Chronique

Le théâtre d’Alexandre Dumas (père)

Alexandre Dumas père. Photographie, tirage de démonstration/ Atelier Nadar. Gallica

Alexandre Dumas (dit aussi Alexandre Dumas père) est  né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts (Aisne) et mort le 5 décembre 1870. L’auteur des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo est aussi un auteur dramatique prolifique. Il écrit avec Adolphe Leuven et Pierre-Joseph Rousseau le vaudeville en un acte La Chasse et l’Amour qui connaît un grand succès en septembre 1825. Il écrit son premier drame historique, Henri III et sa cour en 1828. La pièce, présentée à la Comédie-Française le 10 février 1829, connaît un énorme succès. Elle est qualifiée de « scandale en prose », un an avant Hernani, la pièce de Victor Hugo, qualifiée de « scandale en vers » à sa création en février 1830.  Il connaît d’autres succès avec Christine (mars 1830), Antony, qui triomphe le 3 mai 1831, La Tour de Nesle (mai 1832, qui reste à l’affiche pendant plus de huit cent représentations successives) et Kean (août 1836).  

En 1846, Dumas fait construire son propre théâtre à Paris, boulevard du Temple, qu’il baptise « Théâtre-Historique ». Le théâtre est inauguré en février 1847 et accueille les pièces de plusieurs auteurs européens (Shakespeare, Goethe, Calderon, Schiller) avant de faire faillite en 1850.

 

