Afin de décider si l’inconstance en amour doit être premièrement imputée à la femme ou à l’homme, les initiateurs de cette dispute entreprennent de trancher la question par une expérience. Deux garçons et deux filles sont élevés en marge de la société avec chacun pour seule compagnie un couple de tuteurs. À l’âge de l’adolescence, ils sont enfin mis en présence des autres, le but étant de savoir qui de l’homme ou de la femme se montrera le premier inconstant dans ses choix amoureux. Cette expérimentation conclura finalement à une « double inconstance » à la fois masculine et féminine.
Portrait de P. Carlet de Chamblain de Marivaux par Pougin de Saint Aubin 1781. Source : Bnf/Gallica
Romancier, journaliste, dramaturge, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763) est l’auteur de nombreuses comédies dont il confie la création aux deux troupes officielles que sont le Théâtre-Français et le Théâtre-Italien. Il connaît de son vivant ses plus grands succès avec les Comédiens-Italiens, qui comptent sa muse Silvia pour laquelle il écrit de magnifiques rôles.
Il révolutionne le genre de la comédie sentimentale, développant une subtile psychologie des personnages particulièrement attachée aux tours et détours de l’amour. Il écrit aussi des comédies sociales sur des sujets tels que la liberté et l’égalité entre les individus (L’Île des esclaves), ou la situation des femmes (La Nouvelle Colonie), placées dans des cadres utopiques.
Les comédies d’intrigue
Le Père prudent et équitable (1706), texte intégral sur wikisource La Fausse Suivante ou Le Fourbe puni (1724), texte intégral sur wikisource Le Dénouement imprévu (1724), texte intégral sur wikisource La Méprise (1734), texte intégral sur wikisource La Joie imprévue (1738), texte intégral sur wikisource
Les comédies héroïques
Le Prince travesti (1724), texte intégral sur wikisource Le Triomphe de l’amour (1732), texte intégral sur wikisource
Les comédies morales
Illustration de Bertall dans Théâtre complet de Marivaux. Paris: Laplace, Sanchez et cie, 1878.
Le Legs (1736), texte intégral sur Libre Théâtre Les Sincères (1739), texte intégral sur Libre Théâtre Le Préjugé vaincu (1746), texte intégral sur wikisource L’École des mères (1732), texte intégral sur wikisource L’Héritier de village (1725), texte intégral sur wikisource Le Petit-Maître corrigé (1734), texte intégral sur Libre Théâtre L’Île des esclaves (1725), texte intégral sur Libre Théâtre L’Île de la raison ou Les petits hommes (1727), texte intégral sur wikisource La Colonie (1750), texte intégral sur wikisource L’Amour et la Vérité (1720), texte intégral sur wikisource Le Triomphe de Plutus (1728), texte intégral sur wikisource La Réunion des Amours (1731), texte intégral sur wikisource Félicie (lue à l’Académie française en 1757, non jouée), texte intégral sur Libre Théâtre Les Acteurs de bonne foi (1748), texte intégral sur wikisource
Drames bourgeois
La Mère confidente (1735), texte intégral sur Libre Théâtre La Femme fidèle (1755), texte intégral sur wikisource
Les comédies d’amour
Arlequin poli par l’amour (1720), texte intégral sur wikisource La Surprise de l’amour (1722), texte intégral sur Libre Théâtre La Double Inconstance (1723), texte intégral sur Libre Théâtre La Seconde Surprise de l’amour (1727), texte intégral sur wikisource Le Jeu de l’amour et du hasard (1730), texte intégral sur wikisource Les Serments indiscrets (1732), texte intégral sur wikisource L’Heureux Stratagème (1733), texte intégral sur Libre Théâtre Les Fausses Confidences (1737), texte intégral sur wikisource L’Épreuve (1740), texte intégral sur Libre Théâtre La Dispute (1744), texte intégral sur wikisource
Autres pièces
Annibal (1720), texte intégral sur wikisource La Commère (1741), texte intégral sur wikisource La Provinciale (1761), texte intégral sur wikisource
Le Legs de Marivaux
Comédie en un acte et en prose de Marivaux représentée pour la première fois par les Comédiens Français, le 11 janvier 1736. Distribution : 3 femmes, 3 hommes Lien vers le texte intégral sur Libre Théâtre
Illustration de Bertall dans Théâtre complet de Marivaux. Paris: Laplace, Sanchez et cie, 1878.
