Actualité de Libre Théâtre

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Le Théâtre municipal Baltazar Dias de Funchal (Madère, Portugal)

À l’occasion de notre séjour à Madère pour voir les pièces Vendredi13 et Quarantaine de Jean-Pierre Martinez par la Compagnie GATO, Libre Théâtre a eu l’honneur de bénéficier d’une visite privée du Théâtre Baltazar Dias par sa directrice, Sandra Nóbrega, par ailleurs en charge du Département Culture et Tourisme de la municipalité de Funchal. 

Cet article retrace l’histoire de ce superbe bâtiment et propose quelques photographies rares de ce théâtre.

Histoire du bâtiment

Après la démolition du Teatro Grande, en 1833 lors de la guerre civile, les habitants de Madère demandent la construction d’un nouveau théâtre dans la ville de Funchal. Mais il faut attendre le 9 février 1882 pour que le Conseil municipal de Funchal prenne la décision de construire un théâtre, sur le terrain de l’ancien marché São João.

Le projet de l’architecte portugais Tomás Augusto Soler est retenu, mais suite à son décès en 1883, le projet est confié à son compatriote José Macedo de Araújo Júnior, qui dessine les plans d’un théâtre à l’italienne. Le maître d’œuvre est Manuel Francisco Pereira. On fait aussi appel à l’architecte et scénographe italien Luigi Manini, accompagné du portugais Eugénio Cotrim.

La pose de la première pierre a lieu le 24 octobre 1884. Les travaux de construction du nouveau théâtre sont achevés le 29 juillet 1887. Le théâtre ne sera inauguré officiellement que le 11 mars 1888, avec la représentation de la zarzuela « Las dos Princesas », par la compagnie espagnole de José Zamorano, venue des îles Canaries voisines.

 

Le nom du théâtre

Vue de la salle depuis la scène, avec la Compagnie GATO

Le nom du théâtre a été modifié plusieurs fois. Il est d’abord nommé « Dona Maria Pia » en hommage à la Reine puis, après la Révolution républicaine, en novembre 1910, le Conseil municipal  souhaite le baptiser « Doutor Manuel de Arriaga », en hommage au député de Madère et premier président élu de la République portugaise. Mais il faudra attendre son décès en 1917 pour que le théâtre porte son nom. 

En 1935, le conseil municipal change à nouveau le nom du théâtre pour honorer Baltazar Dias, le grand dramaturge et poète (aveugle) de la seconde moitié du XIXème siècle, né à Madère, et référence incontournable de la scène théâtrale portugaise.

Un théâtre à l’italienne

Le parterre compte 186 sièges et au même niveau de petites loges peuvent accueillir 66 personnes. Les premier et deuxième balcons sont également divisés en loges, d’une capacité de 134 personnes. Enfin, 6 personnes peuvent prendre place dans la galerie supérieure.
Le foyer accueille régulièrement de petits événements et des conférences.

Visite de la cave au grenier

Sous la scène
Sous la scène
Le trou du souffleur et son couvercle
Vue sur la scène et les pendrillons
Vue sur la scène et les pendrillons
Sandra Nóbrega et Jean-Pierre Martinez sur la terrasse du Théâtre
La Teia (toile) - Splendide salle où on peignait les décors
Vue plongeante sur le lustre surplombant la salle, depuis la Teia
Graffiti d'artistes sur les murs de la Teia

Editions

Ouvrage de Paulo Miguel Rodrigues retraçant l'histoire du théâtre et des spectacles qui ont été proposés

Le Théâtre édite également une collection, « Coleção Baltazar Dias », en collaboration avec le Centre des littératures et cultures lusophones et européennes de la Faculté des Lettres de l’Université de Lisbonne qui rassemble les œuvres oubliées des dramaturges madériens. Le premier volume était consacré à Baltazar Dias.