Liste des œuvres théâtrales

Ivanhoé, 1822
La Chasse et l’Amour, représenté pour la première fois à Paris sur le théâtre de l’Ambigu-comique, le 22 septembre 1825 sur Gallica avec James Rousseau et Adolphe de Leuven
La Noce et l’Enterrement, vaudeville en trois tableaux, représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la Porte Saint-Martin, le 21 novembre 1826 sur Gallica
Fiesque de Lavagna, 1828
Henri III et sa cour,  drame historique en cinq actes et en prose, représenté sur le Théâtre Français par les comédiens ordinaires du Roi le 11 février 1829 sur Gallica
La Cour du roi Pétaud, 1829
Christine, ou Stockholm, trilogie dramatique sur la vie de Christine, cinq actes en vers, avec prologue et
épilogue. Représenté à Paris sur le Théâtre Royal de l’Odéon  le 30 mars 1830, sur Gallica
Napoléon Bonaparte ou Trente Ans de l’histoire de France, Drame en six actes. Représenté pour la première fois, sur le Théâtre Royal de l’Odéon le 10 janvier 1831, sur Gallica
Antony, drame en cinq actes, représenté pour  la première fois sur le théâtre de la Porte Saint-Martin, le 3 mai 1831 sur Gallica
Charles VII chez ses grands vassaux, tragédie en cinq actes, représentée pour la première fois sur le Théâtre Royal de l’Odéon le 20 octobre 1831, sur Gallica
Richard Darlington, drame en cinq actes et en prose, représenté pour la première fois sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin le10 décembre.1831, publié en 1832, sur Gallica
Teresa, drame en cinq actes et en prose, représenté pour la première fois sur le Théâtre Royal de l’Opéra-Comique le 6 février 1832, sur Gallica
Le Mari de la veuve, comédie en un acte et en prose, représentée pour la première fois sur le Théâtre-Français le 4 avril 1832, sur Gallica
La Tour de Nesle,  drame en cinq actes et neuf tableaux (avec Frédéric Gaillardet), représenté pour la première fois à Paris sur le Théâtre de la Porte Saint-Martin, le 29 mai 1832 sur Gallica
Le Fils de l’émigré, 1832
Angèle, drame en cinq actes en prose, Porte Saint-Martin, 28 décembre 1833, publié en 1834 sur Gallica
La Vénitienne, 1834
Catherine Howard,  drame en cinq actes en huit tableaux, Porte-Saint-Martin, 2 juin 1834 sur Gallica
La Tour de Babel, 1834
Cromwell et Charles Ier, 1835
Le Marquis de Brunoy, 1836
Don Juan De Marana ou la chute d’un ange : mystère en cinq actes,  représenté pour la première fois à Paris sur le théâtre de la Porte Saint-Martin, le 30 avril 1836, sur Gallica
Kean, ou Désordre et Génie, comédie en cinq actes, représentée pour la première fois aux Variétés le 31 août 1836, sur Gallica
Piquillo, opéra-comique en trois actes, représenté pour la première fois sur le Théâtre Royal de l’Opéra-Comique le 31 octobre 1837, sur Gallica
Caligula, tragédie en cinq actes et en vers, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre-Français
le 26 décembre 1837, publié en 1838, sur Gallica
Paul Jones, drame en cinq actes, représenté pour la première fois, à Paris le 8 octobre 1838, sur Gallica
Le Bourgeois de Gand ou le Secrétaire du duc d’Albe, 1838
Bathilde, 1839
Mademoiselle de Belle-Isle, drame en cinq actes, en prose, représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre-Français le 2 avril 1839, sur Gallica
L’Alchimiste, drame en cinq actes en vers, représenté pour la première fois, sur le Théâtre de la Renaissance le 10 avril 1839 sur Gallica
Léo Burckart, 1839
Jarvis l’honnête homme ou Le Marchand de Londres, 1840
Hamlet prince de Danemark, drame en vers en cinq actes et huit parties, représenté pour la première fois à Paris sur le Théâtre-historique le 15 décembre 1841, sur Gallica (avec Paul Meurice)
Un mariage sous Louis XV, comédie en cinq actes, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre-Français le 1er juin 1841, sur Gallica
Jeannic le Breton, ou le Gérant responsable, 1841
Lorenzino, drame en cinq actes et en prose, 1842. (Adapté en roman sous le titre Une nuit à Florence sous Alexandre de Médicis, 1861) sur Gallica
Le Séducteur et le Marin, 1842
Halifax, comédie en trois actes et un prologue, 1842 sur Gallica
Le Mariage au tambour, 1842
Les Demoiselles de Saint-Cyr, comédie en cinq actes, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre-Français le 25 juillet 1843, sur Gallica
