidéo
Reportage sur la mise en scène de Lucrèce Borgia de Victor Hugo par la Comédie-Française, en 1994. Extraits de la pièce et interviews de Christine Fersen, interprète du rôle titre, et de deux autres acteurs de la distribution, Jean Dautremay et Eric Ruf. Sur le site de l’INA.
France ROCHE évoque « Lucrèce Borgia » de Victor HUGO monté par Antoine VITEZ dans la cour d’honneur du Palais des Papes en 1985. Sur le site de l’INA
Interview de Guillaume Gallienne dans la mise en scène de Denis Podalydès à la Comédie-Française en 2014 sur CultureBox
Pour en savoir plus sur Libre Théâtre :
Le Théâtre de Victor Hugo
Biographie de Victor Hugo à travers son théâtre
Victor Hugo, metteur en scène de ses pièces
L’humour dans le théâtre de Victor Hugo