L’argument
Un testament lègue au Marquis 600 000 francs s’il épouse Hortense ou de lui en donner 200 000 s’il refuse ce mariage. Mais le Marquis, épris de la Comtesse, espère qu’Hortense le refusera afin de conserver l’intégralité du legs. De son côté Hortense, amoureuse d’un chevalier, se doute des sentiments du Marquis pour la Comtesse et essaie de presser sa déclaration, par l’entremise de Lisette, la suivante de la Comtesse et de Lépine, le valet de chambre du Marquis. Mais les caractères de chacun vont compliquer la situation.
L’Heureux Stratagème de Marivaux
Comédie en trois actes et en prose créée pour la première fois le 6 juin 1733 par les Comédiens italiens.
Distribution : 6 hommes et 3 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
Cette pièce, rarement représentée, est jouée pour la première fois en 2018 à la Comédie-Française dans une mise en scène d’Emmanuel Daumas. Lien vers la recommandation de Libre Théâtre.
L’argument
Dorante est éperdument amoureux de la Comtesse, qui s’est éprise du Chevalier Damis, qui lui-même a délaissé la Marquise. Celle-ci échafaude alors avec Dorante un stratagème : ils vont feindre de s’aimer et annoncer leur mariage, afin de provoquer la jalousie de ceux qu’ils aiment. Parallèlement, Arlequin, le valet de Dorante, se désespère de voir Lisette, la servante de la Comtesse, qu’il devait épouser, s’éprendre de Frontin, le serviteur du Chevalier, sous le regard agacé du père de Lisette, Blaise, qui tient à ce que sa fille reste liée par ses engagements.
Illustrations
M. Blaise, illustration de Bertall dans le Théâtre complet de Marivaux (Edition Laplace, Sanchez et Cie, Paris 1878). Source wikimedia
Mise en scène de Florent Forge au Théâtre Sarah-Bernhardt, le 30 juin 1964. Photo de Roger Pic. Source : BnF/Gallica
Mise en scène de Jacques Lassalle, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, le 14-03-1985. Photo de Daniel Cande. Source : BnF/Gallica
Voir aussi sur le site de l’INA, dans la collection Grands Entretiens, Mémoires du théâtre, un entretien avec Jacques Lassalle qui évoque ses mises en scène de Marivaux.
La Mère confidente de Marivaux
Comédie en trois actes et en prose créée pour la première fois le 9 mai 1735 par les Comédiens italiens à l’Hôtel de Bourgogne.
Distribution : 3 hommes, 3 femmes Texte intégral de la pièce à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Dorante et Angélique se sont rencontrés grâce à Lisette dans un jardin. Ils s’aiment mais Dorante n’a pas de biens. Madame Argante, la mère d’Angélique, a promis sa fille à un autre prétendant, Ergaste. Un paysan peu scrupuleux, Lubin, va profiter de cette situation en les espionnant. Madame Argante s’inquiète de cet amour naissant et propose à sa fille d’être sa confidente…
Jules Truffier, Emile Dehelly et Berthe Bovy dans « La mère confidente » de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux / dessin de Yves Marevéry. 1907. Source : BnF/Gallica
Emile Dehelly dans « La mère confidente » de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux / dessin de Yves Marevéry. 1907. Source : BnF/Gallica
Pour aller plus loin
Rivara Annie. « La Mère confidente de Marivaux, ou la surprise de la tendresse, une expérimentation morale et dramaturgique » Revue d’histoire littéraire de la France 1993/1 (no 93)
« Marivaux emprunte au roman un rôle antithétique, la mère confidente, qui correspond à une de ses préoccupations majeures : les rapports entre parents et enfants. Le titre de la comédie montre la tension entre deux fonctions opposées et assemble en position centrale deux emplois secondaires réunis en un personnage à la fois aimant et manoeuvrier. Cette tension permet à Marivaux d’ouvrir, après les ouvrages de Fénelon et de Mme de Lambert, une réflexion problématique sur l’écartèlement constitutif de l’amour maternel entre confiance et autorité. Par un jeu de « variations » sur l’antithèse et par les relations implicites entre les termes « confidence » et « confiance », le langage dramatique de Marivaux explore les apories et mène tous les engagements à leurs conséquences. » Lien vers l’article sur Gallica
Fournout Olivier. « Le négociateur : une « mère confidente » ? » , Communication et langages, n°136, 2ème trimestre 2003. Dossier : Batailles du marché et pouvoirs du signe. pp. 72-91.
