Le Mariage de Figaro de Beaumarchais
Comédie en cinq actes et en prose de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, représentée pour la première fois par les Comédiens Français ordinaires du Roi le mardi 27 avril 1784.
Distribution : 11 hommes, 4 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre.
La présentation de la pièce par Beaumarchais
Répondant à ses censeurs qui ont interdit la pièce pendant 5 ans, Beaumarchais la présente ainsi:
La plus badine des intrigues. Un grand seigneur espagnol, amoureux d’une jeune fille qu’il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu’elle doit épouser, et la femme du seigneur, réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu, que son rang, sa fortune et sa prodigalité rendent tout-puissant pour l’accomplir. Voilà tout, rien de plus. La pièce est sous vos yeux.
La définition du théâtre selon Beaumarchais
…j’entreprends de frayer un nouveau sentier à cet art, dont la loi première, et peut-être la seule, est d’amuser en instruisant.
On ne peut corriger les hommes qu’en les faisant voir tels qu’ils sont. La comédie utile et véridique n’est point un éloge menteur, un vain discours d’académie.
Qu’est-ce que la décence théâtrale ?
À force de nous montrer délicats, fins connaisseurs, et d’affecter, comme j’ai dit autre part, l’hypocrisie de la décence auprès du relâchement des mœurs, nous devenons des êtres nuls, incapables de s’amuser et de juger de ce qui leur convient : faut il le dire enfin ? des bégueules rassasiées qui ne savent plus ce qu’elles veulent, ni ce qu’elles doivent aimer ou rejeter. Déjà ces mots si rebattus, bon ton, bonne compagnie, toujours ajustés au niveau de chaque insipide coterie, et dont la latitude est si grande qu’on ne sait où ils commencent et finissent, ont détruit la franche et vraie gaieté qui distinguait de tout autre le comique de notre nation.
Le « style » dans les comédies
Un monsieur de beaucoup d’esprit, mais qui l’économise un peu trop, me disait un soir au spectacle : Expliquez-moi donc, je vous prie, pourquoi dans votre pièce on trouve autant de phrases négligées qui ne sont pas de votre style ? — De mon style, monsieur ! Si par malheur j’en avais un, je m’efforcerais de l’oublier quand je fais une comédie ; ne connaissant rien d’insipide au théâtre comme ces fades camaïeux où tout est bleu, où tout est rose, où tout est l’auteur, quel qu’il soit.
Le plaidoyer féministe de Marceline
Dans les rangs même plus élevés, les femmes n’obtiennent de vous qu’une considération dérisoire. Leurrées de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes : ah ! sous tous les aspects, votre conduite avec nous fait horreur ou pitié.
…Ne regarde pas d’où tu viens, vois où tu vas ; cela seul importe à chacun…
Sois gai, libre et bon pour tout le monde, il ne manquera rien à ta mère.
Liberté et obéissance
En raisonnant sur l’usage que l’homme fait de sa liberté dans les occasions difficiles, Figaro pouvait également opposer à sa situation tout état qui exige une obéissance implicite : et le cénobite zélé dont le devoir est de tout croire sans jamais rien examiner ; comme le guerrier valeureux, dont la gloire est de tout affronter sur des ordres non motivés, de tuer et se faire tuer pour des intérêts qu’il ignore. Le mot de Figaro ne dit donc rien, sinon qu’un homme libre de ses actions doit agir sur d’autres principes que ceux dont le devoir est d’obéir aveuglément.
Source des illustrations : gallica.bnf.fr. Bibliothèque nationale de France, département Arts du spectacle
Dossiers pédagogiques
Pièce (dé)montée, Les dossiers pédagogiques « Théâtre » et « Arts du cirque » du réseau Canopé N° 205 – Mars 2015, mise en scène de Rémy Barché (Comédie de Reims). Lien vers le site
Lien vers la page consacrée au Mariage de Figaro sur le site de Gallica, Les essentiels Littérature