Louise Bernard, drame en cinq actes, 1843, sur Gallica
L’École des princes, 1843
Une fille du régent, comédie en cinq actes dont un prologue, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre-Français
le 1er avril 1846, sur Gallica
Le Laird de Dumbiky, drame en cinq actes, 1844 sur Gallica
Le Garde-forestier, 1845
Un conte de fées, 1845
Les Mousquetaires, drame en cinq actes et douze tableaux, représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l’Ambigu-Comique le 27 octobre 1845, sur Gallica
Échec et mat, 1846
Intrigue et Amour, drame en cinq actes et neuf tableaux, traduit de Schiller, représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre Historique, le 11 juin 1847, sur Gallica
La Reine Margot, drame en cinq actes et treize tableaux (avec Auguste Maquet), représenté pour la première fois à Paris sur le Théâtre Historique, le 20 février 1848 sur Gallica
Catilina, drame en cinq actes et sept tableaux (avec Auguste Maquet), représenté pour la première fois à Paris sur le Théâtre Historique, le 14 octobre 1848 sur Gallica
Hamlet, prince de Danemark, Drame en vers, en 5 actes et 8 parties, avec Paul Meurice. 1848, sur Gallica
Le cachemire vert, comédie en un acte (avec Eugène Nus), représentée pour la première fois à Paris sur le Théâtre du Gymnase, le 15 décembre 1849 sur Gallica
Le Chevalier d’Harmental, drame en cinq actes et dix tableaux (avec Auguste Maquet), représenté pour la première fois à Paris sur le Théâtre Historique, le 26 juillet 1849, sur Gallica
Le Comte Hermann, drame en cinq actes, avec préface et épilogue, 1849 sur Gallica
Le Connétable de Bourbon ou l’Italie au XVIe siècle, 1849
La Guerre des femmes, sur Gallica
Le Testament de César, 1849
La Chasse aux chastes, fantaisie en trois actes et huit tableaux, 1850, sur Gallica
Trois Entractes pour l’amour médecin, 1850, sur Gallica
Urbain Grandier sur Gallica
Le Vingt-quatre février ou L’Auberge de Schawasbach, 1850 sur Gallica
Les Chevaliers du Lansquenet, 1850
Le Vampire, 1851 sur Gallica
La Barrière de Clichy, drame militaire en 5 actes et 14 tableaux, représenté pour la première fois à Paris sur le Théâtre National le  21 avril 1851, sur Gallica
Les Âmes vaillantes, 1852
Le Marbrier, drame en trois actes d’Alexandre Dumas, représenté pour le première fois à Paris sur le théâtre du Vaudeville le 22mai 1854, sur Gallica
La Conscience,  drame en cinq actes et en six tableaux, représenté pour la première fois à Paris sur le théâtre impérial de l’Odéon, le 4 novembre 1854 sur Gallica
La Jeunesse de Louis XIV, comédie en cinq actes en prose, 1854, sur Gallica
Romulus (comédie), 1854 sur Gallica
L’Orestie tragédie en trois actes, imitée de l’antique, Porte-Saint-Martin, 5 janvier 1856 sur Gallica
La Tour Saint-Jacques, drame en cinq actes en neuf tableaux (Avec X. de Montépin), Théâtre impérial du Cirque le 15 novembre1856 sur Gallica
Le Fils de la nuit ou le Pirate, 1856
Le Verrou de la reine, 1856, sur Gallica
L’Invitation à la valse, comédie en un acte et en prose, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Gymnase le 18 juin 1857, sur Gallica
Les Forestiers, drame en cinq actes, représenté pour la première fois, à Paris, sur le Grand-Théâtre parisien le 28 mai 1865 sur Gallica
Le Gentilhomme de la montagne, sur Gallica
L’honneur est satisfait, comédie en un acte, Gymnase dramatique, 19 juin1858 sur Gallica
L’Envers d’une conspiration, comédie en cinq actes, Vaudeville, 4 juin1860 sur Gallica
Le Roman d’Elvire, opéra-comique en trois actes (avec Adolphe Leuven), Opéra-Comique, 4 février 1860 sur Gallica
La Veillée allemande, 1863
Roméo et Juliette, 1864
Les Mohicans de Paris : drame en cinq actes, en neuf tableaux, avec prologue, 1864 sur Gallica
Gabriel Lambert, sur Gallica
Les Voleurs d’or, 1864
La Dame de Monsoreau, drame en cinq actes et dix tableaux, 1868 (avec Auguste Maquet) sur Gallica
Valentin-Valentine ou Valentin et Valentine, 1868
Madame de Chamblay, sur Gallica
Les Blancs et les Bleus, drame en cinq actes et onze tableaux, représenté pour la première fois au Théâtre du Châtelet, le 10 mars 1869 sur Gallica


