Il ne faut jurer de rien d’Alfred de Musset

Comédie proverbe publiée en 1836 et représentée à la Comédie‐Française en juin 1848.
Distribution : 6 hommes et 2 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

L’argument

Valentin, jeune libertin de 25 ans, désespère son oncle, Monsieur van Buck, qui menace de le déshériter s’il n’épouse pas la jeune Cécile de Mantes.  Mais pour Valentin, se marier c’est prendre le risque d’être trompé. Il propose un marché à son oncle : il ne se mariera pas si il parvient à séduire rapidement Cécile, parce qu’il n’est pas concevable qu’une jeune fille aussi facilement conquise puisse devenir une femme fidèle. L’oncle accepte. Valentin se rend au château de Mantes incognito.


Quelques extraits.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411492d/f193
Théâtre de Alfred de Musset. Tome III, dessins de Charles Delort gravés par Boilvin, 1890. Source : Bnf/Gallica

Acte II, Scène 2
La Baronne
se levant aussi.
Ma fille, qu’est-ce que cela signifie ? Levez-vous droite, et regardez-moi. Qu’est-ce que vous avez dans vos poches ?
Cécilepleurant.
Mais, maman, ce n’est pas ma faute ; c’est ce monsieur qui m’a écrit.
La Baronne.
Voyons cela.
Cécile donne la lettre.
Je suis curieuse de lire de son style, à ce monsieur, comme vous l’appelez.
Elle lit.
« Mademoiselle, je meurs d’amour pour vous. Je vous ai vue l’hiver passé, et, vous sachant à la
campagne, j’ai résolu de vous revoir ou de mourir. J’ai donné un louis à mon postillon… »
Ne voudrait-il pas qu’on le lui rendît ? Nous avons bien affaire de le savoir ! »…


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10501873n/f28
Jean Weber dans le rôle de Valentin. Extrait du programme de la Comédie Française de 1937. Source : BnF/ Gallica

Acte III, Scène 3

Valentin.
Je vous jure de n’entreprendre ni plus ni moins que ce dont nous sommes convenus. Voyez, mon oncle, comme je vous cède, et comme en tout je fais vos volontés. Au fait, dîner porte conseil, et je sens bien que la colère est quelquefois mauvaise amie. Capitulation de part et d’autre. Vous me permettez un quart d’heure d’amourette, et je renonce à toute espèce de vengeance. La petite retournera chez elle, nous à Paris, et tout sera dit. Quant à la détestée baronne, je lui pardonne en l’oubliant.

Van Buck.
C’est à merveille ! et n’aie pas de crainte que tu manques de femmes pour cela. Il n’est pas dit qu’une vieille folle fera tort à d’honnêtes gens qui ont amassé un bien considérable, et qui ne sont point mal tournés. Vrai Dieu ! il fait beau clair de lune ; cela me rappelle mon jeune temps.

Valentin.
Ce billet doux que je viens de recevoir n’est pas si niais, savez-vous ? Cette petite fille a de l’esprit, et même quelque chose de mieux ; oui, il y a du cœur dans ces trois lignes ; je ne sais quoi de tendre et de hardi, de virginal et de brave en même temps ; le rendez-vous qu’elle m’assigne est, du reste, comme son billet. Regardez ce bosquet, ce ciel, ce coin de verdure dans un lieu si sauvage. Ah ! que le cœur est un grand maître ! on n’invente rien de ce qu’il trouve, et c’est lui seul qui choisit tout.


Adaptations

A la télévision

Réalisation de Claude Dague le 23 février 1958, avec Henri Tisot, Jean Piat, Jacques Seyres.
Extrait gratuit sur le site de l’ INA (version intégrale payante).

Au cinéma

Affiche du film réalisé par Eric Civanyan en 2004
Affiche du film réalisé par Eric Civanyan en 2004

Réalisation Eric Civanyan en 2005 avec Jean Dujardin, Mélanie Doutey et Gérard Jugnot.


Dossiers pédagogiques

« Les jeux de l’humour et de l’amour dans Il ne faut jurer de rien », séquence sur l’autobiographie a été réalisée par M. Van Heer, professeur certifié de Lettres Modernes, pour ses élèves de 3ème du Collège Saint Charles à Arles (13). Lien vers le site de l’Académie d’Aix-Marseille.


Lien vers le théâtre de Musset sur Libre Théâtre 

Lien vers la Biographie d’Alfred de Musset sur Libre Théâtre

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