Afin de décider si l’inconstance en amour doit être premièrement imputée à la femme ou à l’homme, les initiateurs de cette dispute entreprennent de trancher la question par une expérience. Deux garçons et deux filles sont élevés en marge de la société avec chacun pour seule compagnie un couple de tuteurs. À l’âge de l’adolescence, ils sont enfin mis en présence des autres, le but étant de savoir qui de l’homme ou de la femme se montrera le premier inconstant dans ses choix amoureux. Cette expérimentation conclura finalement à une « double inconstance » à la fois masculine et féminine.
Comédie en un acte de Tristan Bernard, représentée pour la première fois le 20 février 1931 au Théâtre Tristan-Bernard. Le texte a été publié en une dans Candide (grand hebdomadaire parisien et littéraire), le 26 mars 1931. Retraitement par Libre Théâtre (texte original sur Gallica) Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre.
L’argument
Pêcheurs à la ligne au Bois de Boulogne 1929 : [photographie de presse] / Agence Meurisse. Source : Gallica
Deux pêcheurs discutent tranquillement. Leur amitié naissante risque d’être contrariée par la révélation de l’un deux : il vient de sortir de Fresnes.
Comédie en un acte et en prose de Marivaux représentée pour la première fois par les Comédiens Français, le 11 janvier 1736. Distribution : 3 femmes, 3 hommes Lien vers le texte intégral sur Libre Théâtre
Illustration de Bertall dans Théâtre complet de Marivaux. Paris: Laplace, Sanchez et cie, 1878.
L’argument
Un testament lègue au Marquis 600 000 francs s’il épouse Hortense ou de lui en donner 200 000 s’il refuse ce mariage. Mais le Marquis, épris de la Comtesse, espère qu’Hortense le refusera afin de conserver l’intégralité du legs. De son côté Hortense, amoureuse d’un chevalier, se doute des sentiments du Marquis pour la Comtesse et essaie de presser sa déclaration, par l’entremise de Lisette, la suivante de la Comtesse et de Lépine, le valet de chambre du Marquis. Mais les caractères de chacun vont compliquer la situation.
La Révolte d’Auguste de Villiers de l’Isle-Adam
Drame en un acte publié créé le 6 mai 1870 au Théâtre du Vaudeville et publié en 1870. Distribution : 1 homme, 1 femme Texte intégral de la pièce à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
La révolte, drame de Villiers de L’Isle-Adam : estampe de 1870. Source : BnF/Gallica
L’argument
Alors qu’il est presque minuit, Félix, un banquier, et sa femme Élisabeth font le point sur les comptes. La fortune de Félix a presque triplé grâce aux initiatives d’Élisabeth et elle tente de le convaincre Félix de ne pas envoyer d’assignation à de pauvres locataires incapables de payer. Peu à peu l’attitude d’Elisabeth change : elle annonce à Félix qu’elle le quitte pour toujours.
Cette pièce est passionnante à plus d’un titre. La critique de 1870 a été choquée par la modernité du sujet : la tentative de révolte d’une femme, intelligente et sensible, dans une société matérialiste et bourgeoise, qui la cantonne au rôle d’épouse et de mère. Le personnage d’Élisabeth se nourrit de sentiments contradictoires: elle est tour à tour soumise, ironique, lyrique, mélancolique, révoltée, désespérée. Dans l’histoire du théâtre, cette pièce marque également une rupture par son audace formelle et son style épuré.
