OFF23

Reconversion par la Compagnie des Barriques

Théâtre des Barriques, 8 rue Ledru-Rollin – 84000 Avignon
du 7 au 29 juillet à 12h35 – Relâches : 11, 18, 25 juillet

L’usine Plastac va fermer. Cette délocalisation, motivée par de cyniques raisons de rentabilité, poussera vers le chômage des centaines d’employés. Face à cette injustice, trois amis, une ouvrière, un artisan et un prof, basculent sur un coup de tête dans la radicalité politique, en enlevant le journaliste qui, à la télé, défend systématiquement le point de vue de la direction.

Avec cette sympathique comédie à la Ken Loach, la Compagnie des Barriques parvient à éviter toutes les caricatures qu’un tel sujet auraient pu susciter. Ici, pas de misérabilisme, de discours militant ou de leçon de morale. On vit surtout cette aventure rocambolesque au plus près de ces trois pieds-nickelés du terrorisme politique, et même de leur otage qui finira par se rallier à leur cause tout en condamnant les moyens utilisés.

Le message humaniste, cependant, est clair. Nous vivons dans une société profondément inégalitaire, dans laquelle la richesse des uns résulte directement de la misère des autres. Point n’est besoin d’être marxiste pour le constater. Tout le monde le sait, mais les plus privilégiés d’entre nous excusent leur passivité en rendant responsable de cette situation un système qui s’imposerait à tous, pour le meilleur et hélas souvent pour le pire.

Cette pièce habilement écrite est défendue par trois comédiens au jeu très réaliste, presque cinématographique. Cependant la mise en scène, brillante, apporte une dimension visuelle et sonore qui font de cette proposition un véritable spectacle théâtral. Derrière le drame, par ailleurs, l’humour n’est jamais loin.

Cette comédie ne changera pas le monde cruel qui nous entoure, mais elle contribuera peut-être à changer un peu le regard que nous portons sur lui, et à considérer avec un peu plus d’empathie ceux qui souffrent vraiment des injustices sociales.

Un spectacle à ne pas manquer.

Critique de Jean-Pierre Martinez

Auteurs : Régis Vlachos, Matthieu Hornuss
Mise en scène : Matthieu Hornuss
Interprètes : Lucie Jousse, Jean-Matthieu Hulin, Mathieu Metral, Boris Ravaine
Scénographie : Capucine Grou-Radenez
Lumière : Idalio Guerreiro
Costumes : Violaine Decazenove
Musique : Christophe Charrier

 

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Barbaro par la Dusan Hegli Company

Espace Roseau Teinturiers – 45, rue des Teinturiers – 84000  Avignon
du 7 au 29 juillet à 22h25 – Relâches : 11, 18, 25 juillet

Les populismes identitaires font généralement peu de cas de la culture. Sauf à convoquer un folklore ancien pour exalter les traditions nationales. La création contemporaine et multiculturelle, pour sa part, est délaissée, quand elle n’est pas tout simplement censurée par ces partis politiques d’extrême-droite, souvent élus démocratiquement, mais rétrogrades et réactionnaires. Ce mouvement de repli sur soi est hélas à l’œuvre un peu partout dans le monde, y compris en Europe, et jusque dans notre propre pays.

S’emparant à bras le corps de cette problématique très actuelle, la compagnie Dusan Hégli nous propose un spectacle qui, en convoquant à la fois le théâtre, la musique et la danse, prend à revers cette politique culturelle délétère qui voudrait faire de la légitime célébration des traditions une négation de toute invention et de toute évolution.

Au départ, il y a le texte puissant de Samuel Beckett, Catastrophe. Écrite en 1982 et créée au Festival d’Avignon la même année, cette pièce est un hommage au dramaturge tchèque Václav Havel, alors emprisonné. Lajos Parti Nagy s’inspire de ce texte pour en densifier le propos. Sous la seule forme d’une voix off, il présentifie sur le plateau et dans la salle un metteur en scène à la fois démiurge et tyran, d’autant plus terrifiant qu’on ne voit de lui que ses mains, en vidéo. Cette sorte de Big Brother s’adresse directement aux neuf danseurs, héritiers de la tradition folklorique d’Europe centrale, pour les diriger, mais surtout pour les dominer et leur imposer sa vision totalitaire.

