La Cinquantaine de Georges Courteline

Scène populaire en un acte, publiée en 1895. Musique de Paul Delmet.
Distribution : 3 hommes et une femme
Il s’agit d’une version différente de la version qui se trouve dans l’Illustre Piégelé . La scène se passe dans un théâtre et met en scène outre le couple, un régisseur et un contrôleur.

Texte intégral à télécharger sur Libre Théâtre

L’argument

Un couple de mendiants musiciens parvient à s’introduire au théâtre pendant un entracte. Ils chantent des mélodies sentimentales et patriotiques ridicules, tout en s’insultant copieusement à mi-voix.

La musique de Paul Delmet est disponible sur archive.org 

lacinquantaine1

Un extrait

LE RÉGISSEUR.
Une minute ! – Oui ou non, voulez-vous fiche le camp ? – On ne chante pas ici.
LA FEMME.
On ne chante pas !… Vous ne faites que ça toute la soirée.
L’HOMMEqui intervient.
Espère un peu ! Tu vois pas que monsieur se fait des idées sur notre compte ? Monsieur, nous ne sommes pas des mendiants.
LE RÉGISSEUR.
Bah !
LA FEMMEavec dignité.
Nous sommes des humanitaires.

LE RÉGISSEUR.
Allons donc !
L’HOMME.
Parole d’honneur !… Nous chantons, mais c’est pour les pauvres.
LE RÉGISSEUR.
Pour les pauvres ?
L’HOMME.
Moi, pour ma femme, qu’a censément plus rien à se mettre sur la peau.
LA FEMME.
Moi, pour mon homme, qu’a le derrière tout nu, autant dire. – Benjamin, fais voir si je mens.
Protestations du régisseur et du contrôleur.
LE RÉGISSEUR.
Non ! Non !…
LE CONTRÔLEUR.
On s’en rapporte à vous.
LE RÉGISSEUR.
Pardon ! Et pourquoi ces brassards ?
LA FEMME.
Parce que nous chantons aussi pour les blessés.
LE RÉGISSEUR.
Pour quels blessés ?
LA FEMME.
Moi, pour mon homme, qu’est affligé d’un panaris.
L’HOMME.
Moi, pour ma femme, qui s’est enlevé un morceau dans le gras long comme ça, en se flanquant les quatre fers en l’air l’autre matin. – Elodie, montre un peu ton gras.
Nouvelles protestations.

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