Monte-Cristo
, drame en cinq actes, quinze tableaux (avec Auguste Maquet) sur Gallica
Le Comte de Morcerf (3ème partie de Monte-Cristo), drame en cinq actes et dix tableaux (avec Auguste Maquet), 1851 sur Gallica
Villefort (4ème partie de Monte-Cristo), drame en cinq actes et dix tableaux (avec Auguste Maquet), représenté pour la première fois à Paris sur le Théâtre de l’Ambigu, le 8 mai 1851, sur Gallica

La Jeunesse des Mousquetaires, sur Gallica
Les Mousquetaires, sur Gallica


Pour en savoir plus : 

Comment je devins auteur dramatique, sur Gallica
Simples lettres sur l’art dramatique, sur Gallica

CALLET-BIANCO, Anne-Marie (dir.) ; LEDDA, Sylvain (dir.). Le théâtre de Dumas père, entre héritage et renouvellement. Nouvelle édition [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2018 (généré le 09 avril 2022). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pur/87820>. ISBN : 9782753577497. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pur.87820.

Site consacré à Alexandre Dumas : https://www.dumaspere.com/index.html

La Dispute de Marivaux

Comédie en un acte et en prose représentée pour la première fois par les comédiens Français, le 19 Octobre 1744

Distribution : 5 hommes, 5 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

L’argument

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8409632w
Portrait de Marivaux. Source Gallica

Afin de décider si l’inconstance en amour doit être premièrement imputée à la femme ou à l’homme, les initiateurs de cette dispute entreprennent de trancher la question par une expérience. Deux garçons et deux filles sont élevés en marge de la société avec chacun pour seule compagnie un couple de tuteurs. À l’âge de l’adolescence, ils sont enfin mis en présence des autres, le but étant de savoir qui de l’homme ou de la femme se montrera le premier inconstant dans ses choix amoureux. Cette expérimentation conclura finalement à une « double inconstance » à la fois masculine et féminine.

Lien vers l’édition de 1747 sur le site de Gallica

Silvérie ou les fonds hollandais de Alphonse Allais et Tristan Bernard

D’après une nouvelle d’Alphonse Allais.
Ecrite et représentée au Théâtre des Capucines le 19 mai 1898 (plus de cent représentations). Reprise au Théâtre Tristan Bernard le 5 mars 1931.
Pour 3 comédiens et une comédienne.

Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

Quelques citations

« Je me sens de très bonne humeur… C’est curieux comme l’argent aide à supporter la pauvreté… »

« Il faut vous dire qu’à la suite d’une chute de cheval j’ai perdu tout sens moral. »

 

Le Théâtre de Charles-Simon Favart

Charles-Simon Favart est  né le 13 novembre 1710 à Paris. Il se consacre tout d’abord aux comédies à vaudeville, dialogues parlés mêlés de chansons, et remporte un premier succès avec Les Deux Jumelles, jouée à l’Opéra-Comique en 1734. La Chercheuse d’esprit (1741) est représentée plus de 200 fois. Jean Monnet, directeur de l’Opéra-Comique, appelle Favart comme régisseur et « directeur des pièces » en 1743. Il y rencontre sa future femme, Justine Duronceray dite « Mlle de Chantilly », célèbre sous le nom de « Madame Favart ».

Sur la pression des Comédiens-Français, jaloux du succès d’Acajou de Favart (1744), Monnet se voit retirer par le roi l’exploitation de l’Opéra-Comique. Favart continue à jouer ses pièces durant les deux années suivantes.  Puis pendant 5 ans, il dirige la troupe ambulante de comédiens qui suit le maréchal de Saxe aux armées. Madame Favart s’enfuit pour échapper aux assiduités du maréchal de Saxe, puis est enfermée dans des couvents. Elle est obligée de céder aux avances du maréchal qui décède en 1750. 

Les Favart reviennent à Paris et connaissent  d’énormes succès au Théâtre-Italien avec Annette et Lubin, Ninette à la Cour, Les Trois Sultanes, La Fée Urgèle. Favart développe un nouveau genre : la « comédie à ariettes » avec des musiques originales.

En 1757, il devient codirecteur de l’Opéra-Comique, rétabli en 1752. Dans ces années-là, Favart se partage entre l’Opéra-Comique et la Comédie-Italienne. Durant les années 1750, il est en contact avec Vienne où Gluck revoit la musique de ses pièces.

Il écrit pour la Comédie-Française L’Anglais à Bordeaux en 1763, célébrant la paix avec l’Angleterre.

En 1772, Justine Favart décède, et son mari meurt vingt ans plus tard.

