La Surprise de l’amour de Marivaux

Comédie en trois actes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le 3 mai 1722 par les Comédiens italiens à l’Hôtel de Bourgogne.
Distribution : 4 hommes, 3 femmes
Texte intégral de la pièce à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre.

L’argument

Après la trahison d’une femme, Lélio s’est retiré dans un château à la campagne, avec son fidèle valet Arlequin qui a été victime de la même mésaventure. Ils ne veulent plus entendre parler d’amour. Mais Jacqueline, la cuisinière est amoureuse de Pierre, le serviteur d’une jeune comtesse qui vient de s’installer et qui également une très mauvaise opinion des hommes.  Pour se marier, Jacqueline et Pierre doivent recueillir le consentement de leurs maîtres. Lélio et la Comtesse tentent de s’éviter puis se rencontrent pour régler les détails du mariage. Ils ne cessent de se quereller mais Arlequin et Colombine, la suivante de la Comtesse leur feront découvrir leurs véritables sentiments. Maîtres et valets finiront par se marier.

Un extrait

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b64021723/f1
La surprise de l’amour, opéra-comique d’après Marivaux : Célestine Galli-Marié (Colombine) : dessin / de Draner 1877. Source : BnF/ Gallica

Acte I Scène 7
Colombine.
En ma conscience, vous me la donnez tous les deux, la comédie. Cependant, si j’étais à la place de madame, le défi me piquerait, et je ne voudrais pas en avoir le démenti.
La Comtesse.
Non, la partie ne me pique point, je la tiens gagnée. Mais comme à la campagne il faut voir
quelqu’un, soyons amis pendant que nous y resterons ; je vous promets sûreté. Nous nous
divertirons, vous à médire des femmes, et moi à mépriser les hommes.
Lélio.
Volontiers.
Colombine.
Le joli commerce ! on n’a qu’à vous en croire ; les hommes tireront à l’orient, les femmes à
l’occident ; cela fera de belles productions, et nos petits-neveux auront bon air. Eh ! morbleu ! pourquoi prêcher la fin du monde ? Cela coupe la gorge à tout ; soyons raisonnables. Condamnez les amants déloyaux, les conteurs de sornettes, à être jetés dans la rivière une pierre au cou ; à merveille. Enfermez les coquettes entre quatre murailles, fort bien. Mais les amants fidèles, dressez-leur de belles et bonnes statues pour encourager le public. Vous riez ! Adieu, pauvres brebis égarées ; pour moi, je vais travailler à la conversion d’Arlequin. À votre égard, que le ciel vous assiste ! Mais il serait curieux de vous voir chanter la palinodie ; je vous y attends. (Elle sort.)

Pour aller plus loin

« Le dire et le dit dans La Surprise de l’amour de Marivaux », article de Jean-François Castille Université de Caen Basse-Normandie. Lien vers le site 

Lien vers la Surprise de l’amour à l’affiche

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