Liste des chroniques consacrées à Molière : biographie, œuvres théâtrales, thèmes abordés…
L’Avare de Molière
Comédie en cinq actes et en prose, représentée pour la première fois sur la scène du Palais-Royal le 9 septembre 1668. Distribution : 11 hommes et 4 femmes Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Harpagon est noble, riche et avare. Il a deux enfants : Élise qui est amoureuse de Valère, un gentilhomme napolitain au service de son père en qualité d’intendant, et Cléante qui souhaite épouser Mariane, une jeune femme vivant chez sa mère sans fortune. Mais Harpagon a choisi pour ses enfants des partis plus avantageux et souhaite épouser lui-même Mariane. Cléante et Élise tentent de déjouer les plans de leur père avec l’aide de Valère et de La Flèche, le valet de Cléante, qui vole la précieuse cassette d’Harpagon. Valère est accusé lorsqu’arrive Anselme qui doit épouser Élise et qui se révèle être le père de Mariane et de Valère, rescapés d’un naufrage.
Illustrations sur Gallica
Costume de Grand-Ménil, qui a marqué la Comédie-Française par son interprétation d’Harpagon, jouant de sa haute taille, sa maigreur et son sens des mimiques. (1790)Source : GallicaConstant Coquelin dit aîné dans le rôle d’Harpagnon. Source : GallicaEstampe de F. Pierdon. Source : GallicaLouis Leloir dans « L’avare », de Molière / dessin de Marevéry. Source: Gallica
L’Avare sur le site de l’INA
Création de « L’Avare » avec Michel Aumont à la Comédie Française (magazine12 sept. 1969) Interview de Michel Aumon et du metteur en scène Jean Paul Roussillon
Pièce jouée par les Comédiens Français, enregistrée pour la télévision au théâtre de l’Odéon, dans une mise en scène de Jean Paul Roussillon et une réalisation de René Lucot avec Simon Eine, Françoise Seigner, Jean Paul Roussillon, Francis Huster, Isabelle Adjani, Ludmila Mikael, Jacques Eyser, Michel Aumont… Diffusée le 1er janvier 1974
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Extrait du film de Jean Girault avec Louis De Funès et Michel Galabru (TF1 Actualités 20H, 24 décembre 1979)
Interview Michel Bouquet, dans l’Avare dans une mise en scène de Pierre Franck au théâtre de l’Atelier, avec des extraits de la pièce
Comédie en cinq actes et en prose, représentée pour la première fois le 15 février 1665. Non publiée du vivant de Molière, la pièce fut imprimée pour la première fois en France en 1682.
Distribution : 17 hommes et 3 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Présentée par Molière comme une comédie, Dom Juan est en réalité une tragi-comédie qui ne respecte pas les règles classiques.
Arrivé en ville après avoir abandonné Elvire, qu’il avait fait sortir d’un couvent pour l’épouser, Dom Juan aperçoit une jeune fille à la veille de se marier et projette de l’enlever. Le projet ayant échoué, il se retrouve dans un village, d’où, averti que ses beaux-frères Dom Carlos et Dom Alonse le poursuivent, il s’enfuit par la forêt avec son valet Sganarelle. Le hasard l’amène à sauver la vie de Dom Carlos, qui en retour accepte de différer sa vengeance, à condition que Dom Juan reprenne la vie commune avec Elvire. Sur le chemin qui les ramène à la maison, le maître et le valet passent devant le mausolée d’un commandeur que Dom Juan a tué l’année précédente et dont il invite la statue à dîner pour le soir même. De retour chez lui, il voit le moment de dîner repoussé trois fois de suite par les visites inopinées d’un créancier, de son père et de son épouse à présent retournée à la vie religieuse. La statue du Commandeur, arrivée en dernier, refuse de partager son repas, mais l’invite à son tour à dîner le lendemain. Le lendemain en fin d’après-midi, Dom Juan apprend à son père éperdu de joie qu’il a décidé de revenir à la religion, puis il confie à Sganarelle que ce revirement subit n’est qu’une ruse. La statue du Commandeur, apparaissant et prenant acte de son refus de se repentir, lui saisit la main et le précipite dans les entrailles de la terre.
Quoi que puisse dire Aristote et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au tabac. Source : BnF/Gallica
Dom Juan sur le site de l’INA
Mise en scène en décors naturels par Marcel Bluwal de la pièce en cinq actes et en prose de Molière. Un des tours de force accomplis par Marcel Bluwal est sans aucun doute la transposition dans le temps de cette comédie. Il a situé l’action à une époque imprécise, tantôt au début du siècle dernier, tantôt semble-t-il à l’époque contemporaine, ce qui actualise l’action sans altérer l’oeuvre de Molière. Les paysages et les décors parfois insolites composent, pour Dom Juan, la scène même du monde. Ainsi se trouve matérialisé l’esprit « shakespearien » de la pièce : un homme s’interroge sur lui-même avec ses angoisses (source INA)
Extrait du « Dom Juan » de Molière, mis en scène par Antoine VITEZ au théâtre de la porte Saint-Martin, avec Jean-Claude DURAND dans le rôle de Dom Juan, Nada STRANCAR dans celui d’Elvire et Gilbert VILHON dans celui de Sganarelle : scène de la rupture avec Elvire (Acte I, scène 3). La pièce a été jouée dans le cadre du festival d’automne de Paris.