Les réactions de la critique lors de la création
Face à ce drame d’un genre nouveau, certains critiques s’enthousiasmèrent ; d’autres réagirent avec violence. Villiers de l’Isle Adam revint sur ces réactions, quelques mois après la création de la pièce dans la préface de l’édition de la Révolte. (Lien sur l’édition en ligne sur archive.org)
Voici les trois scènes, si simples, qui ont, un instant, mis quelque peu en émoi la Critique de France, et dont l’exécution au Théâtre du Vaudeville a dû être arbitrairement interdite, à la cinquième soirée, comme blessante pour la dignité et la moralité du public de la Bourse et des boulevards. J’eusse préféré le silence à tous ces volumineux articles qui ont jeté sur cette œuvre un semblant de célébrité. Merci, toutefois, et « du cœur de mon cœur, » comme dit Hamlet, à ces maîtres de la Pensée, de l’Art et du Style, qui l’ont si magnifiquement acclamée, expliquée ou défendue ! À Richard Wagner, à Théodore de Banville, à Théophile Gautier, à Franz Listz, à Leconte de Lisle, à Alexandre Dumas fils, sans la violente intervention duquel ce drame n’aurait même pas vu la lumière. — Merci à tous ceux qui ont écrit, au sujet de La Révolte, ces belles pages dédaigneuses que de joyeux critiques se bornaient à répéter un peu à l’instar des oiseaux (…) Et aux deux vaillants artistes qui ont imposé à toute la salle l’obsession de ces trois scènes! Et à toute cette jeunesse enthousiaste qui applaudissait et qui avait le courage de sa pensée, comme devant toute la « Bêtise au front de taureau » j’avais le courage de la mienne. (…) Aujourd’hui, le Théâtre aux règles posées par des hommes amusants (et qui nous encombre de sa Morale d’arrière-boutique, de ses Ficelles et de sa « Charpente » pour me servir des expressions de ses Maîtres) tombe de lui-même dans ses propres ruines, et nous n’aurons malheureusement pas grands efforts à déployer pour achever son paisible écroulement dans l’ignominie et l’oubli. On y assiste, on rit, mais on le méprise. On dit de ce qu’il enfante : « C’est un Succès !» — Le mot Gloire ne se prononce plus. Eh bien! — et c’est pour cela que j’écris ces lignes, — puissé-je garder cette illusion légitime de penser que La Révolte (si restreinte que soient les proportions de ce drame) est la première tentative, le premier essai, risqués sur la scène française, pour briser ces soi-disant règles déshonorantes! C’est son seul mérite à mes yeux! Et j’ai tenu à le constater, voilà tout. Encore quelques aventures comme celle-ci, et la Foule se décidera à penser par elle-même et non par deux ou trois cerveaux dont l’intelligence, stérilisée par la fonction qu’elle exerce, est devenue notoirement impropre à saisir les aspects ou les profondeurs d’une Œuvre, si celle-ci est en dehors des complications routinières où s’agite leur imagination.
Parmi les analyses intéressantes parues lors de la création, on citera l’article de Théodore de Banville, publié dans Le National le 8 mai 1870 (dans Villiers de l’Isle-Adam : biographie et bibliographie. Edouard de Rougemont. Mercure de France.1910 sur Gallica )
Elle a éclaté comme un orage furieux, cette terrible sincère et violente pièce de M. Villiers de l’Isle-Adam, la Révolte. C’est, au milieu d’une implacable et patiente analyse à la Balzac, illuminée par des éclairs du génie de Balzac, une grande imprécation tragique aux invincibles élans, qui à la fois vous subjugue l’esprit et vous prend aux entrailles. M. Villiers de l’Isle-Adam, poète et prosateur n’est pas un artiste ordinaire, il a, non pas du talent, mais cette abondance d’invention, cette hauteur de conception, cette puissance de créer, parfois égarée, hésitante, mais parfois aussi complète et sublime, qui, en tous pays constitue une portion de génie. (…) Le sujet de la Révolte est bien simple…et bien terrible I C’est le supplice d’une femme jeune, belle, aimée, profondément honnête et vertueuse, et douée même de la science des affaires et d’un remarquable esprit pratique, unie, mariée, enchaînée à un homme qui est un formidable imbécile. Non cet imbécile appelé Jocrisse, qui du moins réjouit les yeux par le vermillon acharné de sa veste et sa queue rouge envolée, surmontée du tricorne sur lequel voltige un papillon symbolique ; mais l’imbécile riche, heureux, beau, bien fait, banquier, considéré, pas voleur, au contraire honnête par politesse, vêtu à la dernière mode, comme le dictionnaire de Bouillet, membre de tous les conseils et de toutes les commissions, beau joueur, beau cavalier, ayant de la considération en portefeuille, mais bête à manger du foin, si bien que toutes les tortures inventées par le moyen âge ne sont rien auprès de celle qui consiste à voir sans cesse ses yeux atones qui contiennent des océans d’ineptie, ses lèvres où voltige un sourire plein de solécismes. et son geste absurde ! et que la lente goutte d’eau tombant sans s’arrêter jamais sur le front du condamné enchaîné sous une roche, n’est rien auprès du lieu commun toujours prêt et toujours le plus vulgaire de tous qui, inévitablement tombe de la bouche de cet assassin. M. Tarbé,dans son article d’hier proteste sur ce point et affirme que le type n’existe pas. Certes, notre excellent confrère est personnellement assez spirituel et vit au milieu de gens assez spirituels pour avoir le droit de croire que la bêtise est absente de ce bas monde, et même que certaines âmes angéliques se refusent à croire au mal et aux méchants. Cependant les imbéciles existent ; il y en a, et c’est un fait avéré. Malheur à la femme mal mariée, enchaînée à ce rocher ridicule où elle est dévorée par une oie.
