Dans le théâtre grec et romain, les masques représentent davantage des archétypes (le vieillard, le serviteur... ) que des personnages, même si on trouve des masques individuels pour des héros bien identifiés (Œdipe) ou des contemporains connus des spectateurs. Au Moyen-Âge, les drames liturgiques, les « Miracles » et autres « Jeux » ne se prêtent pas à l’utilisation de masques, qui se sont portés dans les fêtes populaires et les carnavals, notamment lors de la Fête des fous.
C’est avec la Renaissance et le développement de la Commedia dell’Arte que le masque revient au théâtre. Les troupes, composées d’acteurs professionnels, improvisent des pièces à partir de quelques canevas mettant en scène des personnages stéréotypés. À l’exception des titulaires des rôles d’amoureux, tous les acteurs portent des masques. Influencé par les Comédiens Italiens, Molière utilise dans quelques pièces des masques (pour le rôle de Mascarille par exemple, dans Les Précieuses ridicules) et fait réaliser, pour L’Amour médecin, des masques représentant quelques-uns des médecins les plus célèbres de l’époque. Au XVIIIème siècle, le théâtre de Marivaux se place presque entièrement sous le signe du masque et du travestissement. Le masque, permettant l’anonymat et le mystère, est très présent dans le drame romantique, que ce soit dans l’œuvre de Victor Hugo ou d’Alfred de Musset. C’est ensuite dans la deuxième moitié du XXe siècle, que le masque au théâtre connaît un nouvel essor avec les mises en scène de Jacques Lecoq, Giorgio Strehler, Antoine Vitez ou Ariane Mnouchkine.
Comédie-Française. Hernani. Acte III. Scène VI : Don Ruy Gomez, à don Carlos ...J'ai promis l'une ou l'autre. N'est-il pas vrai, vous tous ? Je donne celle-ci ; Prenez-la : [estampe] / Dessin de M. Brun ; gravure de M. Dutheil 1877. Source : BnF/Gallica