Dans le cadre de l’émission « Le théâtre et l’université », enregistrement en public de Dom Juan ou le Festin de pierre » au Théâtre du Palais de Chaillot, par la troupe du TNP, dans une mise en scène de Jean VILAR. Avec dans les rôles principaux Jean VILAR (Dom Juan), Daniel SORANO (Sganarelle) et Monique CHAUMETTE (Elvire). Ce découpage radiophonique (acte II supprimé) est suivi d’un débat animé par Paul Louis MIGNON, en présence de Jean VILAR et d’élèves et professeur du lycée Louis Le Grand à Paris. Lien vers le site de l’INA
Reportage au festival d’Avignon, composé des interviews de Jean VILAR et Georges WILSON dans la Cour du Palais des Papes. – Interview de Jean VILAR dans la cour du Palais des Papes à Avignon (on entend les coups de marteau des monteurs du décor). Il évoque son choix de « Dom Juan » de Molière, les personnages de la pièce, la musique de scène composée par Maurice Jarre, les particularités de la pièce de Molière, le choix des costumes. Il évoque ensuite « Le Médecin malgré lui », mis en scène par Jean-Pierre Darras. Lien vers le site de l’INA
Dossiers pédagogiques
Dom Juan, mise en scène de Jean-François Sivadier, pièce (dé)montée n° 238 – septembre 2016, dossier réalisé par Rafaëlle Jolivet Pignon et édité par Canopé Île-de-France. lien vers le site
Dom Juan, mise en scène Julie Brochen, Théâtre National de Strasbourg, 2011, lien vers le site de l’académie d’Aix-Marseille
Dom Juan, mise en scène Gilles Bouillon du CDRT, dossier réalisé par Adeline Stoffel, lien vers le site du CRDP de Reims.
Whitton David. La mise en scène en France depuis 1960 : le cas Dom Juan. In: Cahiers de l’Association internationale des études francaises, 1994, n°46. pp. 243-257. sur le site www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1994_num_46_1_1845
A écouter :
Louis Jouvet : « Conférences des Annales – Dom Juan » [1947] partie 1 , partie 2
Amphitryon de Molière
Comédie en trois actes représentée pour la première fois à Paris sur le Théâtre du Palais-Royal,le 13 janvier 1668, par la Troupe du Roi.
Distribution : 9 hommes, 2 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Pour séduire Alcmène, l’épouse du général thébain Amphitryon, Jupiter prend les traits de ce dernier. Mercure se transforme également en Sosie, le valet d’Amphitryon, alors que celui-ci s’apprête à informer Alcmène de l’arrivée prochaine de son mari, de retour de guerre. Sosie se trouve face à Mercure, un autre lui-même, qui le chasse et le roue de coups. À l’intérieur, Jupiter fait ses adieux à Alcmène, en lui demandant d’être aimé comme un amant et pas seulement comme un époux.
Amphitryon rentre chez lui mais se querelle avec Alcmène, étonnée de le voir « si tôt de retour ». De son côté, Cléanthis, la femme de Sosie le rabroue, en raison de la grossièreté dont il a fait preuve à son égard. Jupiter reparaît sous les traits d’Amphitryon et parvient à se réconcilier avec Alcmène. Amphitryon ne comprend pas la situation alors que Mercure-Sosie lui interdit l’entrée de sa propre demeure, car Jupiter se trouve avec Alcmène. Sosie, de retour, réussit à prouver à son maître qu’il est innocent. Jupiter paraît et convainc l’assistance qu’il est le véritable Amphitryon. Enfin, après quelques péripéties, Mercure se présente sous ses propres traits et explique le mystère ; Jupiter, à son tour, annonce à Amphitryon que sa femme donnera naissance à un enfant, Hercule.
La pièce repose toute entière sur le motif du double et du miroir.
Il existe à ce jour plus de 80 réécritures du mythe d’Amphitryon.
La première version d’Amphitryon est attribuée à Plaute en 187 av. J-C qui centre l’intrigue sur la mariage d’Alcmène et Amphitryon. Molière emprunte le sujet à Plaute mais le thème est développé à l’époque par plusieurs dramaturges dont Rotrou qui publie Les Sosies en 1636. En 1690 en Angleterre, John Dryden écrit Amphitryon ou les deux sosies. Kleist, en 1807, adaptera Amphitryon en s’intéressant particulièrement à la figure du double. Au XXème siècle, Jean Giraudoux proposera une nouvelle version du mythe, Amphitryon 38, mise en scène par Louis Jouvet.