« L’auteur poursuit ici un objectif double : décrire le modèle de négociation à l’œuvre dans la pièce de Marivaux, La mère confidente et montrer que les traits caractéristiques de la négociation selon Marivaux sont transposables à d’autres lieux que la scène théâtrale. Et s’il nous conduit à penser que, symboliquement, tout négociateur adopte le rôle de « mère confidente », il nous montre également que l’analyse de la scène littéraire peut être riche d’enseignements pour la compréhension des faits de communication. » www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_2003_num_136_1_3207
Le Petit-Maître corrigé de Marivaux
Comédie en trois actes et en prose, représentée pour la première fois par les Comédiens Français, le 6 novembre 1734.
Distribution : 4 hommes, 4 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
Oeuvres de Marivaux : théâtre complet. Illustration par Bertall. Source : BnF/Gallica
L’argument
Hortense, fille du Comte, doit épouser Rosimond, venu avec sa mère, la Marquise, pour le mariage, dans la propriété du comte à la campagne. Hortense aime Rosimond mais ne goûte pas ses manières de petit-maître. Elle décide que le mariage ne se fera que si elle réussit, avec l’aide de sa suivante Marton, à le corriger et à le faire avouer simplement qu’il l’aime. Frontin, valet de Rosimond, lui-même corrigé par Marton, va également les aider. Mais, deux amis de Rosimond arrivent : Dorante, son meilleur ami, et la comtesse Dorimène, qui, par orgueil, veut épouser Rosimond.
A propos de la pièce
Extrait de la note d’intention de Clément Hervieu-Léger.
« En 1733, quand Marivaux termine Le Petit-maître corrigé, c’est un auteur reconnu, qui brigue avec légitimité un fauteuil à l’Académie française. Il vient de publier La Vie de Marianne et les quatre premiers livres du Paysan parvenu. Ses dernières pièces jouées, L’Heureux Stratagème et La Méprise ont remporté un très gros succès à la Comédie-Italienne. Espérant sans doute effacer le souvenir de l’échec des Serments indiscrets, très mal reçus deux ans auparavant, il offre en 1734 Le Petit-Maître corrigé aux Comédiens-Français. La pièce est immédiatement reçue et mise en répétitions. Le 6 novembre, c’est la première. Un échec cuisant. Le lendemain, 7 novembre, l’accueil n’est pas plus favorable. La pièce est retirée de l’affiche… pour deux siècles ! Notre première du 3 décembre prochain (2016) sera la 3e représentation de la pièce à la Comédie-Française. Les spécialistes de Marivaux penchent pour attribuer la chute de la pièce à une cabale sans doute orchestrée par Crébillon. Mais la modernité et l’inventivité de la pièce ont sans doute été mal perçues à l’époque. »
Source : Dossier de presseLe Petit-Maître corrigé, mise en scène de Clément Hervieu-Léger, Comédie-Française, décembre 2016.
Félicie de Marivaux
Comédie en un acte et en prose de Marivaux, imprimée dans le Mercure de France de mars 1757. Lecture et réception à la Comédie-Française le 5 mars 1757. La pièce n’a pas été représentée du vivant de Marivaux. Retraitement à partir des Œuvres complètes, auxEditions Vve Duchesne de 1781.