La force de cette proposition est précisément de célébrer ces danses traditionnelles, exécutées à la perfection par des danseurs d’exception, pour dénoncer la célébration du passé lorsqu’elle se veut une négation de l’avenir. La partition musicale de ce spectacle est jouée en direct par un quatuor remarquable, qui fascine par son habileté à mêler mélodies folkloriques, œuvres de Béla Bartok et créations originales. En arrière plan, un mur de vidéos évoque toutes les formes du totalitarisme, de manière symbolique ou réaliste.

Un spectacle à la fois magnifique dans sa forme et essentiel dans son propos.

Un coup de cœur de Libre Théâtre

Critique Ruth Martinez

Mise en scène : Dusan Hégli

Interprètes : Ákos Botló, Erik Brusznyai, Gergely Fekete, Barbara Gyenes, András Lantos, Tamara Makó, Veronika Sebo, Ágnes Varsányi, Anna Vermes

Musiciens : Máté Hegedus, Miklós Király, Gergely Dávid Hegedus, Tamás Király

Voix : Jean-Marc Barr

Texte : Lajos Parti Nagy

Traduction : Natalia Zaremba, Charles Zaremba

Compositeurs : Béla Bartók, Gergely Dávid Hegedus, Máté Hegedus

Costumes : Edit Szucs

Assistante artistique : Zsófi Varsányi

Chorégraphie : Dusan Hégli

Ifjú Szivek Dance Theatre

 

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La poésie de l'échec par la Compagnie Marjolaine Minot

Le 11, 11 boulevard Raspail- 84000 Avignon
du 7 au 26 juillet à 15h00 – Relâches : 13, 20 juillet

Disons-le tout net, « La poésie de l’échec » est une réussite absolue. Sur le thème éternel de la famille comme source de toutes nos névroses, la Compagnie Marjolaine Minot nous propose un spectacle burlesque d’une extrême modernité et d’une efficacité totale. 

C’est l’histoire d’une famille ordinaire, avec ses secrets et surtout ses non-dits. L’originalité de cette comédie est de donner vie au sous-texte de ces conversations familiales, volontairement banales jusqu’à l’absurde, en donnant à voir le ressenti des personnages, mimant de tout leur corps ce que la bienséance leur interdit de verbaliser. 

Les trois comédiens sur scène excellent dans cet exercice expressionniste requérant une très grande maîtrise. Ils sont accompagnés en live par un « beat-boxeur » rythmant ce mimodrame familial tout en ajoutant au comique des situations par ses bruitages incongrus. L’humour passe d’abord par le visuel, mais le texte est également ciselé. Sans oublier quelques répliques savoureuses qui mériteraient de devenir cultes…

Un spectacle comme on les aime, d’une grande virtuosité mais sans démonstration excessive, qui sans se prendre au sérieux nous parle de nos échecs pour les conjurer.

Un coup de cœur de Libre Théâtre.

Critique de Jean-Pierre Martinez

Mise en scène : Marjolaine Minot & Günther Baldauf
Comédiens : Christa Barrett, Florian Albin, Marjolaine Minot
Beat box/musique : Julien Paplomatas
Lumières : Jay Schütz
Chansons : Mirabelle Gremaud
Costumes : Alice Gauthier

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Ex(ode), au feu des origines par Matías Chebel

La Factory – Salle Tomasi 4, rue Bertrand – 84000 – Avignon
du 7 au 29 juillet à 15h55 – Relâches : 10, 17, 24 juillet

La population argentine est principalement constituée d’immigrés… dont les descendants ont à leur tour beaucoup émigré. L’exil est donc inscrit dans l’ADN des Argentins. L’exil qui a conduit les grands-parents à quitter leur patrie d’origine pour les conduire jusqu’à cette terre du bout du monde. L’exil qui sous la dictature a poussé leurs enfants à quitter l’Argentine pour des raisons politiques. L’exil encore qui a contraint leurs petits-enfants à fuir le pays cette fois pour des motifs économiques.

C’est cet exil que nous raconte en musique et en chanson Matías Chebel, né à Buenos Aires, accompagné de deux musiciens d’exception qui eux aussi sont des exilés : Élie Maalouf, né au Liban, et Marc Vorchin, né aux Antilles. Étranger partout, jusque dans son pays d’origine lorsqu’il lui est donné d’y revenir, l’exilé est souvent contraint à devenir un citoyen du monde. Les origines de Matías sont en Espagne, en Italie, au Liban… et dans ces terres précolombiennes qu’on n’appelait pas encore l’Amérique. Les peuples autochtones, dont la civilisation a été anéantie, ne sont-ils pas eux aussi en exil sur leur propre terre ?