Au moment de l’écriture d’Amphitryon, à la fin de l’année 1667, Molière traverse une période difficile. Il n’a écrit qu’une comédie en un acte depuis un an, Le Sicilien. Il est malade. Les relations avec sa femme, Armande Béjart, commencent à se dégrader. Mademoiselle Duparc est partie pour la troupe concurrente de l’Hôtel de Bourgogne. L’interdiction de sa nouvelle version du Tartuffe en août 1667 contraint Molière à fermer son théâtre pendant sept semaines, temps qu’il met à profit pour écrire Amphitryon. Le 13 janvier 1668, Molière interprète Sosie devant le Roi. Charles Robinet, dans la Lettre en vers à Madame du 21 janvier 1668, ne tarit pas d’éloges (source : site Molière 21 )
« […] L’aimable enjouement du comique,
Et les beautés de l’héroïque,
Les intrigues des passions,
Et bref, les décorations
Avec des machines volantes,
Plus que des astres éclatantes
Font un spectacle si charmant,
Que je ne doute nullement
Que l’on y coure en foule extrême,
Bien par-delà la mi-carême. »
Les recettes passèrent du jour au lendemain de 228 livres à 1 565 livres le soir de la première. Amphitryon fut joué trente-cinq fois dans l’année. (Source : Comédie-Française)
Amphitryon à la Comédie-Française, site de la Comédie-Française
Mise en scène de Christophe Rauck – Dossier sur le site de l’académie de Lille Mise en scène de GuyPierre Couleau – Dossier sur le site de l’académie de Besançon
L’Impromptu de Versailles de Molière
Comédie en un acte, représentée la première fois à Versailles pour le Roi, le 14e octobre 1663 et donnée depuis au public dans la salle du Palais-Royal le 4e novembre de la même année 1663 par la Troupe de Monsieur, Frère Unique du Roi.
Distribution : 6 hommes, 6 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
Mise en scène et adaptation par Antonio Diaz-Florian à découvrir à partir du 10 septembre au Théâtre de l’Epée de Bois. Lien vers le spectacle
L’argument
Molière met en scène dans cette comédie les comédiens de la troupe du Palais-Royal qui répètent sa dernière création quelques heures avant de la représenter devant le roi. C’est l’occasion pour lui de montrer ses talents d’imitateur en parodiant les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, de rendre hommage aux comédiens de sa troupe (ou de s’en moquer gentiment), de fustiger les auteurs qui préparent des pièces contre lui mais aussi d’expliquer l’essence de la comédie.
Extraits
« et voilà de quoi j’ouïs l’autre jour se plaindre Molière, parlant à des personnes qui le chargeaient de même chose que vous. Il disait que rien ne lui donnait du déplaisir comme d’être accusé de regarder quelqu’un dans les portraits qu’il fait ; que son dessein est de peindre les mœurs sans vouloir toucher aux personnes, et que tous les personnages qu’il représente sont des personnages en l’air, et des fantômes proprement, qu’il habille à sa fantaisie, pour réjouir les spectateurs ; qu’il serait bien fâché d’y avoir jamais marqué qui que ce soit ; et que si quelque chose était capable de le dégoûter de faire des comédies, c’était les ressemblances qu’on y voulait toujours trouver, et dont ses ennemis tâchaient malicieusement d’appuyer la pensée, pour lui rendre de mauvais offices auprès de certaines personnes à qui il n’a jamais pensé. Et en effet je trouve qu’il a raison, car pourquoi vouloir, je vous prie, appliquer tous ses gestes et toutes ses paroles, et chercher à lui faire des affaires en disant hautement : « Il joue un tel », lorsque ce sont des choses qui peuvent convenir à cent personnes ? Comme l’affaire de la comédie est de représenter en général tous les défauts des hommes, et principalement des hommes de notre siècle, il est impossible à Molière de faire aucun caractère qui ne rencontre quelqu’un dans le monde. Et s’il faut qu’on l’accuse d’avoir songé toutes les personnes ou l’on peut trouver les défauts qu’il peint, il faut sans doute qu’il ne fasse plus de comédies. »
« Le plus grand mal que je leur aie fait, c’est que j’ai eu le bonheur de plaire un peu plus qu’ils n’auraient voulu ; et tout leur procédé, depuis que nous sommes venus à Paris, a trop marqué ce qui les touche. Mais laissons-les faire tant qu’ils voudront ; toutes leurs entreprises ne doivent point m’inquiéter. Ils critiquent mes pièces : tant mieux ; et Dieu me garde d’en faire jamais qui leur plaise ! Ce serait une mauvaise affaire pour moi. »
« Et lorsqu’on attaque une pièce qui a eu du succès, n’est-ce pas attaquer plutôt le jugement de ceux qui l’ont approuvée, que l’art de celui qui l’a faite ? »
Quelques illustrations issues de Gallica
L’Impromptu de Versailles : estampe de 1684. Source : BnF/gallica
Le Théâtre illustré. Deuxième centenaire de la fondation de la Comédie-Française. Représentation de l’Impromptu de Versailles : [estampe] / Adrien Marie [sig.] 1880. Source : BnF/Gallica L’impromptu de Versailles. Scène I : Hé bien ! nous voilà : [estampe] / Cél. Nanteuil [sig.]. 186. Source : BnF/Gallica
Le Misanthrope de Molière
Comédie en cinq actes et en vers, représentée pour la première fois le 4 juin 1666 sur la scène du Palais-Royal. Editée en 1667.
Distribution : 8 hommes, 3 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Alceste ne supporte pas l’hypocrisie de la vie en société mais il aime, contre tous ses principes, la futile et médisante Célimène alors qu’il est aimé d’Arsinoé et d’Eliante. Alceste se rend chez Célimène, accompagné de son ami Philinte auquel il reproche ses complaisances. Il souhaite que Célimène se déclare publiquement en sa faveur, mais plusieurs importuns vont retarder la discussion : Oronte, gentilhomme vaniteux persuadé d’être un grand poète, deux marquis intronisés à la cour, Éliante, la cousine de Célimène, et Arsinoé qui vient la mettre en garde contre des rumeurs circulant à son propos.
