Lettre d’information de Libre Théâtre n°24

3 octobre 2017

Publications de Libre Théâtre

Pour répondre aux demandes des compagnies et des lecteurs, Libre Théâtre publie aux Éditions La Comédiathèque une sélection de textes de théâtre libres de droit, peu connus mais remarquables par leur empreinte dans l’histoire du théâtre, par les thématiques évoquées, leur esthétique ou leur dramaturgie. Ces textes n’ont pas fait l’objet d’éditions depuis le XIXème ou le tout début du XXème siècle. Ils restent librement accessibles et téléchargeables sur le site Libre Théâtre.
Treize titres sont actuellement disponibles dans le réseau des librairies indépendantes et sur les principaux sites de vente en ligne.

Mille francs de récompense de Victor Hugo : une dénonciation de l’injustice et de la misère sociale à travers le regard ironique de Glapieu, voleur, poète et humaniste qui incarne paradoxalement la probité, mélange de Gavroche et de Jean Valjean.
L’Âge d’or de Georges Feydeau et de Maurice Desvallières : une comédie musicale qui propose un voyage dans le temps. Follentin, un fonctionnaire râleur de 1905, est projeté avec sa famille à l’époque de la Saint Barthélemy, puis à celle de Louis XV avant de découvrir le XXIème siècle, libertaire et technologique.
La Lycéenne de Georges Feydeau : un vaudeville-opérette de Georges Feydeau, dans lequel les jeunes filles prennent les armes et refusent les mariages arrangés…
Farces et Moralités d’Octave Mirbeau : recueil de 6 courtes pièces, critique féroce de la société bourgeoise du début du XXème siècle, qui trouve d’étranges résonances avec le monde d’aujourd’hui.  La modernité de l’écriture et des thèmes abordés préfigure à la fois le théâtre de Brecht et celui de Ionesco, tout en développant un humour très corrosif.
Le Foyer d’Octave Mirbeau : scandales autour d’un foyer charitable pour adolescentes. L’exploitation des enfants qui est dénoncée dans cette pièce, apparaît d’autant plus révoltante que la noirceur des principaux personnages est teintée d’une certaine humanité.
Molière de George Sand : portrait sensible de Molière à travers cinq moments de sa vie, insistant notamment sur ses difficiles relations avec Armande Béjart.
Thérèse Raquin d’Emile Zola : deux amants décident de supprimer le mari gênant, mais une fois le crime commis, ils sont hantés par le remords. Très beau drame naturaliste.
Comédies courtes d’Henry Becque : quatre comédies qui ont en commun un humour pince-sans-rire, des dialogues ciselés et des chutes surprenantes.
Michel Pauper d’Henry Becque : l’histoire tragique d’un ouvrier chimiste autodidacte, devenu le patron respecté d’une fabrique et un scientifique de génie. Son amour éperdu pour une jeune aristocrate romantique et orgueilleuse sera le moteur de son ascension mais aussi la cause de sa déchéance.
Les Corbeaux d’Henry Becque : la déchéance d’une famille après la mort brutale du père de famille. Associé, notaire et fournisseurs vont s’entendre pour ruiner cette famille candide et sans défense.
Si jamais je te pince d’Eugène Labiche et Marc-Michel :  un vaudeville musical  dans lequel la femme mène la danse.
Monsieur Vernet de Jules Renard : Monsieur et Madame Vernet se prennent d’amitié pour un jeune artiste, Henri Gérard. Entre humour et mélancolie, l’écriture, ramassée et précise, évoque avec subtilité les relations d’un couple.
Les Romanesques d’Edmond Rostand : une comédie charmante et pleine d’humour qui se moque gentiment de l’esprit romanesque des jeunes gens.

Pour en savoir plus : http://libretheatre.fr/editions/


Textes mis en ligne récemment

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84380204/f1.item
Estampe de 1684. Source : BnF/gallica

L’Impromptu de Versailles de Molière

Molière met en scène dans cette pièce les comédiens de la troupe du Palais-Royal qui répètent sa dernière création quelques heures avant de la représenter devant le roi. C’est l’occasion pour lui de montrer ses talents d’imitateur en parodiant les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, de rendre hommage aux comédiens de sa troupe (ou de s’en moquer gentiment), de fustiger les auteurs qui préparent des pièces contre lui mais aussi d’expliquer l’essence de la comédie. Lire la suite.

