Arlequin poli par l'amour de Marivaux, mis en scène par Thomas Jolly
Spectacle vu à la Scala Provence le 5 avril 2024
Une Fée, promise à Merlin l’Enchanteur, tombe amoureuse d’Arlequin, un jeune homme aussi beau que niais, qu’elle enlève. Elle échouera à déniaiser cet éphèbe, et c’est une simple bergère qui fera son éducation, l’esprit semblant aussi chez les hommes venir avec l’amour. Par un ultime stratagème, Arlequin s’emparera des pouvoirs magiques de la Fée et finalement, le jeune captif et la bergère deviendront roi et reine.
Marivaux nous livre avec cette comédie assez peu jouée une nouvelle réflexion sur la genèse du sentiment amoureux et sur les tempêtes qu’il peut déclencher, la sincérité finissant toujours par l’emporter sur le cynisme, bien sûr. Sans oublier, avec cette allusion à un possible renversement du pouvoir, un discret message pré-révolutionnaire.
Thomas Jolly s’empare de ce marivaudage féérique pour en faire un cabaret fantastique, jouant avec merveille de tous les artifices du théâtre. Les cinq comédiens incarnent leurs personnages avec une belle énergie et un grand talent. On assiste à un spectacle complet, donnant toutefois parfaitement à entendre les mots et le propos de Marivaux. On en sort avec des étoiles dans les yeux.
Un coup de cœur de Libre Théâtre.
Critique de Jean-Pierre Martinez
Texte : Marivaux
Mise en scène : Thomas Jolly
Avec : Pierre Berthe, Rémi Dessenoix, Clémence Solignac, Romain Tamisier, Ophélie Trichard
Création lumière : Thomas Jolly et Jean-François Lelong
Création costume : Jane Avezou
Régie son et plateau : Mathieu Ponchelle
Assistanat à la mise en scène : Charline Porrone
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