La création
Extrait du dossier La pièce en images, parcours à travers les collections iconographiques de la Comédie-Française présentées au sein de la base La Grange sur le site de la Comédie-Française
« Le Misanthrope fut créé le 4 juin 1666 par la troupe de Molière au Théâtre du Palais-Royal. Molière en aurait lu le premier acte dès 1664 mais ne put l’achever, occupé successivement par les créations du Mariage forcé, de La Princesse d’Élide et de la première version du Tartuffe pour les « Plaisir de l’Île enchantée », puis par celle du Festin de Pierre, de L’Amour médecin, sans compter les remaniements du Tartuffe à la suite de son interdiction. Le Misanthrope prenait la suite des petites comédies de salon qui avaient eu tant de succès en 1663, La Critique de l’École des femmes et L’Impromptu de Versailles. Le succès de la pièce fut réel (des recettes élevées aux deux premières représentations) mais de courte durée (la recette tomba rapidement). Sa réception connue par deux témoignages de gazettes concurrentes, souligna son caractère moral et donc la respectabilité de son auteur sur lequel pesait l’interdiction du Tartuffe. Molière créa Alceste, Armande Béjart Célimène. »
Illustrations
Costume d’Alceste par Marcel Mültzer. Source : BnF/Gallica
Maquette du costume d’Alceste par Marcel Mültzer. Source : BnF/Gallica
Costume de Mademoiselle Mars (Célimène). Source : BnF/Gallica
Costume de Mademoiselle Mars (Célimène) / gravé par Maleuvre. Source : BnF/Gallica
Par Pierre Quentin Chedel, d’après François Boucher. Source RMN-Musée du Louvre/Tony Querrec
Acte V, scène 8. Estampe de Célestin Nanteuil et Auguste Trichon. Source : BnF/Gallica
Pierre Bertin dans « Le Misanthrope » de Molière. (C) RMN-Grand Palais. Source : RMN
Le Misanthrope sur le site de l’INA
Adaptation de la pièce Le Misanthrope de Molière par Pierre Dux en 1971. La scène des portraits (II,4)
« Le personnage d’Alceste a fait l’objet de diverses interprétations. Pierre Dux, qui a réalisé plusieurs mises en scène classiques du Misanthrope, l’éclaire ici sous un jour bien précis : Alceste est un sauvage qui hait la société parce qu’elle ne lui permet pas de réaliser son amour. Au début de la scène 4 de l’acte II, il conjure, il ordonne à Célimène de se déclarer publiquement. Dans l’extrait, Célimène brille par son esprit satirique devant toute sa cour de soupirants, et finit par donner tort à Alceste.
Dans un décor d’époque assez chargé, Pierre Dux illustre l’échec du misanthrope (Jean Rochefort), qui s’exclut en refusant la comédie sociale dans laquelle donnent tous les courtisans. Le genre de la comédie est mis en abyme à travers le personnage talentueux de Célimène (Marie-Christine Barrault). Comédienne née, elle imite ses semblables à la perfection, en usant de toute la palette du jeu théâtral – phrase laissée en suspens, grimaces, œillades, gestes de la main – pour s’attacher les faveurs de son auditoire et railler le monde. »
Lien vers le site de l’INA
Mise en scène de Pierre Dux, réalisation Jean-Paul Carrère, avec les comédiens de la Comédie-Française, 14 septembre 1977. Lien vers le site de l’INA
Mise en scène par Antoine Vitez en 1988 au Théâtre National de Chaillot
Lorsqu’il met en scène la pièce en 1988 au Théâtre National de Chaillot, dix ans après une première mise en scène créée en Avignon, Antoine Vitez s’intéresse avant tout aux résonnances les plus graves de la pièce et la lit comme une pièce autobiographique qui rendrait compte des tourments de Molière. Des deux traditions qu’il distingue pour l’interprétation du Misanthrope, la comique et la tragique, c’est donc bien la seconde qu’il choisit, donnant à voir un spectacle aux accents raciniens. Lien vers le site de l’INA
Reportage télévisé sur la mise en scène de Simon Eine à la Comédie-Française en janvier 1996. Lien vers le site de l’INA
Reportage télévisé sur la mise en scène de Jean Pierre Miquel, au Théâtre du Vieux Colombier, en janvier 2000. Lien vers le site de l’INA
Le Misanthrope, la pièce en images, parcours à travers les collections iconographiques de la Comédie-Française présentées au sein de la base La Grange sur le site de la Comédie-Française
Dossier pédagogique, mise en scène de Lukas Hemleb, du 26 mai au 20 juillet 2007, sur le site de la Comédie-Française
Dossier Pièce (dé)montée à propos de la mise en scène de Lukas Hemleb, n°29 – novembre 2007, dossier rédigé par Marine Jubin et édité par le CRDP de l’académie de Paris. Dossier à télécharger sur le site du réseau Canopé
Dossier de l’Odéon mise en scène Jean-François Sivadier, 29 mai – 22 juin 2013, sur le site du théâtre
Les Fourberies de Scapin de Molière
Comédie en trois actes et en prose, représentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671.
Distribution : 7 hommes, 3 femmes
Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Alors que leurs pères sont partis en voyage, Octave, fils d’Argante et Léandre, fils de Géronte, se sont épris l’un de Hyacinthe, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser, le second de la « jeune Égyptienne » Zerbinette.