 

 


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436359d/f204.item
Rôle de Sosie. Source : BnF/Gallica

Amphitryon de Molière

Pour séduire Alcmène, l’épouse du général thébain Amphitryon, Jupiter prend les traits de ce dernier. Mercure se transforme également en Sosie, le valet d’Amphitryon, alors que celui-ci s’apprête à informer Alcmène de l’arrivée prochaine de son mari, de retour de guerre. Sosie se trouve face à Mercure, un autre lui-même, qui le chasse et le roue de coups.
La pièce repose toute entière sur le motif du double, mais joue également sur de multiples oppositions entre valet et maître, peuple et noblesse, homme et dieu. Lire la suite.


Le Démon du Foyer de George Sand

https://archive.org/details/bub_gb_E8Mg4MocbkYC
Source : archive.org

Libre Théâtre continue le traitement de tout le théâtre de George Sand. Le Démon du foyer est une pièce qui hésite entre comédie et drame.
Le maestro Santorelli a adopté trois jeunes filles après la mort de leur mère : Nina, l’aînée, est une parfaite maîtresse de maison, douce et sensible ; Camille, modeste et très attentive aux autres, se révèle une cantatrice de premier ordre ; enfin Flora possède une beauté ravageuse mais a un caractère difficile et est jalouse du succès de Camille.
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http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8402646r/f1.item
Source : BnF/Gallica

Le Mariage de Victorine de George Sand

George Sand imagine une suite à la pièce de Sedaine, Le Philosophe dans le savoir, représentée en 1765. Elle choisit Victorine, la fille de l’homme de confiance de M. Vanderke, comme personnage central de sa comédie.
« Ce sont des hommes bien trempés, qui luttent contre les fausses idées de leur siècle, tout en conservant avec la même fermeté les idées éternellement bonnes et vraies. On respire l’honneur, le courage et la générosité dans l’atmosphère de M. Vanderke. On sent que rien de grand et de fort ne sera impossible dans cette famille. » Extrait de la préface rédigée par George Sand Lire la suite.


 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84026779/f1.item
Estampe / dessin de Maurice Sand. Source : BnF/Gallica

Les Vacances de Pandolphe de George Sand

Pandolphe, un docteur en droit, vient d’arriver à sa maison de campagne et espère se reposer. Il est accueilli par Marinette, sa fidèle servante et par Pédrolino, son jeune jardinier. Mais son repos est rapidement troublé par l’irruption de Léandre, un marquis, avec qui il est en affaire. Il découvre aussi que Violette, la filleule de Marinette, est également dans la maison. Pédrolino en est éperdument amoureux et veut l’épouser. On apprend que Violette vient d’hériter. Elle demande à Pandophe de l’accompagner dans ses démarches. Léandre et Pascariel, son ancien valet vont tout faire pour essayer de capter l’héritage avec l’aide d’Isabelle, une aventurière et de Colombine, sa servante.

« Dans cette œuvre, qui a le caractère du pastiche, Mme George Sand a voulu marier la fantaisie bouffonne de la comédie italienne avec le style de Molière et la langue du Berri. » Lire la suite.


Libre Théâtre vous recommande à Paris

Théâtre classique

Les Fourberies de Scapin, mise en scène de Denis Podalydès

Scapin n’est pas un justicier. S’il consent à user de ses ruses pour aider Octave à faire accepter à son père un mariage conclu sans son consentement, c’est moins pour faire le bonheur des jeunes époux que pour se venger de cette société qui l’a condamné il y a peu pour ses fourberies. La mise en scène de Denis Podalydès souligne dès le lever de rideau la marginalité de ce personnage asocial en le faisant surgir nu des profondeurs de la terre, tandis que c’est dans les airs qu’il se vengera de Géronte en le bastonnant, enfermé dans un sac et suspendu au-dessus de la scène et du public. Dans cette justice paradoxale, donc, « le justicier » semble tout droit sorti des enfers, et le châtiment a lieu presque dans les cieux. C’est par une autre fourberie que Scapin échappera finalement à une nouvelle condamnation. Et un coup de théâtre viendra restaurer l’ordre social un moment chamboulé. Mais la vision de la société proposée par Molière, bien traduite par cette astucieuse mise en scène, est tout sauf « morale » et manichéenne. Si l’on n’est pas encore dans le théâtre de l’absurde, le sens de cette société sans justice est en tout cas largement questionné.
Mais les Fourberies de Scapin, c’est d’abord une farce qui déclenche des cascades de rire. Benjamin Lavernhe, dans le rôle titre, nous livre une fabuleuse interprétation d’un personnage complexe, passant tout à tour d’un ton badin à une expression cruelle. Aux côtés de cet incroyable Scapin, chaque personnage de Molière semble acquérir une nouvelle densité.
Un superbe moment de théâtre ! Lire la suite.

