Masque du spectacle L’Âge d’or – Théâtre du Soleil

Le masque va devenir dans les prochains jours l’accessoire indispensable de nos sorties. Malheureusement les masques de théâtre ou de carnaval ne présentent pas de protection suffisante et nous ne verrons pas de Capitaine Matamore ou d’Arlequin dans les rues.
Dans le théâtre grec et romain, les masques représentent davantage des archétypes (le vieillard, le serviteur…) que des personnages, même si on trouve des masques individuels pour des héros bien identifiés (Œdipe) ou des contemporains connus des spectateurs. Au Moyen-Âge, les drames liturgiques, les « Miracles » et autres « Jeux » ne se prêtent pas à l’utilisation de masques, qui sont portés dans les fêtes populaires et les carnavals, notamment lors de la Fête des fous.
C’est avec le développement de la Commedia dell’Arte que le masque revient au théâtre. Les troupes, composées d’acteurs professionnels, improvisent des pièces à partir de quelques canevas mettant en scène des personnages stéréotypés. À l’exception des titulaires des rôles d’amoureux, tous les acteurs portent des masques. Influencé par les Comédiens Italiens, Molière utilise dans quelques pièces des masques (pour le rôle de Mascarille par exemple, dans Les Précieuses ridicules) et fait réaliser, pour L’Amour médecin, des masques représentant quelques médecins célèbres de l’époque. Au XVIIIème siècle, le théâtre de Marivaux se place sous le signe du masque et du travestissement. Au siècle suivant, le masque, permettant l’anonymat et le mystère, est très présent dans le drame romantique, que ce soit dans l’œuvre de Victor Hugo ou d’Alfred de Musset. C’est ensuite dans la deuxième moitié du XXe siècle que le masque au théâtre connaît un nouvel essor avec les mises en scène de Jacques Lecoq, Giorgio Strehler, Antoine Vitez ou Ariane Mnouchkine. Le masque est ainsi une discipline de base au Théâtre du Soleil : « Nous nous sommes aperçus que le masque imposait un tel travail sur le signe théâtral, sur la façon de représenter les choses, qu’il constituait une discipline de base et cette discipline nous est devenue indispensable. »


Hernani de Victor Hugo (1830) 

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Hernani. Les feux de la rampe. 1830. Source : BnF/Gallica

Le roi d’Espagne Don Carlos s’introduit la nuit dans la chambre de Doña Sol dont il est secrètement amoureux. Caché dans une armoire, il assiste à la rencontre entre Doña Sol et Hernani, un banni. Hernani, fils d’un homme décapité sur ordre du père de Don Carlos, s’est promis de venger son propre père. Doña Sol aime Hernani mais elle est fiancée à son oncle sexagénaire, Don Ruy Gomez de Silva.
Lien vers le texte intégral de la pièce et la chronique autour de l’œuvre


Lucrèce Borgia de Victor Hugo (1833)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436362w/f62.item
Mlle Georges dans le rôle de Lucrèce Borgia. 1837. Source : BnF/Gallica

Sur Ferrare règne la vénéneuse Lucrèce Borgia, femme de pouvoir aux mains tachées de sang et coupable d’inceste, ajoutant aux crimes des Borgia celui de fratricide. Gennaro, fruit de son union avec son frère, ignore l’identité de ses parents. Lors d’un bal à Venise, il courtise une belle masquée, avant de découvrir avec horreur le visage de Lucrèce,
tremblante d’amour pour ce fils qu’elle approche en secret, dissimulée dans la féerie du carnaval. Piquée par l’affront des amis de Gennaro qui l’ont démasquée, et soupçonnée d’adultère par son mari Don Alphonse, Lucrèce enclenche une terrible vengeance dont l’implacable dessein ne peut être qu’inextricablement lié à la destinée de son fils.
Lien vers le texte intégral de la pièce
À ne pas manquer sur la chaîne de la Comédie Française (et sur Facebook) la mise en scène  de Denis Podalydès Mardi 28 avril à 20h30 


La Nuit vénitienne ou les noces de Laurette d’Alfred de Musset (1830)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b22002305/f33
Illustrations pour les oeuvres d’Alfred de Musset/ Eugène Lami, peintre ; Adolphe Lalauze, graveur 1883. Source : BnF/Gallica

Razetta, noble vénitien à demi ruiné, aime Laurette. Mais son tuteur l’a promise au prince allemand d’Eysenach. Razetta menace de se tuer si Laurette ne le suit pas ou si elle ne tue pas le Prince avec le stylet qu’il lui remet.
Texte intégral sur Libre Théâtre

 

 

 


Lorenzaccio d’Alfred de Musset  (1834)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9016289w/f1.item
Sarah Bernhardt Théâtre de la Renaissance. Affiche de Mucha.