Distribution : 2 hommes, 4 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Félicie est une jeune fille dotée de toutes les qualités. Hortense, la fée qui veille sur elle, lui demande de choisir un don. Félicie demande le don de plaire. La fée le lui accorde mais avant de partir lui donne pour compagne la Modestie. Félicie est alors attirée par le bruit d’une fête. La Modestie la retient et lui montre la Vertu, qui apparaît sous les traits de Diane, et vient la rejoindre. La Modestie et la Vertu tentent en vain de mettre en garde Félicie. Un jeune homme, Lucidor, approche et la courtise. La Modestie tente de raisonner Félicie mais Félicie lui demande de s’éloigner. Une fois seuls, Lucidor devient de plus en plus pressant et parle de mariage. La pauvre Félicie ne sait plus que penser et se sentant prête à céder aux avances de Lucidor, rappelle dans un dernier effort, la Modestie et la Vertu, qui, avec l’aide de la Fée, viennent au secours de Félicie.
Mise en scène de Paolo Domingo au Petit Théâtre du Gymnase, octobre 2016
Pour aller plus loin :
Emission La Compagnie des auteurs sur France Culture, Marivaux cet inconnu, 2 mai 2016.
Les Sincères de Marivaux
Comédie en un acte et en prose, représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens le 13 janvier 1739 à l’Hôtel de Bourgogne
Distribution : 3 hommes, 3 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
La Marquise et Ergaste se découvrent une commune sincérité. Ils s’éprennent l’un de l’autre et font le projet du mariage en dépit des promesses antérieures qui les attachaient l’une à Dorante, l’autre à Araminte. Raffinement de coquetterie et plaisir de médisance chez l’une, fausse modestie et esprit de singularité chez l’autre, leur sincérité exaspère leurs valets qui s’allient pour faire échouer ce mariage, d’autant qu’il dérange leurs propres desseins amoureux. Piquant son amour-propre, les rusés serviteurs fâchent la coquette Marquise contre Ergaste en lui rapportant ses propos inconsidérés et désobligeants sur sa beauté. Leur amour se brise avec leur orgueil. Ils s’en retournent à leurs anciens soupirants.
Portrait de P. Carlet de Chamblain de Marivaux par Pougin de Saint Aubin 1781. Source : Bnf/Gallica
L’Île des esclaves de Marivaux
Comédie en un acte et en prose, représentée pour la première fois le lundi 5 mars 1725, à l’Hôtel de Bourgogne par les Comédiens Italiens.
Distribution : 3 femmes, 2 hommes
Texte intégral de la pièce à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
Deux maîtres, Iphicrate et Euphrosine échouent après un naufrage dans une île gouvernée par des esclaves fugitifs, au large d’Athènes. Les lois de cette nouvelle république imposent aux esclaves de devenir maîtres et aux maîtres de devenir esclaves dans un but de rééducation de ces derniers.
Trivelin, responsable de l’île et garant de ses lois, explique le processus de rééducation des naufragés. Les maîtres vont perdre leurs noms et leurs habits qu’ils doivent céder à leur valet et servante, Arlequin et Cléanthis.
Ils devront écouter le portrait cruel que feront d’eux leurs serviteurs et reconnaître sa véracité. Trivelin se retire.
L’épreuve des maîtres atteindra son paroxysme lorsque Arlequin et Cléanthis projettent un double mariage : le valet avec la maîtresse et la servante avec le maître.
Euphrosine bouleverse Arlequin par ses pleurs et son discours émouvant.
Les serviteurs pardonnent à leurs maîtres. Les maîtres affranchissent leurs esclaves. Trivelin réapparaît pour consacrer cette humanité retrouvée de part et d’autre.
Un extrait
Trivelin.
Ne m’interrompez point, mes enfants. Je pense donc que vous savez qui nous sommes. Quand nos pères, irrités de la cruauté de leurs maîtres, quittèrent la Grèce et vinrent s’établir ici, dans le ressentiment des outrages qu’ils avaient reçus de leurs patrons, la première loi qu’ils y firent fut d’ôter la vie à tous les maîtres que le hasard ou le naufrage conduirait dans leur île, et conséquemment de rendre la liberté à tous les esclaves : la vengeance avait dicté cette loi ; vingt ans après, la raison l’abolit, et en dicta une plus douce. Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons ; ce n’est plus votre vie que nous poursuivons, c’est la barbarie de vos cœurs que nous voulons détruire ; nous vous jetons dans l’esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu’on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l’avoir été. Votre esclavage, ou plutôt votre cours d’humanité, dure trois ans, au bout desquels on vous renvoie, si vos maîtres sont contents de vos progrès ; et si vous ne devenez pas meilleurs, nous vous retenons par charité pour les nouveaux malheureux que vous iriez faire encore ailleurs, et par bonté pour vous, nous vous marions avec une de nos citoyennes. Ce sont là nos lois à cet égard ; mettez à profit leur rigueur salutaire, remerciez le sort qui vous conduit ici, il vous remet en nos mains, durs, injustes et superbes ; vous voilà en mauvais état, nous entreprenons de vous guérir ; vous êtes moins nos esclaves que nos malades, et nous ne prenons que trois ans pour vous rendre sains, c’est-à-dire humains, raisonnables et généreux pour toute votre vie.