Illustration du spectacle par Bénédicte Roullier, lescroquis.fr
Croquis sur le vif et dans la pénombre (Licence des illustrations CC BY-NC-ND)


Amphitryon mis en scène par Stéphanie Tesson

Que l’on soit prince ou valet, l’identité d’un homme est son bien le plus précieux et  se la voir aliénée par un sosie peut conduire à la folie. Tel est l’argument de cette hilarante comédie de Molière, trop rarement mise en scène. Pour séduire Alcmène, l’épouse du général thébain Amphitryon, le dieu Jupiter prend les traits de ce dernier, tandis que Mercure prend ceux de son valet, Sosie.
Dès le lever de rideau avec l’allégorie de la nuit tirée par deux chevaux, nous sommes embarqués dans un univers merveilleux, par la seule entremise de quelques toiles peintes et d’une lumière irréelle. Costumes et maquillages font naître l’illusion de cette double gémellité d’Amphitryon et de Sosie. La mise en scène épurée de Stéphanie Tesson met en valeur la subtilité du texte de Molière, servi par des acteurs fabuleux. Jean-Paul Bordes incarne un Amphitryon plein de noblesse, puis poussé au bord de la folie par ces événements extravagants. À la fois ridicule mais très attachant, il déclenche les fous rires du public qui compatit malgré tout à ses malheurs. Nicolas Vaude interprète quant à lui un valet espiègle et bondissant. Tous les comédiens nous donnent à entendre avec naturel les vers de Molière et nous entraînent avec bonheur dans cette incroyable farce, qui explore les thèmes éternels du même et du double, du maître et du valet, des hommes et des dieux.
Un spectacle à ne pas manquer. Lire la suite.


 

L’Impromptu de Versailles, mis en scène et adapté par Antonio Díaz-Florián

La Troupe de l’Épée de Bois nous invite chez elle, dans le merveilleux théâtre en bois qu’elle a bâti de ses propres mains, pour entendre Molière défendre, un siècle avant Beaumarchais, la liberté de blâmer, sans laquelle il n’est point d’éloge flatteur. Dans ce Palais des Glaces qu’est la petite salle du Théâtre de l’Épée de Bois, Antonio Díaz-Florián (le metteur en scène), Graziella Lacagnina (la comédienne) et Armelle Roux (la claveciniste) nous transportent à Versailles où la troupe d’un dénommé Molière s’apprête à interpréter devant le Roi un spectacle qui n’est absolument pas prêt. Cette mise en abyme très moderne est l’occasion pour le vrai Molière de plaider sa cause devant son illustre protecteur, afin de pouvoir continuer à moquer impunément les travers de ses contemporains, en dépit de l’opposition farouche de ses détracteurs, tenants d’un théâtre consensuel et donc sans aucun intérêt pour le public.
Malgré des décennies de métier et de succès bien mérités, cinq minutes avant la représentation, comme dans la comédie de Molière, le metteur en scène arpente nerveusement les couloirs pour calmer son appréhension, tandis que la comédienne, sur les épaules de laquelle repose tout le spectacle (puisqu’elle interprète avec brio tous les rôles) vend encore les billets à la caisse. Comble de l’élégance et de l’humilité, après les nombreux rappels, la troupe convie le public à boire un verre dans la salle, comme à la maison. L’esprit de la Cartoucherie est toujours bien vivant. Et le public est au rendez-vous. Il y a des moments et des lieux comme ça où la vie a encore un sens. Merci à la Troupe de l’Épée de Bois pour cet engagement total au service du théâtre.Lire la suite.


Lorenzaccio, mise en scène de Catherine Marnas

Monter Lorenzaccio au théâtre oblige à un travail d’adaptation. Dans ce texte, destiné initialement à la lecture et non à la représentation, Alfred de Musset multiplie les intrigues, convoquant plus de 80 personnages, et enchaîne une multitude de scènes se déroulant dans 25 lieux différents, de Florence à Venise.
Catherine Marnas propose un texte resserré et très rythmé, centré autour de la figure de Lorenzo, en transposant ce drame romantique à l’époque actuelle. Servi par de très grands interprètes, le texte de Musset, parfaitement respecté malgré les coupes nécessaires, offre d’étranges résonances avec le monde d’aujourd’hui. Jules Sagot incarne avec talent un Lorenzo au double visage  : dandy terriblement cynique quand il est avec Alexandre, il redevient un jeune homme inquiet et désenchanté quand il est seul.
Un spectacle stimulant ouvrant à une réflexion sur l’idéalisme et le réalisme en politique. Lire la suite.