Au retour d’Argante, Octave, très inquiet de la réaction paternelle à l’annonce de son union et ayant besoin d’argent, demande son aide à Scapin, valet de Léandre. Argante, furieux, rencontre Géronte et lui apprend qu’il a appris par une indiscrétion de Scapin que Léandre s’est également mal conduit. Léandre, après s’être fait vertement sermonner par son père, menace Scapin mais rapidement le supplie de l’aider car il doit rassembler une rançon pour que Zerbinette ne soit pas emmenée en Egypte.
Scapin réussit à extorquer aux deux pères les sommes dont ont besoin leurs fils. Il décide de se venger de Géronte, en lui faisant croire que sa vie est en danger et en le cachant dans un sac. Scapin simule des attaques et Géronte, dans son sac, reçoit de nombreux coups de bâton, jusqu’à ce qu’il découvre la fourberie de Scapin. Il s’apprête à se venger quand on découvre qu’Hyacinthe est la fille cachée de Géronte et Zerbinette la fille d’Argante, qui avait été enlevée quand elle était enfant.
« L’intrigue est empruntée à l’auteur latin Térence (2e siècle avant Jésus-Christ), de la comédie intitulée Phormio (en français Phormion), du nom du personnage principal, type traditionnel du « parasite » hérité de la Comédie nouvelle illustrée en Grèce par Ménandre, sorte de filou réjouissant, sans morale ni respect. La comédie de Térence, elle-même imitée d’un modèle grec perdu (attribué à Apollodore), met en scène des fils qui épousent sans autorisation, en l’absence de leurs pères respectifs, des jeunes filles dont il faut racheter la liberté. Les esclaves fripons qui sont au service des jeunes gens, soutenus par l’inventivité du parasite, aboutissent au triomphe de la jeunesse, un peu aidé par d’opportunes reconnaissances. »
« Autres sources littéraires des Fourberies de Scapin :
À ses contemporains et prédécesseurs immédiats, Molière emprunte des bouts de scène : à Rotrou ( La Sœur, 1645), le début de l’acte I, à Cyrano de Bergerac ( Le Pédant joué) la célèbre scène du « Que diable allait-il faire dans cette galère? » (elle-même inspirée d’une pièce italienne de Flaminio Scala, Il Capitano, 1611) et le récit de Zerbinette à Géronte. Tous ces emprunts sont en réalité des variations sur des procédés comiques traditionnels, qu’ils soient originaires de la comédie antique, de la farce française ou de la commedia dell’arte italienne. »
« Sans doute Les Fourberies de Scapin ont toute l’apparence d’une farce : comique de gestes (coups de bâtons, quiproquos, gags visuels), de situation (la traditionnelle opposition des pères et des fils), de personnages (caricatures qui deviennent des « types »), de langage (répétitions, jargons, accumulations), mais c’est une farce écrite, dont la langue témoigne du génie littéraire de Molière. L’improvisation existe seulement dans le jeu des interprètes. »
Lien vers le texte intégral de l’article sur le site de la Comédie-Française
Quelques illustrations issues des bibliothèques numériques
Voir aussi le document réalisé à l’occasion des représentations des Fourberies de Scapin, mis en scène par Denis Podalydès : parcours sur les liens de Molière avec la comédie italienne dans les collections iconographiques de la Comédie-Française sur le site de la Comédie-Française
Scène des Fourberies de Scapin. Acte II, scène VI. L’Haridon Octave Penguilly. Source : Comédie-Française/ RMN
Les Fourberies de Scapin par Laurent Cars, d’après François Boucher. Eau-forte du XVIIIème siècle. Source : RMN
Desforges, dans le rôle d’Argante, des Fourberies de Scapin. Gravure du XIXème siècle. Source : Bibliothèque de Bordeaux.
Charles Esquier dans « Les fourberies de Scapin » de Molière / dessin de Yves Marevéry. 1906. Source : BnF/Gallica
Oeuvres de Molière. Les fourberies de Scapin. Illustrations par Jacques Leman et Maurice Leloir . 1882-1896. Source : BnF/Gallica
Les fourberies de Scapin, comédie de Molière : costume de Baptiste cadet (Géronte) / gravé par Maleuvre. 1807. Source : BnF/Gallica
La Foire St Sulpice : les artistes du Vieux Colombier jouant les « Fourberies de Scapin » / Agence Meurisse. 1922. Source : BnF/Gallica
Les Fourberies de Scapin sur le site de l’INA
Les Fourberies de Scapin de Molière, mis en scène par Jean-Pierre Vincent au Festival d’Avignon – 1990
Dans sa mise en scène, présentée dans la Cour d’honneur du Palais des Papes d’Avignon au cours de l’été 1990, Jean-Pierre Vincent met en valeur ce caractère métathéâtral du personnage, faisant de son spectacle un hommage au théâtre, souligné par une scénographie évoquant à la fois un quartier pauvre de Naples et une scène de théâtre. Les deux vieillards, interprétés par Mario Gonzales et Jean-Paul Farré, sont tous deux masqués, face à un Scapin à la fois innocent et cruel, malheureux et ironique, assumé par un Daniel Auteuil très physique. Source : INA
Les Fourberies de Scapin mises en scène par Jean-Louis Benoît à la Comédie-Française