Ex(ode) est un magnifique et émouvant hommage à tous les exilés d’hier et d’aujourd’hui. Dans cette période aux relents nationalistes qui voudrait faire du migrant un bouc émissaire, ce spectacle est surtout une ode à cette fraternité basée sur la certitude que nous sommes tous si ce n’est des migrants nous-mêmes, du moins de purs produits de l’exil. À un moment ou à un autre, en effet, nos ancêtres ont tous dû quitter leur pays ou leur région de naissance pour une terre inconnue.

Un spectacle chargé de beaucoup d’émotions, à célébrer ensemble, et en musique, comme un moment de partage et de communion.

Critique de Jean-Pierre Martinez
Avignon, juillet 2023

Texte, interprétation, mise en scène : Matías Chebel
Musiciens : Elie Maalouf (piano, buzuq, percussions), Marc Vorchin (saxophone, clarinette, flûte)
Création lumières : Edwin Garnier
Vidéo : Ragnar Chacín Solano

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L’exercice du super héros par la Compagnie La Nébuleuse de Septembre

La Factory / Salle Tomasi, 4, rue Bertrand – 84000  Avignon
du 7 au 29 juillet à 12h35 – Relâches : 10, 17, 24 juillet

Un duo d’intervenants artistiques, ayant pour mission d’initier des « jeunes de banlieue » au théâtre et à la danse, partagent leur expérience dans un spectacle. Comme dans un conte théâtralisé, ils jouent aussi les rôles de leurs élèves, dissipés mais finalement avides d’apprendre, pour découvrir les potentialités qui sommeillent en eux.

Surtout à dix-sept ans, nous sommes tous des super héros, n’ayant pas encore découvert la nature des pouvoirs extraordinaires qui nous caractérisent. Et c’est le rôle de ces « passeurs » d’aider les jeunes les moins favorisés à aller chercher au fond d’eux-mêmes leurs éventuels super pouvoirs, ou en tout cas les capacités qui leur permettront de trouver leur place dans un monde difficile.

Certes, le théâtre ou la danse ne peuvent pas à eux seuls changer la vie et garantir l’égalité de tous. Mais ils peuvent aider les adolescents à accepter leur corps, à contrôler leur relation aux autres, et à acquérir la maîtrise de cette parole qui dans notre société est la clef de presque tout.

À dix-sept ans, nous avons tous été ce Patrick un peu gauche et timide, à la recherche du mode d’emploi d’une vie si compliquée. Certains d’entre nous ont eu la chance de trouver sur leur route des professeurs ou des éducateurs comme ceux-là, pour nous révéler à nous mêmes, nous donner le courage d’aller vers les autres, et l’envie de prendre le monde à bras le corps.

Un spectacle émouvant et qui fait du bien.

Critique de Jean-Pierre Martinez
Avignon, juillet 2023

Auteurs et interprètes : Sébastien Nivault, Martin Grandperret
Mise en scène : Emmanuel Vérité
Collaboration artistique : Anusha Emrith
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Britannicus – Tragic Circus par les Épis noirs

Théâtre du Balcon, 37 rue Guillaume Puy – 84000 Avignon
du 7 au 26 juillet à 19h55 – Relâches : 13, 20 juillet

Menés à la cravache par un Monsieur Loyal aux allures de dresseur de fauves, des comédiens répètent Britannicus. On connaît tous l’histoire tragique de cette famille impériale romaine, ses mœurs très particulières, et le caractère plus que tourmenté du tristement célèbre Néron. 

Dans une mise en scène burlesque de Pierre Lericq, les Épis Noirs nous en proposent ici une version comique d’un humour potache complètement assumé. Les jeux de mots, calembours et autres contrepèteries fusent de toutes parts. Le décor de cirque et les costumes à paillettes nous entraînent dans un univers tenant à la fois de Freaks et du Grand Magic Circus. Les guitares électriques en live ajoutent une dimension rock and roll à cette comédie musicale déjantée, néanmoins réglée comme du papier à musique et exécutée avec une précision parfaite. 

Un spectacle complet, qui nous en met plein les yeux et plein les oreilles. On est assez loin de Racine, mais c’est drôle et ça déménage. Alors pourquoi s’en priver ?