Pour aller plus loin
Lydie Parisse, « La Révolte. Une écriture vers la scène. Théâtralité et métathéâtralité », Littératures [En ligne], 71 | 2014, mis en ligne le 24 avril 2015, consulté le 30 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/litteratures/329
Dossier de presse de la mise en scène de Charles Tordjman au Théâtre de Poche Montparnasse, 2017-2018.
Les Pieds nickelés de Tristan Bernard
Comédie en un acte, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l’Œuvre le 15 Mars 1895, publiée en 1899 aux Editions Ollendorff (disponible sur Gallica), dédiée à Louis-Alfred Natanson. Il s’agit de la première pièce de Tristan Bernard.
Distribution : 3 hommes, 4 femmes (plusieurs rôles peuvent être interprétés par le même comédien)
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
Argument
Alain et Francine, un jeune couple, ont absolument besoin de dix mille francs pour rembourser Ronchaud, un ami du père d’Alain. Mais tout le monde a les pieds nickelés dès qu’il s’agit de prêter la forte somme. Mis par hasard en possession de l’argent, Alain a lui-même les pieds nickelés quand Ronchaud revient chercher son dû…
Extrait
Alain. – Es-tu sûre qu’il ait gagné six cent mille francs ? Les gens d’affaires font entre eux des affaires extraordinaires. Ils achètent très cher des choses – qu’ils ne paient pas, et les revendent encore plus cher à des gens qui ne les paient pas. Ils doivent toucher des fortunes, ils y comptent, et cette ferme espérance les soutient. Francine. – Mais de quoi vivent-ils tous ? Qui paie leur loyer et leurs voitures ? Alain. – De soi-disant petites commissions, dont quelques bonnes poires de province ou quelques fils de famille alimentent le marché. Ils vivent richement, au jour le jour, et quand leur vaisselle plate n’est pas au clou, ils y mangent leur vache enragée. Francine. – Et voici comment se résume notre situation : les gens qui voudraient bien obliger n’ont pas d’argent ; quant à ceux qui ont de l’argent… Alain. – Ils ne marchent pas. Ils ont, comme on dit, les pieds nickelés. Ils sont lourds à remuer, ainsi que des tirelires pleines. Leurs pieds nickelés ne sont que de vains ornements.
La création en 1895
La première pièce de Tristan Bernard est créée au Théâtre de l’Œuvre, dirigée par Lugné-Poë, qui jouera dans la pièce avec sa femme Suzanne Després. On soulignera l’extrême variété du programme proposé par le Théâtre de l’Œuvre le 15 mars 1895 puisque les Pieds Nickelés côtoient la pièce symboliste Intérieur de Maurice Maeterlinck. Le programme est dessiné par Maurice Denis.
Lithographie dessinée par Maurice Denis pour le programme de l’Œuvre du 15 mars 1895. (La scène d’André Lebey, La vérité dans le vin de Charles Collé, Les pieds nickelés de Tristan Bernard et Intérieur de Maurice Maeterlinck). Source : Musée Van Gogh Museum Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation)
Illustration de la première édition par Toulouse-Lautrec
L’expression signifie à la fin du XIXème siècle « être de mauvaise volonté ». On la trouve fréquemment dans la presse de l’époque. L’origine de cette expression est confuse. Elle fait référence soit aux « pieds en nickel », trop précieux pour servir à marcher ou travailler, soit aux « pieds niclés », pieds atteints de rachitisme, noués, mal formés, ne permettant donc pas un travail soutenu.
Après la pièce de Tristan Bernard, Louis Forton a créé sous ce nom trois héros de bandes dessinées dans l’hebdomadaire l’Épatant en 1908. Louis Forton a continué à dessiner les Pieds nickelés jusqu’à sa mort en 1934, date après laquelle la série sera continuée par Aristide Perré puis Albert Badert. Il faudra néanmoins attendre sa reprise par Pellos de 1948 à 1981 pour que les Pieds nickelés renouent avec le succès. Ce sont de petits filous sans envergure illustrés d’abord par leurs coups tournent souvent mal et les entraînent fréquemment en prison, d’où le sens actuel d’archétype du malfaiteur médiocre.
Pièce de théâtre, comédie en un acte (5 scènes), jouée à la Boîte à Fursy, extraite du recueil Théâtre sans directeur (Editions Albin Michel, 1930). Source BnF/Gallica Distribution : 3 hommes, 2 femmes Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
La Comtesse est seule dans son château avec son vieux serviteur de 97 ans et sa servante, Florentine, qui s’avère être une étrangleuse, placée dans cette maison il y a six mois, par la Société des Etrangleurs du grand Monde pour dévaliser la Comtesse. Avec l’aide du Grand Bibi, elle tente de voler le coffret rempli de bijoux. Mais rien ne se passe comme prévu.