Florence, janvier 1537. Lorenzo, un jeune idéaliste, veut renverser son cousin Alexandre de Médicis, qui règne en tyran sur Florence, et favoriser la restauration de la république. Afin d’être au plus près d’Alexandre, Lorenzo s’est transformé en débauché. Parallèlement, deux autres intrigues sont développées : la marquise Cibo, espionnée par son beau-frère le cardinal Cibo, est courtisée par Alexandre et souhaite influencer sa politique. Côté républicain, les familles sont bannies et essaient vainement de s’organiser ; les Strozzi luttent pour préserver l’honneur de la fille de la famille, Louise. Lorenzo assassine son cousin mais échoue à déclencher une révolte du côté des républicains. Sa tête est mise à prix et il sera à son tour assassiné.
Texte intégral et iconographie sur Libre Théâtre


Quarantaine de Jean-Pierre Martinez (2020)

Quatre personnes qui ne se connaissent pas se retrouvent malgré elles placées en quarantaine dans ce qui s’avère être un théâtre désaffecté. Derrière une vitre imaginaire, des gens (les spectateurs) les observent. Les présumés malades s’interrogent. Par quel virus auraient-ils bien pu être contaminés ? Que risquent-ils exactement ? Quand et comment tout cela va-t-il se terminer ? On comprend peu à peu que ce huis-clos se situe dans un futur proche où Big Brother règne en maître, et que la raison de cette quarantaine n’est peut-être pas strictement médicale.
Lien pour télécharger intégralement et gratuitement la pièce


Et ailleurs

Le Théâtre du Soleil

Le Théâtre du Soleil met à disposition tous ses spectacles dont notamment Molière (le film complet de 4h) sur la plateforme vimeo.
À lire sur le site du Théâtre du Soleil :
Le Masque, une discipline de base au théâtre du soleil
Le spectacle l’Âge d’Or


À ne pas manquer  quand vous pourrez aller au théâtre (et à programmer)

Betún par la Compagnie Teatro Strappato

Que des enfants doivent vivre seuls, livrés à eux-mêmes et à la merci des adultes, dans les jungles urbaines les plus misérables du monde est une vérité effroyable qu’on préfère ignorer tant elle est difficile à concevoir dans toute son horreur. Il n’y a pas de pire violence que celle qui s’exerce sur des êtres sans défense, qui n’ont ni toit, ni biens, ni famille. Des êtres qui souvent n’ont même pas d’état civil. Des êtres donc qui officiellement n’existent pas. Des êtres sans nom qui ne sont rien. Que peut-on encore voler à un orphelin qui n’a rien ? Son intégrité même. Ses derniers espoirs. Son innocence. Son corps. Ses organes. Et finalement son âme. C’est cette inconcevable réalité qui nous est décrite dans ce spectacle muet, par la seule puissance du geste et du masque. Car il n’y a pas de mots assez forts pour décrire la négation de l’humain à travers le martyre d’un enfant. Soyons clairs, Betún est un spectacle sur les enfants. Pas un spectacle pour enfant. Même si c’est aussi un très beau spectacle, c’est avant tout un spectacle bouleversant, engagé et courageux, appelant à une prise de conscience.
Lien vers la recommandation de Libre Théâtre


Le théâtre se lit aussi ! En attendant que les théâtres ouvrent de nouveau leurs portes et que l’on se précipite tous ensemble dans les salles, petites et grandes, pour profiter du spectacle toujours vivant, Libre Théâtre vous propose chaque jour quelques idées de lecture : des pièces, souvent peu connues, décalées, dans des genres très différents, piochées sur notre site et accessibles comme toujours librement, ainsi que quelques pépites littéraires, cinématographiques ou télévisuelles, récoltées sur le web.
Tous les textes sur Libre Théâtre sont libres de droit de représentation, à l’exception des pièces de Jean-Pierre Martinez
 (accessibles librement à la lecture, mais soumises aux droits de représentation, gérés par la SACD).

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