François Rabelais – portrait d’un homme qui n’a pas souvent dormi tranquille

Essaïon Avignon, 33 rue de la Carreterie – Avignon
du 7 au 30 juillet à 13h20 – Relâches : 11, 18, 25 juillet

Rabelaisien, gargantuesque, pantagruélique… peu d’écrivains auront fourni à la langue française, par-delà les siècles, autant de superlatifs. Rabelais, en effet, c’est la substantifique moelle de l’esprit français, caractérisé non seulement par un hédonisme sans limite, mais aussi par une quête sans fin de la liberté. Bien avant Molière, et bien avant les Lumières, qui ouvrirent le chemin à la Révolution, cet ecclésiastique anti-clérical de la Renaissance, à la fois médecin et écrivain, défia à son corps défendant le pouvoir de l’Église pour critiquer la société de son époque. Il fut pour cela poursuivi sa vie durant par les théologiens de la Sorbonne, et il n’échappa au bûcher que grâce à de puissants protecteurs… et par sa capacité à déménager promptement.

Philippe Bertin incarne un Rabelais combatif et facétieux, toujours sur le qui-vive et sur le départ, tandis que Michel Laliberté joue tour à tour les principaux ennemis de cet écrivain accusé d’hérésie, mais aussi les quelques amis qui, y compris au sein de l’Église, lui auront finalement permis de mourir dans son lit, en nous laissant une œuvre comptant toujours aujourd’hui parmi les trésors de la littérature française. Rabelais, c’est la démesure, y compris dans le langage. Cette démesure sans laquelle aucune liberté n’est possible. À commencer par la liberté d’expression.

Un spectacle salutaire, à une époque où la censure, qui va toujours de pair avec la bien-pensance des moutons de Panurge, menace encore et toujours notre liberté de penser.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Lien vers le site web du Festival OFF

Auteurs : Jean-Pierre Andréani, Philippe Sabres
Mise en scène : Jean-Pierre Andreani
Interprètes : Philippe Bertin, Michel Laliberté
Régisseur : Alain Hubert
Lumières : Laurent Schneegans

 

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