Au rebours de la tradition dominante, Philippe Torreton n’est pas un Scapin virevoltant et bouffon : au milieu d’une troupe déchaînée, il présente au contraire un calme désabusé, une gravité mélancolique et une surprenante économie de gestes. Solitaire et lucide sur les égoïsmes qui l’entourent, il semble intervenir dans les intrigues des autres personnages par pure passion du jeu, se jouant d’eux comme le ferait un montreur de marionnettes. La mise en scène tout entière est placée sous le signe de l’amour du théâtre, à commencer par la fameuse scène du sac, encadrée par un second rideau de scène. Source : INA
À voir aussi sur le site de l’INA
Mise en scène pour la télévision en 1965 par Jean Kerchbron avec Charles Denner dans le rôle de Scapin. Lien vers un extrait gratuit sur le site de l’INA
Réalisation pour la télévision, interprétation par les Comédiens Français. Pour retrouver l’atmosphère de commédia dell’arte et le ton de farce qui imprégnent la pièce de Molière, Jacques Echantillon a transposé « Les Fourberies de Scapin » dans un décor, des costumes et une mise en scène suggérant le cirque et ses artistes. Lien vers un extrait gratuit sur le site de l’INA
Note sur les personnages par Denis Podalydès
Notes de travail illustrées avec les maquettes de costumes réalisées par Christian Lacroix sur le site de la Comédie-Française
Le Mariage Forcé, de Molière
Représentée pour la première fois en trois actes au palais du Louvre le 29 janvier 1664 devant le Roi. La pièce fut ensuite jouée devant le public, en un acte, sur le Théâtre du Palais-Royal le 15 février 1664 par la troupe de Monsieur, frère unique du Roi. Les intermèdes musicaux étaient à l’origine de Lully puis de Marc-Antoine Charpentier.
Distribution : 7 hommes, 3 femmes.
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Illustration du Mariage Forcé par Maximilien Vox dans les oeuvres complètes de Molière, Union latine d’éditions, 1930. Source : Bnf/Gallica
Sganarelle, 52 ans et fortuné, veut épouser la jeune et belle Dorimène. Son ami Geronimo le lui déconseille. Sganarelle demande leur avis à deux philosophes et à deux bohémiennes dont les réponses ne font qu’accroître sa perplexité. Dorimène confie à son amant Lycaste, sans savoir que Sganarelle l’entend, qu’elle ne se marie que pour l’argent et compte être veuve avant six mois. Sganarelle veut renoncer au mariage mais le frère de Dorimène ne l’entend pas ainsi et le provoque en duel. Devant le refus de Sganarelle de se battre en duel, le frère de Dorimène le roue de coups. Sganarelle accepte le mariage…
Pour en savoir plus
Lien sur la page de la Comédie-Française consacrée au Mariage forcé : distribution, argument de la première version de la comédie-ballet, liste des représentations, anecdotes…
Lien vers une adaptation télévisée réalisée en 1964 sur le site de l’INA
Les Fâcheux de Molière
Comédie en trois actes et en vers, faite pour les divertissements du Roi au mois d’août 1661 et représentée pour la première fois en public à Paris, sur le théâtre du Palais-Royal le 4 novembre de la même année 1661 par la Troupe de Monsieur, Frère Unique du Roi.
Distribution : 5 hommes, 2 femmes
Texte intégral de la pièce à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Le poëte importun, d’après les Fâcheux, comédie de Molière : [estampe] / peint par Newton ; litho. par Barathier 1828. Source : BnF/GallicaÉraste est un gentilhomme amoureux d’Orphise. Malheureusement le tuteur de la jeune fille, Damis, projette un mariage avec un autre prétendant. Eraste doit se rendre à un rendez-vous amoureux avec Orphise, mais une dizaine de fâcheux ne cessent de les importuner l’un et l’autre. Damis, ayant entendu qu’Éraste projette de venir dans la maison d’Orphise veut l’assassiner. Mais Damis est attaqué par les valets d’Éraste. Le jeune homme le défend vaillamment et obtient ainsi, après cet acte de courage, la main d’Orphise.
Les fâcheux, acte II, scène II / Cel. Nanteuil [sig.] 1840. Source : BnF/Gallica
Constant Coquelin dit aîné Les Fâcheux, comédie de Molière. Paris, Comédie-Française, 4 septembre 1868. Rôle de Dorante. Source : BnF/Gallica
Article du 6/11/1937 : représentation à la Comédie-Française. Source : BnF/Gallica
Sganarelle ou le cocu imaginaire de Molière
Comédie en un acte et en vers de Molière, créée sur le Théâtre du Petit-Bourbon le 28 mai 1660 par la troupe de Monsieur, frère unique du Roi.
Distribution : 6 hommes, 3 femmes
Texte intégral de la pièce à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Célie est amoureuse de Lélie, parti en voyage, mais son père veut la marier à un autre. Elle égare le portrait Lélie qui est ramassé par la femme de Sganarelle. Sganarelle pense alors que sa femme le trompe avec l’homme du portrait, alors que celle-ci le pense infidèle. Lélie, de son côté, est persuadé que Célie s’est mariée et qu’elle ne l’aime plus. Sganarelle veut se venger… Heureusement, la suivante de Célie dissipe les quiproquos et tout rentre dans l’ordre.
Scène VI Sa femme
Ô Ciel ! c’est miniature,
Et voilà d’un bel homme une vive peinture. Sganarelle, à part, et regardant sur l’épaule de sa femme.
