Le Danseur inconnu de Tristan Bernard

Comédie en trois actes et en prose, représentée pour la première fois sur la scène du Théâtre de l’Athénée, le 29  décembre 1909, publiée dans l’Illustration théâtrale en 1910 (disponible sur Gallica).
Distribution : 14 hommes, 9 femmes (plusieurs rôles peuvent être interprétés par le même comédien)
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

Argument

Henri est un jeune homme très sympathique, de ressources modestes, dont la famille a fait faillite. Il participe à un mariage auquel il n’est pas invité. Il rencontre Berthe, une des amies de la mariée. C’est le coup de foudre.
Tristan Bernard définissait ainsi la pièce : « Le Danseur inconnu, pièce morale à morale tournante, est aussi une pièce comique et sentimentale. Je souhaite qu’on dise qu’elle est franchement comique et délicatement sentimentale. »


Les critiques lors de la création

Extraits de la préface de l’Illustration théâtrale disponible sur Gallica

Ainsi M. Léon Blum, après avoir observé, dans Comœdia, que le mot « délicieux » a beaucoup servi ces temps derniers, poursuit : « Voici l’occasion venue de procurer à ce mot un juste emploi ! La pièce de M. Tristan Bernard est délicieuse. Elle l’est cette fois, au sens exact et fort du terme, c’est-à-dire qu’on ne peut l’écouter sans un sentiment de plaisir continu, qu’elle contente et rafraîchit le goût, qu’elle délecte et épanouit chez le spectateur ce que j’appellerai sa sensualité spirituelle. M. Tristan Bernard n’a jamais donné, au théâtre, rien de supérieur ni peut-être d’égal à cette comédie, et elle est aussi le plus complet succès de théâtre que M. Tristan Bernard ait remporté jusqu’à ce jour. »

M. Henri de Régnier admire dans le Journal des Débats, que, sur un si mince canevas, M. Tristan Bernard ait écrit une si « délicieuse », si vivante et si légère comédie : «… Une sorte de chef-d’œuvre d’observation, de bonne humeur narquoise attendrie et bouffonne, de naturel et de gaieté, une comédie d’un comique abondant et fin, délicat et irrésistible, qui va du rire le plus franc à l’émotion la plus discrète et la plus tendre. Rarement, M. Tristan Bernard a été plus aisé et plus savoureux que dans ce Danseur inconnu. Rarement ses qualités de dialogue ont eu plus de vérité et de pittoresque que dans ces trois actes délicieux, conduits avec une verve et un entrain admirables, avec un étonnant mélange de réalisme et de fantaisie. »

M. Adolphe Brisson estime, dans le Temps, que M. Tristan Bernard se peint tout entier dans cette comédie : « Il y a mis sa grâce, son ironie nonchalante, son nihilisme indulgent, son sens particulier de la vie (qui consiste à ne pas la prendre au sérieux), son tranquille et, si j’ose accoupler ces mots, son bienveillant, mépris des hommes. Ces choses, on les trouve dans les œuvres antérieures de l’exquis écrivain. Pourtant, il me semble que celle-ci exhale une certaine fraîcheur d’âme qui n’existait point dans celles-là. Elle est par endroits ingénue, naïve. Et cette simplicité, au lieu de lui nuire, a accru son succès. Le public a eu l’impression que l’auteur, pour la première fois, ajoutait à son sarcasme habituel un peu d’émotion sentimentale. Or, le public adore la romance. Ce qui le touche le plus, c’est le mélange de la gaieté et du sentiment. Il l’a vivement goûté dans le Danseur inconnu. »

M. Robert de Flers déclare, dans la Liberté, qu’il ne pense point que M.Tristan Bernard nous ait jamais donné une preuve plus évidente, plus décisive de son talent ingénieux et profond que cette comédie si fantaisiste, si finement divertissante, si poétique : « Mais oui, poétique, et au point que le mouvement et la grâce du dialogue m’ont rappelé à plusieurs reprises l’enchantement délicat des comédies d’Alfred de Musset. Dites-moi si, au premier acte, la scène de Barthazard et d’Henri Calvel n’évoque point celle d’Octave et de Cœlio. Sans doute le Cœlio de Tristan Bernard est un amoureux assez veule et peu difficile sur le choix des moyens de parvenir. Sans doute, Barthazard est un Octave qui a un peu trop lu Nietzsche — ou plutôt qui n’a a rien lu du tout — et qui fait, dans un but de lucre frauduleux, tout ce qu’Octave faisait pour le plaisir de l’aventure et par dilettantisme de débauché distingué. Mais on a les Cœlio et les Octave que l’on mérite. J’insiste sur le côté poétique de ce Danseur inconnu, parce qu’il a je ne sais quoi de savoureux et d’inattendu et qu’il voisine avec la farce la plus outrancière. C’est à force de trouver de justes et de neuves images que M. Tristan Ber- nard est parvenu à nous donner cette impression de fraîcheur et de doux lyrisme. »


Sur Gallica

Illustrations d’Yves Marevéry 1909 à l’Athénée

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b531041365
André Brulé dans « Le danseur inconnu » de Tristan Bernard / dessin de Yves Marevéry .1909. Source : Gallica /Bnf
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53129709w
André Brulé dans « Le danseur inconnu » de Tristan Bernard / dessin de Yves Marevéry .1909. Source : Gallica /Bnf

Extrait de Comœdia illustré du 15 janvier 1910 sur Gallica


Texte illustré des photographies du film, réalisé en 1929 par René Barberis

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3413403c
Source : BnF/Gallica

L’ensemble de l’ouvrage est disponible sur Gallica


Edition par Libre Théâtre

Texte de la pièce et préface de Gaston Sorbet qui rappelle les conditions de création de la pièce et propose une « revue des critiques ».


Lien vers le théâtre de Tristan Bernard sur Libre Théâtre
Lien vers la biographie de Tristan Bernard sur Libre Théâtre

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