Critique de Jean-Pierre Martinez
Avignon, juillet 2023

Texte et mise en scène : Pierre Lericq

Interprètes : Jules Fabre, Pierre Lericq, Gilles Nicolas, Tchavdar Pentchev, Marie Réache, Juliette de Ribaucourt

Costumes : Chantal Hocdé Del Pappas

Lumières : François Alapetite

Son : Jules Fernagut

Décors : Yves Kuperberg

Musique : Pierre Lericq

Assistante mise en scène : Bérangère Magnani

 

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Le Barbier de Séville de Beaumarchais par la Compagnie des Ballons rouges

Pixel Avignon, 18 rue Guillaume Puy, 84000 – Avignon
du 7 au 29 juillet 
à 18h15 – Relâches : 11, 18, 25 juillet

Le comte Almaviva, travesti en Lindor, cherche à conquérir le cœur de Rosine, cloîtrée chez son vieux cousin et tuteur Bartholo, qui veut l’épouser. Figaro, le malicieux barbier, se trouve au centre de cette intrigue. Il va aider le comte à obtenir la main de Rosine, en contrant les plans du vieux barbon qui la garde sous clef. Rebondissements et quiproquos s’enchaînent tout au long de la pièce.

La Compagnie des Ballons rouges a choisi de situer le Barbier de Séville au vingtième siècle, dans les années 70, tout en restant fidèle à la lettre et à l’esprit du texte original. Avec beaucoup de talent et une belle énergie, les cinq comédiens se sont emparés de cette comédie classique mais intemporelle, en proposant des adaptations particulièrement réussies des arias et des chansons.

Un spectacle rafraîchissant dans la fournaise avignonnaise, pour toute la famille.

Critique de Ruth Martinez

Mise en scène : Camille Delpech
Interprètes : Camille Delpech, Carla Girod, Drys Penthier, Emilien Raineau, Axel Stein-Kurdzielewicz
Création lumière : Elodie Murat

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Virginie et Paul de Jacques Mougenot et Hervé Devolder

Essaïon Avignon, 3 rue de la Carreterie – 84000 Avignon
du 7 au 29 juillet à 10h00 – Relâches : 12, 19, 26 juillet

Paul aime Virginie, et Virginie aime Paul. Mais comme les gens heureux n’ont pas d’histoire, et qu’il s’agit de théâtre (voire même de théâtre dans le théâtre), il y a un problème : la Virginie qu’aime Paul n’est pas la Virginie avec laquelle il est marié, qui elle-même… Vous n’avez rien compris ? Allez voir la pièce. Vous n’en comprendrez pas forcément davantage, mais vous passerez un excellent moment avec cette comédie absurde où tous les personnages (et même tous les acteurs) s’appellent Paul et Virginie.

Comme à son habitude, Jacques Mougenot nous offre un pur moment de divertissement avec cette comédie musicale magnifiquement mise en scène par Hervé Devolder et superbement interprétée par trois comédiens, accompagnés de trois musiciens. Une comédie intelligente et bien ficelée dont les parties chantées vous rappelleront peut-être les films d’un autre Jacques (Demy) qui dans les Demoiselles de Rochefort (et ses célèbres jumelles nées sous le signe des Gémeaux) jouait aussi avec l’idée du double…

Un spectacle tout public chaudement recommandé par Libre Théâtre.

Critique de Jean-Pierre Martinez

Auteur : Jacques Mougenot
Musique et mise en scène : Hervé Devolder

Interprètes : Carole Deffit, Jacques Mougenot, Fabian Richard
Piano : Patrick Villanueva
Contrebasse : Benoît Dunoyer de Segonzac
Instruments à vent : François Chambert 

Créateur lumières : Denis Koransky
Décorateur : Jean-Michel Adam
Costumier : Jean-Daniel Vuillermoz

 

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Frère(s) de Clément Marchand

La Scala Provence, 3 rue Pourquery de Boisserin – 84000 Avignon
du 7 au 29 juillet à 12h00 – Relâches : 10, 17, 24 juillet

C’est l’histoire d’une amitié entre deux garçons que tout oppose, mais qui partagent la même passion pour la cuisine. L’un est le fils d’un chef réputé, l’autre est issu d’un milieu très populaire. Ils se rencontrent alors qu’ils sont tous deux élèves d’un CAP Restauration. Le premier, très sensible et plutôt rêveur, n’est pas vraiment viril, dans un univers professionnel très masculin. Le deuxième, mal dégrossi, est la caricature du macho, amateur de foot. Malgré ou en raison de leurs différences, sources de complémentarités, ils vont nouer une relation très forte. Le fils à papa servira d’abord de mentor à son camarade moins favorisé. Mais cette relation va peu à peu s’inverser pour se convertir en une rivalité, qui finalement aura raison de leur amitié.