 

Le Théâtre national Ivan Vazov à Sofia (Bulgarie)

Au Théâtre National Ivan Vazov avec Silviq Shekilova, chargée des relations publiques
Avec Silviq Shekilova, chargée des relations publiques du Théâtre national

À l’occasion de notre deuxième séjour à Sofia pour assister à trois pièces de Jean-Pierre Martinez (Elle et LuiUn cercueil pour deux et Strip Poker), Libre Théâtre a eu l’honneur de bénéficier d’une visite privée du Théâtre national Ivan Vazov, avant d’être invité à une représentation de « Hashove » (Exilés), un spectacle à ne pas manquer, même si vous ne parlez pas bulgare. L’occasion de nous intéresser à l’histoire du Théâtre national Ivan Vazov.

Lien vers l’article général consacré au théâtre en Bulgarie

L’histoire du bâtiment

Maquette du Théâtre National
Plafond de la salle
Ivan Vazov devant le théâtre national

À la fin du XIXème siècle, après la guerre russo-turque qui aboutit à la libération de la Bulgarie du joug de l’Empire Ottoman, la ville de Sofia devient la capitale de la principauté de Bulgarie et se modernise. La construction d’un théâtre national est votée en décembre 1898. Le professeur Ivan Shishmanov, alors ministre de l’Éducation, transforme, sous l’impulsion des représentants les plus influents de la culture bulgare, la troupe « Larmes et rires » en une institution publique nommée Théâtre National.

Le bâtiment est construit près de l’ancien palais du tsar à Sofia (aujourd’hui la Galerie nationale d’art) à partir d’un projet des architectes viennois Hermann Helmer et Ferdinand Fellner, à l’emplacement du théâtre en bois Osnova. Le bâtiment est achevé fin 1906 et la première représentation a lieu le 3 janvier 1907. La salle peut accueillir 900 spectateurs. 

Ivan Shishmanov accueille la troupe du Théâtre national dans le nouveau bâtiment par ces mots : « Une jeune nation a besoin de l’influence ennoblissante de la scène. Voyez-vous non seulement comme des prêtres de l’art, mais aussi des éducateurs publics. Ce magnifique bâtiment n’est pas encore un théâtre. Il le deviendra lorsqu’il vivra par le jeu des acteurs »

Konstantin Kisimov dans "Le Mariage" de Gogol

En février 1923, lors d’une représentation, le décor de la scène s’enflamme soudainement. Le théâtre est gravement endommagé et la restauration du théâtre, dans un style néoclassique, dure jusqu’en 1929.

Lors du bombardement de Sofia en 1943/1944, le bâtiment est à nouveau gravement endommagé et réparé en 1945. La dernière grande rénovation a eu lieu en 1971-1975 avec la restauration de l’aspect d’origine du théâtre et la construction d’une deuxième salle, plus petite. En 2007 les façades, la toiture et les éléments décoratifs, notamment les dorures, sont rénovés.

Le Théâtre national Ivan Vazov aujourd'hui

Le Théâtre national dispose aujourd’hui d’une grande scène avec 780 places, d’une « salle de chambre » avec 135 places et d’une salle « Apostol Karamitev » au quatrième étage dotée de 90 places.

La grande salle
La salle de chambre, très modulable
La salle Apostol Karamitev
Apostol Karamitev

Comme de nombreux théâtres en Bulgarie, le Théâtre National dispose d’une troupe d’acteurs permanente, au sein de laquelle on retrouve certains des meilleurs acteurs bulgares, de différentes générations. 

57 pièces sont inscrites au répertoire du théâtre. De très nombreux auteurs bulgares ont écrit pour la scène et certaines pièces sont devenues des classiques.

Chaque saison, plus de 600 représentations sont proposées sur les trois scènes du théâtre. 

Hashove (Exilés) d'après Ivan Vazov, adaptation et mise en scène d'Alexander Morfov

En 1904, Hashove a été la première pièce à être mise en scène au Théâtre national. En 1954, elle était de nouveau programmée pour fêter le 50e anniversaire du théâtre.  Pour le centième anniversaire, Alexander Morfov a proposé une adaptation flamboyante de cette œuvre qui, depuis 2004, est donnée régulièrement dans la grande salle du Théâtre national, qui porte le nom de son auteur Ivan Vazov. 

