L’Affaire Champignon de Georges Courteline et Pierre Veber

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200976v
Jules Moinaux, Extrait des tribunaux comiques de Jules Moinaux. A. Chevalier-Marescq, 1881/ Source : BnF/Gallica

Fantaisie judiciaire en un acte tirée des « Tribunaux comiques » de Jules Moinaux, représentée pour la première fois sur la scène de La Scala, le 8 septembre 1899. Le père de Courteline, Jules Moinaux, était en effet chroniqueur à La Gazette des tribunaux.

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L’argument

La scène se passe dans un tribunal. Champignon accuse sa femme, Désirée, de l’avoir trompé avec son ami Canuche. Désirée révèle au tribunal que c’était pour se venger car son mari l’avait trompée avec Hortense Bezuche, une de ses amies.

Un extrait

L’Avocat.
L’homme surprenant, inattendu, fantastique, surnaturel, l’extraordinaire Sganarelle, en un mot, qui vient de quitter cette audience, vous disait, il y a un instant, que les cocus le faisaient toujours rire. Le cas que vous avez à juger n’est pas fait pour lui donner tort. M. Champignon apparaît, en effet, comme le type achevé, comme la formule définitive, du classique mari de comédie.
Champignon, furieux.
Je proteste !
L’Avocat.
Mettons de vaudeville.
Champignon.
Je n’accepte pas le mot.
L’Avocat.
Je le retire.
Champignon.
C’est heureux.
L’avocatpoursuivant.
… Comme le type achevé du classique mari d’opérette.
Champignon.
Comment, d’opérette !
L’Avocat.
Sans doute. Vous n’acceptez ni la comédie, ni le vaudeville ; j’en conclus que vous préférez les infortunes conjugales en musique et je me fais un plaisir de me rendre à vos voeux.
Champignon.
Mais…
L’Avocat.
Je poursuis. L’adorable jeune femme que le plaignant a le bonheur de posséder, – bonheur inexpliqué autant qu’inexplicable…
Champignon, suffoqué.
Pourquoi ?
L’avocat, discret et souriant.
Le tribunal me permettra, je l’espère, de masquer derrière un sourire mon embarras bien naturel à l’énoncé d’une question que le plaignant ne m’eût pas posée, s’il eût pris le soin, au préalable, de se regarder dans la glace.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200976v
L’avocat. Extrait des tribunaux comiques de Jules Moinaux. A. Chevalier-Marescq, 1881/ Source : BnF/Gallica

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