À travers ce récit tragi-comique d’une amitié entre hommes, depuis sa naissance jusqu’à sa fin, c’est aussi l’univers impitoyable de la restauration qui nous est décrit à travers ce spectacle, avec ses grandeurs (la conquête des étoiles… du Michelin) et surtout peut-être avec ses servitudes (l’ambiance quasi militaire régnant dans les cuisines, la dictature imposée par les chefs et l’exploitation des commis).

Une écriture aux petits oignons, servie par un duo de comédiens savoureux, dans un décor raffiné. La recette idéale pour un spectacle qui régalera le public le plus exigeant. On l’aura compris, venus en critiques presque gastronomiques, nous avons fort goûté ce spectacle et nous accordons bien volontiers trois étoiles à toute l’équipe qui l’a concocté pour nous.

Un coup de cœur de Libre Théâtre.

Critique de Jean-Pierre Martinez
Avignon, juillet 2023

Ecrit et mis en scène par Clément Marchand
Interprètes : Jean-Baptiste Guinchard et Guillaume Tagnati
Lumière : Julien Barrillet
Scénographie : Natacha Markoff
Musique : Patrick Biyik
Chorégraphie : Delphine Jungman
Costume : Juliette du Pont de Romémont

 

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Inventions de Mal Pelo

Cour du Lycée Saint-Joseph, 62 rue des Lices – 84000 Avignon
Jeudi 20, Vendredi 21, Dimanche 23, Lundi 24 et Mardi 25 juillet à 22h

Inventions, Mal Pelo, 2023 ©Christophe Raynaud de Lage

Le collectif catalan Mal Pelo nous présentait hier l’avant-dernier opus de sa tétralogie autour de l’œuvre de Bach, avec un spectacle mêlant la musique, la danse et la poésie. Dans le cadre grandiose de la cour du Lycée Saint-Joseph, aux allures de cloître, les chants baroques de Bach faisaient écho aux poèmes de John Berger, Erri de Luca et Nick Cave, entrant eux-mêmes en résonance avec la chorégraphie réglée comme du papier à musique par Maria Muñoz et Pep Ramis.

Dans une esthétique très graphique, les danseurs, vêtus de noir, évoluaient sur un tapis blanc, tels les touches d’un piano muet échappées de leur clavier, tandis que sur le mur de pierre, en fond de scène, étaient projetées des images symbolisant les thèmes évoqués dans les poèmes en contrepoint. Un spectacle jouant donc des synesthésies entre les différents arts convoqués pour cette symphonie multi-sensorielle.

Pour paraphraser Baudelaire, hier soir, vastes comme la nuit et comme la clarté, les mots, les mouvements, les images, les sons, et même le vent, se répondaient à merveille dans ce spectacle total, qui a enchanté le public venu en nombre, et qui a salué debout cette performance exceptionnelle.

Critique de Jean-Pierre Martinez
Avignon, Juillet 2023

Chorégraphie et interprétation : Leo Castro, Enric Fàbregas, Miquel Fiol, Ona Fusté, María Muñoz, Federica Porello, Pep Ramis, Zoltán Vakulya 

Quatuor à cordes : Joel Bardolet (violon), Daniel Claret (cello), Jaume Guri (violon), Masha Titova (viole)

Quatuor à voix : Giorgio Celenza (basse), Mario Corberán (ténor), Quiteria Muñoz (soprano), David Sagastume (contre-ténor, en alternance avec Hugo Bolívar)

Mise en scène : María Muñoz, Pep Ramis

Direction musicale : Joel Bardolet

Musique : Jean-Sébastien Bach

Scénographie : Pep Ramis
Lumière : Luís Martí, August Viladomat
Vidéo : Leo Castro
Espace sonore : Fanny Thollot
Son : Andreu Bramon
Costumes : CarmePuigdevalliPlantés

 

Textes : John Berger, Nick Cave, Erri de Luca

 

Assistanat à la mise en scène : Leo Castro, Federica Porello
Assistanat à la direction musicale : Quiteria Muñoz

 

Scénario : Pep Aymerich

 

Photo : François Passerini, Tristán Pérez-Martín 

 

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