 

Pièces célèbres de Favart

1741 : La Chercheuse d’esprit, opéra-comique, texte sur Gallica
1742 : Hippolyte et Aricie, parodie, texte sur Gallica
1743 : Le Coq de village, opéra-comique en un acte, texte sur Gallica
1744 : Acajou, opéra-comique, texte sur Gallica
1747 : Les Nymphes de Diane, texte sur Gallica
1748 : Cythère assiégée, texte sur Gallica
1750 : Zéphire et Fleurette, texte sur Gallica
1751 : Les Indes dansantes, parodie des Indes galantes, texte sur Gallica
1753 : Les Amours de Bastien et Bastienne, parodie du Devin du village, (Avec Justine Favart) texte sur Gallica 
1755 : Ninette à la cour, opéra-comique, texte sur Gallica
1762 : Annette et Lubin, opéra-comique, texte sur Gallica
1763 : L’Anglais à Bordeaux, texte sur Gallica
1765 : La Fée Urgèle ou Ce qui plaît aux dames, opéra-comique, texte sur Gallica
1769 : La Rosière de Salenci, opéra-comique, texte sur Gallica

 

Le Théâtre de Dancourt

Florent Carton, dit Dancourt, est un acteur et auteur dramatique français né à Fontainebleau le 1er novembre 1661.

Issu d’une famille noble, Dancourt fait ses études à Paris au Collège des Jésuites. Il étudie le droit et quitte la profession d’avocat à 24 ans pour la comédie. Il épouse Thérèse Le Noir de La Thorillière puis entre avec elle, en 1685, dans la troupe de la Comédie-Française, dont il devint sociétaire jusqu’à sa retraite le 3 avril 1718.  Il fait jouer la même année sa première comédie, Le Notaire obligeant ou les Fonds perdus.  Il rencontre le succès et écrit plus de 80 comédies.

Dancourt est considéré comme le père du vaudeville moderne : il écrit des comédies de mœurs dépourvues de moralité et très réalistes, caricaturant les bourgeois vaniteux et les magistrats véreux. 

Il meurt à Courcelles-le-Roi le 6 décembre 1725.

Les pièces les plus célèbres

Les Bourgeoises à la mode, texte intégral sur Théâtre Classique
Les Vendanges de Suresnes, texte intégral sur Théâtre Classique
Les Vacances, texte intégral sur Théâtre Classique
Le Chevalier à la mode, texte intégral sur Théâtre Classique
Le Mari retrouvé, texte intégral sur Théâtre Classique
Le Galant Jardinier, texte intégral sur Théâtre Classique
La Maison de campagne, texte intégral sur Théâtre Classique
La Foire de Bezons, comédie, texte intégral sur Théâtre Classique

Le Théâtre de Louis-Sébastien Mercier

Issu d’une famille de la petite bourgeoisie, Louis-Sébastien Mercier naît le 6 juin 1740 à Paris. À vingt ans, il débute par l’écriture poétique avec Les Héroïdes. Il écrira ensuite de très nombreux romans et drames historiques, joués à Paris et en province. Il publie Du théâtre ou essai sur l’art dramatique  en 1773 (sur Gallica), une attaque contre le théâtre classique et notamment contre Racine et une tentative pour définir une autre voie,  produisant sur la scène la société vivante, le peuple, la vie ordinaire. Il dénonce aussi dans un autre mémoire violent, les acteurs de la Comédie-Française.  Il dirige en 1775 le Journal des Dames, lance en 1789 les Annales patriotiques et littéraires, et collabore à nombre d’autres revues.

En 1771,  il publie l’uchronie l’An 2440, sa vision idéale de l‘éducation, de la morale et de la politique. Il écrira plus tard : « C’est dans ce livre que j’ai mis au jour et sans équivoque une prédiction qui embrassait tous les changements possibles depuis la destruction des parlements jusqu’à l’adoption des chapeaux ronds. Je suis donc le véritable prophète de la Révolution, et je le dis sans orgueil. » Son livre, considéré comme un pamphlet contre la société, est interdit. En 1781, Mercier commence la publication, sans nom d’auteur, des deux premiers volumes de son Tableau de Paris, document irremplaçable et témoignage pittoresque sur les mœurs de l’époque. En 1798, Mercier lui donne une suite, Le Nouveau Paris, un ouvrage qui présente des détails intéressants sur les mœurs de la Révolution. 