Florestine. –
J’ai cru qu’ils ne s’en iraient pas. C’est curieux, quand on
est sur le bord du crime, quelle impatience fébrile on ressent. (Au
public.) Placée dans cette maison il y a six mois, par la
Société des Etrangleurs du grand Monde, j’ai épié, jour et
nuit, minute par minute, les habitudes de la Comtesse. Je me suis
insinuée dans sa confiance, et maintenant, ô triomphe de ma
perfidie ! l’heure est venue d’accomplir mon forfait. S’il
ne s’était agi que de la Comtesse, je n’aurais pas eu besoin de
complice. Autour de son frêle cou aristocratique, mes doigts
plébéiens, noués avec vigueur, auraient fait joyeusement leur
besogne de haine. Et son râle de mort aurait été une musique
enivrante.
Une voix, à
l’orchestre. – Oh !
la poison !…
Florestine. –
Mais, à ses cris, on aurait pu arriver, m’arrêter… Alors
j’ai prié la Société de m’adjoindre un bon ouvrier, le Grand
Bibi du sixième. (Ouvrant la porte de gauche.) Arrivez, le
Grand Bibi.
L’Ecole du piston de Tristan Bernard
Comédie en un acte (10 scènes), jouée pour la première fois au Théâtre Antoine en juin 1916. Retraitement par Libre Théâtre du recueil Théâtre sans directeur (Editions Albin Michel, 1930). Recueil réédité par Libre Théâtre. Distribution : 9 hommes, 2 femmes Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
La scène se déroule à Bordeaux, en septembre-octobre 1914, dans un hôtel confortable occupé par de nombreux militaires. C’est la mobilisation générale. Robert Santeuil, un auteur dramatique, accompagné de sa fiancée, va trouver un de ses amis journalistes afin qu’il le pistonne : il veut se faire engager dans un régiment de Bordeaux, afin de pouvoir rencontrer les parents de sa fiancée. Santeuil est présenté au chef de cabinet du sous-secrétaire d’Etat aux Tabacs, à un général, puis au Ministre lui-même… Sans succès. Son salut viendra de son ancien coiffeur, simple scribe au bureau du capitaine…
Extrait du Rappel du 12/06/1916. Source : BnF/Gallica
Edition par Libre Théâtre
Théâtre sans directeur
Tristan Bernard a rassemblé sous le titre Théâtre sans directeur, onze saynètes ou comédies en un acte. Certaines pièces ont été représentées dès 1903, dans des matinées de bienfaisance, au Casino d’Enghien, au cabaret de Montmartre la Boîte à Fursy, au Sporting Club ou avec d’autres pièces du même auteur au Théâtre Antoine, au Théâtre de la Michodière ou au Théâtre Saint-Michel. Tristan Bernard a présenté également ces pièces en matinée dans son propre théâtre, rue du Rocher de 1930 à 1932.
Pièces contenues dans l’ouvrage : L’École du piston, Un mystère sans importance, Un dramaturge en plein labeur, Le Prétendant, La Sacoche, La Partie de bridge, L’Etrangleuse, Un garçon de dix-huit ans, Un homme dans la maison, Les Plaisirs du dimanche, Antoinette ou Le Retour du Marquis.
Pierrot posthume de Théophile Gautier en collaboration avec Paul Siraudin
Arlequinade en un acte et en vers, représentée pour la première fois le 4 octobre 1847 au théâtre du Vaudeville.
Distribution : 3 hommes et 1 femme
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Arlequin est amoureux de Colombine, la femme de Pierrot. Il profite de la disparition de Pierrot pour la séduire, quand Pierrot réapparaît. Mais Pierrot ne sait plus s’il est vivant ou non et ce ne sont pas les remèdes du Docteur, un épouvantable charlatan, qui vont l’aider.
Caricature de Nadar
Arlequinades . Extrait de l’œuvre graphique de Nadar. Source : BnF/Gallica
Nadar a produit de très nombreuses caricatures de grands hommes de son époque. C’est pour ce projet qu’il commence à utiliser la photographie. (Le Panthéon Nadar réunit 300 grands hommes de l’époque sur les 1 000 prévus.)
Vaudeville en un acte, représenté pour la première fois sur la scène du Théâtre des Capucines, le 10 novembre 1898, édité chez Flammarion en 1899.