Que considère-t-elle avec attention,
Ce portrait mon honneur ne nous dit rien de bon,
D’un fort vilain soupçon je me sens l’âme émue. Sa femme, sans l’apercevoir, continue.
Jamais rien de plus beau ne s’offrit à ma vue.
Le travail plus que l’or s’en doit encor priser.
Hon que cela sent bon. Sganarelle, à part.
Quoi peste le baiser.
Ah ! j’en tiens. Sa femme,poursuit.
Avouons qu’on doit être ravie
Quand d’un homme ainsi fait on se peut voir servie,
Et que s’il en contait avec attention,
Le penchant serait grand à la tentation.
Ah ! que n’ai-je un mari d’une aussi bonne mine,
Au lieu de mon pelé, de mon rustre…
Estampe de Moreau Le Jeune. Extraite de l’ouvrage de Gaston Schefer, 1915. Source : archive.org
Sganarelle, lui arrachant le portrait.
Ah ! mâtine,
Nous vous y surprenons en faute contre nous,
Et diffamant l’honneur de votre cher époux :
Donc à votre calcul, ô ma trop digne femme !
Monsieur, tout bien compté, ne vaut pas bien Madame,
Et de par Belzébut qui vous puisse emporter
Quel plus rare parti pourriez-vous souhaiter :
Peut-on trouver en moi quelque chose à redire,
Cette taille, ce port, que tout le monde admire,
Ce visage si propre à donner de l’amour,
Pour qui mille beautés soupirent nuit et jour ;
Bref en tout et partout ma personne charmante,
N’est donc pas un morceau dont vous soyez contente :
Et pour rassasier votre appétit gourmand,
Il faut à son mari le ragoût d’un galant ?
Scène XXI Sganarelle
Ma colère à présent est en état d’agir,
Dessus ses grands chevaux est monté mon courage
Et si je le rencontre, on verra du carnage :
Oui j’ai juré sa mort, rien ne peut l’empêcher
Où je le trouverai, je le veux dépêcher,
Au beau milieu du cœur il faut que je lui donne… Lélie
À qui donc en veut-on ? Sganarelle
Je n’en veux à personne. Lélie
Pourquoi ces armes-là ? Sganarelle
C’est un habillement
Que j’ai pris pour la pluie. (À part.)
Ah ! quel contentement
J’aurais à le tuer, prenons-en le courage. Lélie
Hay ? Sganarelle, se donnant des coups de poing sur l’estomac et des soufflets pour s’exciter.
Je ne parle pas. (À part.)
Ah ! poltron dont j’enrage,
Lâche, vrai cœur de poule.
Comédie-ballet représentée pour la première fois au château de Chambord, pour le divertissement du roi de France Louis XIV, le 6 octobre 1669, et donnée pour la première fois en public à Paris, au théâtre du Palais-Royal, le 15 novembre 1669.
Distribution : 17 hommes, 4 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre.
L’argument
Éraste est amoureux de Julie, mais le père de Julie, Oronte, souhaite la donner en mariage à un gentilhomme limousin, Monsieur de Pourceaugnac. Grâce à Nérine, une femme d’intrigues et le Napolitain Sbrigani, les deux amoureux vont tout mettre en œuvre pour faire échouer ce mariage.
Ils le font successivement passer pour fou, en le confiant à deux redoutables médecins, puis un marchand flamand vient informer Oronte qu’il est criblé de dettes et enfin deux femmes affirment qu’il est leur mari. Accusé de polygamie et pensant risquer la pendaison, Monsieur de Pourceaugnac s’enfuit déguisé en femme. Sbrigani convainc alors Oronte que monsieur de Pourceaugnac lui a enlevé sa fille et ce n’est qu’en feignant de la sauver, qu’Éraste obtient la main de Julie.
Quelques répliques à travers les illustrations de Gallica
Le Panthéon populaire illustré. 2e série, livraison 27, Monsieur de Pourceaugnac illustré par Janet-Lange. Source : BnF/Gallica
Acte I, Scène 8
Premier Médecin Allons, Monsieur : prenez votre place, Monsieur. Lorsqu’ils sont assis, les deux Médecins lui prennent chacun une main, pour lui tâter le pouls. Monsieur de Pourceaugnac, présentant ses mains. Votre très humble valet. (Voyant qu’ils lui tâtent le pouls.) Que veut dire cela ? Premier Médecin Mangez-vous bien, Monsieur ? Monsieur de Pourceaugnac Oui, et bois encore mieux. Premier Médecin Tant pis : cette grande appétition du froid et de l’humide est une indication de la chaleur et sécheresse qui est au dedans. Dormez-vous fort ? Monsieur de Pourceaugnac Oui, quand j’ai bien soupé. Premier Médecin Faites-vous des songes ? Monsieur de Pourceaugnac Quelquefois. Premier Médecin De quelle nature sont-ils ? Monsieur de Pourceaugnac De la nature des songes. Quelle diable de conversation est-ce là ? Premier Médecin Vos déjections, comment sont-elles ? Monsieur de Pourceaugnac Ma foi ! Je ne comprends rien à toutes ces questions, et je veux plutôt boire un coup. Premier Médecin Un peu de patience, nous allons raisonner sur votre affaire devant vous et nous le ferons en français, pour être plus intelligibles.