Théâtre contemporain

Trahisons de Harold Pinter

Avec Trahisons, Pinter reprend l’argument classique du théâtre de boulevard, le mari, la femme et l’amant, mais si l’on peut dire à rebours, puisque la pièce est une succession de flash back, qui nous font remonter depuis l’ultime rendez-vous du couple illégitime, après sa séparation, jusqu’à la première rencontre, en passant par toutes les trahisons que suppose un adultère : la femme trahit son mari, l’amant trahit son meilleur ami, et les amants finiront aussi par se trahir entre eux. Deux chats et une souris, donc, sans que l’on sache très bien qui joue avec qui. Et qui à la fin sera dévoré. Une délicieuse comédie à déguster comme un bonbon anglais, sur la cruauté des rapports humains, lorsque l’amour et l’amitié entretiennent la confusion des sentiments. Un humour très british, pour un vaudeville joyeusement désespéré. Les dialogues de Pinter sont à pleurer de rire. Un ménage à trois superbement interprété par des comédiens habités par leurs rôles. À voir absolument ! Lire la suite.


Faisons un rêve de Sacha Guitry, mise en scène de Nicolas Briançon

Il fallait oser mettre en scène Faisons un rêve, quand les spectateurs ont encore en mémoire le film de Sacha Guitry, interprète inoubliable du rôle principal aux côtés de Raimu et de Jacqueline Delubac (la troisième femme de Guitry, les deux premières, Charlotte Lysès et Yvonne Printemps, ayant avant elle interprété aussi le rôle). Nicolas Briançon (qui signe aussi la mise en scène), Éric Laugerias, et Marie-Julie Baup (sans oublier Michel Dussarat en valet foldingue) relèvent parfaitement le défi. Nicolas Briançon, sans singer son illustre prédécesseur, incarne avec une étonnante légèreté ce séducteur misogyne qu’on aime tant détester. Le texte de Guitry, en revisitant le thème éternel de la femme, du mari et de l’amant, porte à la perfection le genre du boulevard par une construction dramatique ciselée et des dialogues irrésistibles.
Un spectacle à ne pas manquer. Lire la suite.


 

L’Amante anglaise, mise en scène de Thierry Harcourt

Claire Lannes a commis un crime épouvantable : elle a assassiné sa cousine sourde et muette, l’a découpée en morceaux et a jeté les différents membres emballés, depuis un pont, dans des trains de marchandise, tout en prenant le soin de cacher la tête. Un homme interroge le mari puis la meurtrière et tente de comprendre les raisons de cet acte barbare.
Comment à partir d’un terrible fait divers proposer ainsi un moment hors du temps, plein de poésie et d’humour ? La mise en scène sobre de Thierry Harcourt semble donner davantage de profondeur à la superbe langue de Duras et à la très belle performance des trois comédiens. Jacques Frantz est le mari, touchant et vulnérable malgré sa carrure imposante. Jean-Claude Legay interprète l’interrogateur, plus proche du psychanalyste que du policier, qui tente de comprendre, de faire accoucher la vérité, mais perd pied, petit à petit, face à une réalité qui le dépasse. Judith Magre incarne avec talent cette femme si déterminée et si fragile. Elle joue avec le texte de sa voix inimitable, offrant une palette de nuances infinies. Son regard tantôt espiègle, tantôt noir, nous renvoie parfois à la vacuité de l’âme humaine. Et si elle avait tout simplement commis ce crime pour que quelqu’un l’écoute enfin…
Un superbe texte servi par des comédiens extraordinaires. Lire la suite.


 

Non à l’argent de Flavia Coste

Le thème du loto a déjà été beaucoup exploité au théâtre. Le mérite de cette comédie est de l’aborder sous un angle tout à fait inédit : si vous osiez dire « non à l’argent », quand la fortune vous tombe du ciel et que la somme s’élève à 162 millions, comment réagiraient votre femme, votre mère et votre meilleur ami ? L’argent ne fait pas le bonheur, dit-on. Il paraît même qu’il fait parfois le malheur de certains gagnants du gros lot. Mais refuser de devenir riche… cela peut aussi coûter très cher. Le temps d’une soirée, ces quatre personnages qui semblaient unis par des liens indéfectibles vont révéler leurs fractures et se déchirer à propos d’une fortune à portée de main, que l’un d’entre eux ne veut pas saisir. Jusqu’au final étonnant que nous vous laissons découvrir… Une comédie très enlevée, bien servie par quatre comédiens de talent, dont Pascal Légitimus, « impayable » dans le rôle de ce gagnant qui refuse obstinément de devenir riche. Une analyse cruellement drôle du pouvoir destructeur de l’argent. À ne pas manquer! Lire la suite.


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