Le théâtre au Moyen-Âge
Plusieurs genres théâtraux se sont développés au cours du Moyen-Âge.
Le drame liturgique
Le drame liturgique apparaît dans les églises vers l’an mille. Ce sont d’abord des interpolations dans la liturgie, faites de courtes questions, en latin, suivies de courtes réponses, également en latin, puis on y intercale de courtes pièces dont les sujets sont empruntés à l’Ancien et au Nouveau Testament ou à la vie des saints. Ces courtes scènes se déroulent dans le chœur ou la nef de l’église. Les acteurs sont des prêtres ou des clercs, peu costumés. Les textes en latin sont progressivement entrecoupés de passages en langue populaire.
Évoluant peu à peu, le drame liturgique se joue, au milieu du XIIe siècle, sur le parvis de l’église. Le Jeu d’Adam, composé entre 1150 et 1170 par un auteur anonyme, est le premier exemple de texte dramatique écrit en français : environ la moitié de la représentation est occupée par des chants liturgiques en latin mais l’intégralité des dialogues est en français. De très nombreuses didascalies, en latin, donnent des indications très détaillées qui concernent aussi bien l’espace scénique que la gestuelle, les déplacements, le ton de voix, le débit des personnages ou leurs vêtements. Chacune des parties se déroule au sein d’un décor différent.
Le Jeu et le Jeu profane
Au XIIIe siècle apparaît le Jeu, sorte de drame liturgique beaucoup plus long (on passe de 100 à 1000 vers). Le Jeu se caractérise par l’introduction dans le thème religieux d’anecdotes ou de légendes populaires. Le Jeu de saint Nicolas de Jean Bodel, écrite autour des années 1200 est la première pièce non liturgique en français, plus proche d’une épopée que du récit religieux. (lien le texte sur Gallica)
Adam de la Halle sera un des premiers à écrire des jeux profanes avec le Jeu de la Feuillée (1276) et le Jeu de Robin et Marion : les actions vont être exprimées par des chanson et des danses.
Le Miracle
Joué sur le parvis de l’église, le Miracle, qui raconte la vie d’un saint ou une légende historique où l’élément divin apparaît dans le dénouement, une intervention de la Vierge ou d’un Saint. On citera Les Miracles de Notre Dame de Gauthier de Coincy, moine bénédictin et trouvère français (1177-1236) et Le Miracle de Théophile de Rutebeuf (1230-1285) – Lien vers le texte sur Gallica.
Le Mystère
Apparu au XVe siècle, le mystère se joue sur le parvis, mais aussi sur la place publique. Il se composait d’une succession de tableaux animés et dialogués écrits pour un public très large, mettant en œuvre des histoires et des légendes dont l’imagination et la croyance populaire s’étaient nourries.
Le Mystère se joue devant la ville entière, pendant plusieurs jours, aux grandes fêtes religieuses comme Noël, Pâques et la Pentecôte. Il met en scène deux cents personnages, parfois cinq cents, et une centaine d’acteurs est nécessaire pour le jouer, sans compter les figurants. Les décors y prennent une place de plus en plus importante.
La Farce
La farce apparaît au XIIIème siècle : c’est une pièce comique qui présente des situations et des personnages ridicules où règnent tromperie, équivoques, ruses, mystifications. La langue est très familière voire grossière. La Farce de Maître Pathelin a fait l’objet de nombreuses éditions dès la fin du XVème siècle (lien vers le texte sur Gallica).