Pour aller plus loin
Sitographie proposée par Eduscol Option théâtre Capes Lettre , épreuve orale Fiche pédagogique réalisée par Nathalie HAMEN à partir de la mise en scène de Jean-Thomas Bouillaguet en 2012 Dossier de presse de la Comédie-Française, mise en scène de Benjamin Jungers en 2014.
Mise en scène de Jean-Luc Lagarce en 1994 : lien vers le site consacré à Jean-Luc Lagarce « Le monde n’existe pas, il est ce que nous sommes, il est ce que nous voulons qu’il soit, nous le construirons bon et généreux ou dur et tyrannique. Nous sommes responsables de notre rôle, il suffit de prendre sa place. La mise en scène de notre théâtre, nous en sommes responsables. »
Comédie Française le 5 juillet 1939
Article de Pierre Dux, le metteur en scène, à l’occasion de l’entrée du texte dans le Répertoire de la Comédie-Française. Source : BnF/Gallica
L’Épreuve de Marivaux
Comédie en un acte et en prose, représentée pour la première fois le 19 novembre 1740 par les Comédiens Italiens au théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain.
Distribution : 3 hommes, 3 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Version télévisée de Claude Santelli, 1982. Source INA
Lucidor, riche bourgeois venu de Paris, est tombé malade à la campagne et a été soigné par une famille d’honnêtes propriétaires campagnards peu fortunés. Il est tombé amoureux de la jeune Angélique, mais souhaite la mettre à l’épreuve : il lui présente un riche prétendant en fait, son valet Frontin. Maître Blaise, un riche fermier souhaite aussi l’épouser…
Un extrait
Angélique.
Quoi ! Vous aussi, Lisette ? Vous m’accablez, vous me déchirez. Eh ! Que vous ai-je fait ? Quoi ! Un homme qui ne songe point à moi, qui veut me marier à tout le monde, et je l’aimerais, moi, qui ne pourrais pas le souffrir s’il m’aimait, moi qui ai de l’inclination pour un autre ? J’ai donc le coeur bien bas, bien misérable ; ah ! Que l’affront qu’on me fait m’est sensible !
Lucidor.
Mais en vérité, Angélique, vous n’êtes pas raisonnable ; ne voyez-vous pas que ce sont nos petites conversations qui ont donné lieu à cette folie qu’on a rêvée, et qu’elle ne mérite pas votre attention ?
Angélique.
Hélas ! Monsieur, c’est par discrétion que je ne vous ai pas dit ma pensée ; mais je vous aime si peu, que, si je ne me retenais pas, je vous haïrais, depuis ce mari que vous avez mandé de Paris ; oui, Monsieur, je vous haïrais, je ne sais trop même si je ne vous hais pas, je ne voudrais pas jurer que non, car j’avais de l’amitié pour vous, et je n’en ai plus ; est-ce là des dispositions pour aimer ?
Lucidor.
Je suis honteux de la douleur où je vous vois, avez-vous besoin de vous défendre, dès que vous en aimez un autre, tout n’est-il pas dit ?
L’Épreuve sur le site de l’INA
Version télévision deClaude Santelli du 15 avril 1982 avec Jacques Villeret, André Dussolier, Jean-Luc Moreau, Tsilla Chelton… Lien vers le site de l’INA (extrait gratuit, version intégrale payante).
Antoine Spacagna, « L’Épreuve (de Marivaux) et/ou le jeu et les preuves », Baroque[En ligne], 12 | 1987, mis en ligne le 31 juillet 2013, consulté le 11 juillet 2016. http://baroque.revues.org/598
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