Distribution : 4 hommes, 2 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
Argument
Un voleur introduit par une domestique doit dérober des documents dans le coffre-fort du Baron, candidat, à la députation parti à Paris. Mais la Baronne attend une visite.
Citation
« Y a rien d’aussi ennuyant que de s’introduire pour voler chez des gens qu’on ne connaît pas… On ne devrait jamais voler que chez des gens qu’on connaît… Il faut voler là où qu’on a coutume de fréquenter, et là où votre présence n’a rien d’extraordinaire. »
Guyon fils. Folies-Dramatiques. Coquin de printemps : [photographie, tirage de démonstration] / [Atelier Nadar]. Guyon fils joue Arsène à la création de la pièce. Source : BnF/GallicaLien vers le théâtre de Tristan Bernard sur Libre Théâtre
Lien vers la biographie de Tristan Bernard sur Libre Théâtre
L’Impromptu de Versailles de Molière
Comédie en un acte, représentée la première fois à Versailles pour le Roi, le 14e octobre 1663 et donnée depuis au public dans la salle du Palais-Royal le 4e novembre de la même année 1663 par la Troupe de Monsieur, Frère Unique du Roi.
Distribution : 6 hommes, 6 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
Mise en scène et adaptation par Antonio Diaz-Florian à découvrir à partir du 10 septembre au Théâtre de l’Epée de Bois. Lien vers le spectacle
L’argument
Molière met en scène dans cette comédie les comédiens de la troupe du Palais-Royal qui répètent sa dernière création quelques heures avant de la représenter devant le roi. C’est l’occasion pour lui de montrer ses talents d’imitateur en parodiant les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, de rendre hommage aux comédiens de sa troupe (ou de s’en moquer gentiment), de fustiger les auteurs qui préparent des pièces contre lui mais aussi d’expliquer l’essence de la comédie.
Extraits
« et voilà de quoi j’ouïs l’autre jour se plaindre Molière, parlant à des personnes qui le chargeaient de même chose que vous. Il disait que rien ne lui donnait du déplaisir comme d’être accusé de regarder quelqu’un dans les portraits qu’il fait ; que son dessein est de peindre les mœurs sans vouloir toucher aux personnes, et que tous les personnages qu’il représente sont des personnages en l’air, et des fantômes proprement, qu’il habille à sa fantaisie, pour réjouir les spectateurs ; qu’il serait bien fâché d’y avoir jamais marqué qui que ce soit ; et que si quelque chose était capable de le dégoûter de faire des comédies, c’était les ressemblances qu’on y voulait toujours trouver, et dont ses ennemis tâchaient malicieusement d’appuyer la pensée, pour lui rendre de mauvais offices auprès de certaines personnes à qui il n’a jamais pensé. Et en effet je trouve qu’il a raison, car pourquoi vouloir, je vous prie, appliquer tous ses gestes et toutes ses paroles, et chercher à lui faire des affaires en disant hautement : « Il joue un tel », lorsque ce sont des choses qui peuvent convenir à cent personnes ? Comme l’affaire de la comédie est de représenter en général tous les défauts des hommes, et principalement des hommes de notre siècle, il est impossible à Molière de faire aucun caractère qui ne rencontre quelqu’un dans le monde. Et s’il faut qu’on l’accuse d’avoir songé toutes les personnes ou l’on peut trouver les défauts qu’il peint, il faut sans doute qu’il ne fasse plus de comédies. »
« Le plus grand mal que je leur aie fait, c’est que j’ai eu le bonheur de plaire un peu plus qu’ils n’auraient voulu ; et tout leur procédé, depuis que nous sommes venus à Paris, a trop marqué ce qui les touche. Mais laissons-les faire tant qu’ils voudront ; toutes leurs entreprises ne doivent point m’inquiéter. Ils critiquent mes pièces : tant mieux ; et Dieu me garde d’en faire jamais qui leur plaise ! Ce serait une mauvaise affaire pour moi. »
« Et lorsqu’on attaque une pièce qui a eu du succès, n’est-ce pas attaquer plutôt le jugement de ceux qui l’ont approuvée, que l’art de celui qui l’a faite ? »
Quelques illustrations issues de Gallica
L’Impromptu de Versailles : estampe de 1684. Source : BnF/gallica
Le Théâtre illustré. Deuxième centenaire de la fondation de la Comédie-Française. Représentation de l’Impromptu de Versailles : [estampe] / Adrien Marie [sig.] 1880. Source : BnF/Gallica L’impromptu de Versailles. Scène I : Hé bien ! nous voilà : [estampe] / Cél. Nanteuil [sig.]. 186. Source : BnF/Gallica
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