Ses principales pièces de théâtre

Jenneval, ou le Barnevelt français, drame en cinq actes et en prose,  1769, texte sur Gallica
L’Habitant de la Guadeloupe, comédie en trois actes, représentée pour la première fois, à Paris, par les comédiens italiens ordinaires du Roi, le 25 avril 1786, texte intégral sur Manioc
La Brouette du vinaigrier, drame en trois actes, 1775, texte intégral sur Gallica
Le Déserteur, drame en 5 actes et en prose, 1770, texte sur Gallica
L’Indigent, drame en 4 actes et en prose, 1772, texte sur Gallica
Olinde et Sophronie, drame héroïque en 5 actes et en prose, texte sur Gallica
La Destruction de la Ligue ou la réduction de Paris, pièce nationale en quatre actes, 1782, texte intégral sur Gallica
Le Juge, drame ne trois actes et en prose, 1774, texte intégral sur Gallica

 

Pour en savoir plus

Gay-Crosier, R. (1968). Louis-Sébastien Mercier et le théâtre. Études littéraires, 1 (2), 251–279. https://doi.org/10.7202/500023ar

Aggéri Robert. Le répertoire du théâtre de Louis-Sébastien Mercier en province . In: Dix-huitième Siècle, n°35, 2003. L’épicurisme des Lumières, sous la direction de Anne Deneys-Tunney et Pierre-François Moreau. pp. 519-536. DOI : https://doi.org/10.3406/dhs.2003.2570

Le théâtre de Diderot

Diderot par Louis-Michel van Loo en 1767

Denis Diderot naît en 1713 à Langres, dans une famille bourgeoise. Il doit renoncer à la carrière ecclésiastique qui lui était destinée et ne souhaite pas travailler dans l’entreprise familiale de coutellerie.  En 1730 il commence des études de philosophie à Paris. Il fréquente les théâtres et apprend l’anglais. En 1742, il rencontre Jean-Jacques Rousseau.

Ses premiers écrits sont des traductions, parues en 1743. Il publie en 1746 Les Pensées philosophiques, ce qui le conduit à une condamnation immédiate. L’aventure de l’Encyclopédie débute en 1747 et durera jusqu’en 1765, avec de nombreuses tracas : condamnation par le pape Clément XIII, censure du libraire Le Breton,  . En 1749, La Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, lui vaut d’être incarcéré à la prison de Vincennes pendant quatre mois.

Parallèlement aux articles de L’Encyclopédie, Diderot écrit pour le théâtre et crée une forme nouvelle le drame bourgeois avec  Le Fils naturel (rédigée en 1757, mais représentée en 1771) et Le Père de famille (1758). En 1759,  Diderot participe à « la Correspondance littéraire » de la revue Grimm en rédigeant des avis sur les œuvres présentées aux Salons de peinture organisés à Paris. Puis, il s’intéresse aux formes romanesques avec  La Religieuse, le Neveu de Rameau ou Jacques le Fataliste.

À partir de l’été 1773, Diderot se rend à La Haye avant de rejoindre l’impératrice russe Catherine II à Saint-Pétersbourg. De retour à Paris, il écrit le Paradoxe sur le comédien (1773-1778, publié en 1830), Entretien avec la maréchale (1776) et Essai sur les règnes de Claude et de Néron (1778). Il écrit sa dernière œuvre dramatique Est-il bon ? Est-il méchant ? en 1781. Sophie Volland, sa maîtresse qu’il fréquente depuis 1756 meurt en février 1784. Leur abondante correspondance n’a été que partiellement retrouvée. Diderot s’éteint quelques mois plus tard, le 31 juillet 1784, à l’âge de 70 ans.