Acte I, scène 11
L’Apothicaire
Monsieur, voici un petit remède, un petit remède, qu’il vous faut prendre, s’il vous plaît, s’il vous plaît. Monsieur de Pourceaugnac
Comment ? Je n’ai que faire de cela. L’Apothicaire
Il a été ordonné, Monsieur, il a été ordonné. Monsieur de Pourceaugnac
Ah ! Que de bruit ! L’Apothicaire
Prenez-le, Monsieur, prenez-le ; il ne vous fera point de mal, il ne vous fera point de mal. Monsieur de Pourceaugnac
Ah ! L’Apothicaire
C’est un petit clystère, un petit clystère, bénin, bénin ; il est bénin, bénin, là, prenez, prenez, prenez, Monsieur : c’est pour déterger, pour déterger, déterger… Monsieur de Pourceaugnac,fuyant.
Allez-vous-en au diable. L’Apothicaire, les deux Musiciens et les Matassins le suivent, tous une seringue à la main.
Sbrigani fait à Monsieur de Pourceaugnac que Julie n’est qu’une coquette : première entrevue entre Julie et Monsieur de Pourceaugnac devant Oronte, convaincu qu’il est un escroc.
Julie
On vient de me dire, mon père, que Monsieur de Pourceaugnac est arrivé. Ah ! Le voilà sans doute, et mon cœur me le dit. Qu’il est bien fait ! Qu’il a bon air ! Et que je suis contente d’avoir un tel époux ! Souffrez que je l’embrasse, et que je lui témoigne… Oronte
Doucement, ma fille, doucement. Monsieur de Pourceaugnac
Tudieu, quelle galante ! Comme elle prend feu d’abord ! Oronte
Je voudrais bien savoir, Monsieur de Pourceaugnac, par quelle raison vous venez… Julie
Que je suis aise de vous voir ! Et que je brûle d’impatience… Oronte
Ah ! ma fille ! Ôtez-vous de là, vous dis-je Julie s’approche de M. de Pourceaugnac, le regarde d’un air languissant, et lui veut prendre la main. Monsieur de Pourceaugnac
Ho, ho, quelle égrillarde !
Le Panthéon populaire illustré. 2e série, livraison 27, Monsieur de Pourceaugnac ; illustré par Janet-Lange. Source : BnF/Gallica
Acte II, Scène 10
Lucette
Quaign’impudensso ! Et coussy, miserable, nou te soubenes plus de la pauro Françon, et del paure Jeanet, que soun lous fruits de notre mariatge ? Nérine
Bayez un peu l’insolence. Quoy ? tu ne te souviens mie de chette pauvre ainfain, no petite Madelaine, que tu m’as laichée pour gaige de ta foy ? Monsieur de Pourceaugnac
Voilà deux impudentes carognes ! Lucette
Beny, Françon, beny, Jeanet, beny, toustou, beny, toustoune, beny fayre beyre à un payre dénaturat la duretat qu’el a per nautres. Nérine
Venez, Madelaine, me n’ainfain, venez-ves-en ichy faire honte à vo père de l’impudainche qu’il a. Jeanet, Fanchon, Madelaine.
Ah ! mon papa, mon papa, mon papa !
Le Panthéon populaire illustré. 2e série, livraison 27, Monsieur de Pourceaugnac; illustré par Janet-Lange. Source : Bnf/Gallica
Acte III, scène 2
Monsieur de Pourceaugnac Ce n’est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu’il est fâcheux à un gentilhomme d’être pendu, et qu’une preuve comme celle-là ferait tort à nos titres de noblesse. Sbrigani Vous avez raison, on vous contesterait après cela le titre d’écuyer. Au reste, étudiez-vous, quand je vous mènerai par la main, à bien marcher comme une femme, et prendre le langage et toutes les manières d’une personne de qualité. Monsieur de Pourceaugnac Laissez-moi faire, j’ai vu les personnes du bel air ; tout ce qu’il y a, c’est que j’ai un peu de barbe. Sbrigani Votre barbe n’est rien, et il y a des femmes qui en ont autant que vous. Çà, voyons un peu comme vous ferez. Bon. Monsieur de Pourceaugnac Allons donc, mon carrosse : où est-ce qu’est mon carrosse ? Mon Dieu ! qu’on est misérable d’avoir des gens comme cela ! Est-ce qu’on me fera attendre toute la journée sur le pavé, et qu’on ne me fera point venir mon carrosse ? Sbrigani Fort bien. Monsieur de Pourceaugnac Holà ! ho ! cocher, petit laquais ! Ah ! petit fripon, que de coups de fouet je vous ferai donner tantôt ! Petit laquais, petit laquais ! Où est-ce donc qu’est ce petit laquais ? Ce petit laquais ne se trouvera-t-il point ? Ne me fera-t-on point venir ce petit laquais ? Est-ce que je n’ai point un petit laquais dans le monde ?
Mises en scène de Monsieur de Pourceaugnac en vidéo sur le site de l’INA
Réalisation pour la télévision par Jean Kerchbron, 1958
Avec Guy Pierauld.
Extrait sur le site de l’INA (version intégrale payante).
Mise en scène de Pierre Mondy à la Comédie-Française en 1987
Reportage télévisé et extraits sur le site de l’INA,
Interview de Bérengère Dautun, sur le site de l’INA Interview de Pierre Mondy, sur le site de l’INA
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