Comme un poisson dans l’air mis en scène par Jean-Pierre Martinez

Neuf monologues mettant en scène autant de personnages tourmentés, aussi à l’aise dans la vie qu’un poisson dans l’air… Une plongée drolatique dans les profondeurs de nos vies superficielles, pour explorer des thèmes aussi divers que la psychanalyse, le ménage, Dieu, l’ennui, la philo, l’amour, la politique… Un seul en scène humoristique à la manière de Desproges ou Woody Allen…

La vie, ce n’est pas la mer à boire, mais on s’en fait souvent une montagne. De ces montagnes à l’envers que sont les gouffres les plus profonds qui, alimentés par des cascades de rires et des torrents de larmes, en reviennent encore et toujours à la mer. Sans être philosophe, et sans s’allonger sur le divan d’un psy, à nos moments perdus ou pendant nos insomnies, chacun d’entre nous s’interroge sur le sens de la vie. En tout cas le sens de la sienne. L’existence ordinaire d’un être qu’on voudrait moins banal. À travers ces monologues croisés qu’on appelle dialogue, nous nous posons ainsi de petites questions sans grandes réponses. Ou même de grandes questions sans un petit début de réponse. À moins que le train train quotidien ne vienne soudain à dérailler pour nous précipiter, pris de vertige, au bord du vide insondable du sens. C’est en effet à partir d’un simple coq à l’âne qu’un fond tourmenté peut remonter à la surface, pour laisser entrevoir entre les vagues, tel un monstre marin, un sens interdit… qui constitue l’essence tragi-comique de nos existences ordinaires.

Ecrit et mis en scène par Jean-Pierre Martinez, avec Patrick Séminor.
Création à l’Espace Alya au Festival OFF d’Avignon en juillet 2018

Photographies réalisées par Jean Chambellant lors de l’avant-première au Quai des Arts à Beaucaire, le 29 avril 2018.

Article de la ProvenceArticle de la Provence (8 juillet 2018) – Comme un poisson dans l’air – On aime par Gérard Simon

Quel numéro, ce personnage seul sur scène ! Tour à tour tête-de-turc prénommé Jean-Pierre (à son grand regret), remplaçant d’une célébrité « universelle » (surprise !), prof de gym reconverti (étonnant!) et toujours dissertant sur l’amitié — et sur la possibilité d’un amour — face à une ex, interpellée dans le public : en tout, neuf apparitions comme autant d’interrogations philosophiques. Un caméléon toujours rigolard et pas si mal dans sa peau.
Maniant le calembour tel un acrobate égaré dans l’existence, ce clown joyeux confronté à la psychanalyse remet en question la politique, élève l’ennui au rang d’une ligne de vie et recadre le ménage (dans toutes ses définitions) à la place qu’il mérite à ses yeux d’adulte amusé (révolté?) par les conventions, les a priori de l’éducation, du travail et les obligations du système social. Sans oublier le culte de l’Être Suprême.
Quand on connaît l’auteur scénariste de la série « Avocats et Associés » comment s’étonner de cette plongée drôlement accusatrice dans les profondeurs de nos existences superficielles. »

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