Les œuvres théâtrales 

Le fils naturel ou Les épreuves de la vertu, comédie en cinq actes, 1757, texte intégral sur Gallica

Le Père de famille, comédie en cinq actes, 1758, texte intégral sur Gallica

Est-il bon ? Est-il méchant ? Comédie en quatre actes, texte intégral sur Gallica

 Les réflexions autour du théâtre

Paradoxe sur le comédien, ouvrage posthume, texte intégral sur Gallica

De la poésie dramatique, 1758, texte intégral sur Gallica

Le Théâtre de Sedaine

Fils d’un maître maçon parisien, Michel-Jean Sedaine se présente comme «maçon poète».  Il publie d’abord des pièces poétiques puis du théâtre : de 1756 à 1761, il écrit des comédies accompagnée de musique. Il collabore avec des musiciens connus, Philidor, Monsigny, Grétry. En 1764, il fait jouer Rose et Colas, pleine de fraîcheur et de conventions.

Il écrit deux pièces pour la Comédie-Française : Le Philosophe sans le savoir (1765), drame bourgeois  et La Gageure imprévue (1768), sorte de marivaudage.  Le succès de Sedaine continue à l’Opéra-Comique avec notamment le Déserteur (1769). Le succès de Richard Cœur de Lion (1784) ouvre à Sedaine les portes de l’Académie française (1786). La Révolution le ruine. 

 

Liste de quelques pièces

(hors opéra, opéra-comique, pastorale, opéra-ballet)
Le Philosophe sans le savoir, comédie en 5 actes et en prose, représentée pour la première fois sur le Théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain le 2 décembre 1765 (109 représentations jusqu’en 1793), texte intégral sur Libre Théâtre
La Gageure imprévue, comédie en 1 acte en prose, représentée pour la première fois au Théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain le 27 mai 1768 (102 représentations jusqu’en 1793), texte sur Gallica
Le Roi et le fermier, comédie en trois actes, représentée pour la première fois le 22 novembre 1762, texte sur Gallica
Rose et Colas, comédie en un acte, représentée pour la première fois le 8 mars 1764
Le déserteur, drame en trois actes, représenté pour la première fois le6 mars 1769, texte sur Gallica
Le Magnifique, comédie en trois actes, représenté le 19 mars 1773, texte sur Gallica
Félix ou l’enfant trouvé, comédie en trois acte, représentée pour la première fois le 24 novembre 1777, texte sur Gallica
Aucassin et Nicolette ou les Mœurs du bon vieux temps, comédie mêlée d’ariettes, représenté pour la première fois à Versailles le 30 décembre 1779, texte sur Gallica
Richard cœur de lion, comédie en trois actes, représentée pour la première fois le 21 octobre 1784, texte sur Gallica
Raoul Barbe Bleue, comédie en trois actes, représentée pour la première fois le 2 mars 1789, texte sur Gallica

Orphée-Roi de Victor Segalen

Drame en 4 actes avec prologue et épilogue, écrit entre 1907 et 1915 et publié en 1921 (deux ans après le décès de Victor Segalen)
Distribution : 4 hommes, 4 femmes
Lien vers le texte intégral sur Libre Théâtre

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9116820q/f9.item
Gravure de Georges Daniel de Monfreid illustrant l’édition de 1921 dans la Collection Le Théâtre d’Art Source Gallica


Orphée-Roi
 est une oeuvre remarquable par son traitement original du mythe d’Orphée, par son lyrisme et surtout comme expérimentation concrète d’une authentique synesthésie. En effet, Victor Segalen développe dans cette pièce un thème évoqué une première fois de manière théorique dans son essai « Les synesthésies et l’école symboliste », puis de façon romanesque avec sa nouvelle « Dans un monde sonore », deux textes parus au Mercure de France.

Libre Théâtre a édité la pièce Orphée-Roi, en l’association avec l’essai Les synesthésies et l’école symboliste et la nouvelle Dans un monde sonore.
Lien vers l’édition

 

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