La pièce, mêlant drame et comédie, raconte l’histoire d’un groupe de révolutionnaires bulgares réfugiés en Roumanie à la fin du XIXème siècle quand la Bulgarie faisait partie de l’Empire ottoman. Alexander Morfov fait appel à toute la machinerie sophistiquée du Théâtre national pour enchaîner de manière spectaculaire les tableaux, souvent d’une grande poésie : nous suivons les exilés dans un café, un théâtre, une patinoire ou au pied d’un mur où sont inscrits à la craie les mots « la Mort ou la Liberté »Sa mise en scène multiplie les clins d’œil au cinéma européen, d’Amélie Poulain à Wim Wenders, en passant par Fellini. Ne comprenant pas la langue bulgare, nous n’avons pas pu apprécier les répliques qui déchaînent l’hilarité de la salle. En revanche, la dimension universelle du propos, portée par le jeu des comédiens et le choix des musiques, ne peut qu’émouvoir. 
Une expérience théâtrale à ne pas manquer. 

Le Théâtre au Musée national d'histoire

Si vous êtes à Sofia, ne manquez pas le Musée national d’histoire, au pied du Mont Vitosha

Autour du théâtre
Vitrine consacrée à l'écrivain Aleko Konstantinov

Le théâtre en Bulgarie

La vie théâtrale

À l’occasion de la première d’Un petit meurtre sans conséquence de Jean-Pierre Martinez à Sofia, Libre Théâtre s’est rendu en Bulgarie. L’occasion de découvrir la scène bulgare : l’organisation de la vie théâtrale, les auteurs bulgares contemporains et le réseau des théâtres sur le territoire bulgare. 

Cet article a été mis à jour suite à notre deuxième séjour à Sofia à l’occasion des représentations de Elle et Lui, Un cercueil pour deux et Strip Poker.

Photo de ZarArt

Le théâtre occupe une place importante dans la vie culturelle de la Bulgarie, dont la population avoisine les 7 millions d’habitants. Chaque grande ville dispose d’une salle de spectacle et d’une compagnie théâtrale permanente, subventionnées par le gouvernement ou la municipalité.

La Bulgarie compte 37 théâtres subventionnés répartis sur le territoire bulgare : 8 se trouvent à Sofia (quatre sont gérés par l’État et quatre sont soutenus par la municipalité), les 29 autres sont répartis dans tout le pays (22 gérés par l’État, 7 municipaux). (voir la liste des théâtres en fin d’article et l’article qui est consacré au Théâtre national Ivan Vazov sur Libre Théâtre).

Depuis les changements démocratiques de 1989, un secteur théâtral privé et indépendant a émergé, avec quelques théâtres privés et de nombreuses compagnies indépendantes, qui bénéficient parfois d’aides de fondations ou de programmes européens. Certaines compagnies indépendantes proposent des productions itinérantes et jouent sur l’ensemble du territoire, dans les théâtres et dans les nombreux festivals qui se tiennent en été.

Les spectacles proposés sur la scène bulgare offrent une grande diversité : grands textes du répertoire européen, pièces d’auteurs bulgares, théâtre expérimental mais aussi pièces d’auteurs contemporains étrangers, notamment français (Yasmina Reza, Eric-Emmanuel Schmitt, Florian Zeller, Jean-Pierre Martinez…) La comédie est actuellement plébiscitée par le public bulgare.

Depuis la fin de la pandémie et la reprise de l’activité théâtrale, il n’y a pas de jours de relâche dans les théâtres. À Sofia, les grands théâtres proposent tous les soirs au moins une pièce, issue de leur « répertoire ». Au sein des théâtres, les « dramaturges » sont en charge de la programmation théâtrale et de la recherche de nouvelles pièces à proposer dans leur répertoire.  Le répertoire de chaque théâtre est constitué d’une quinzaine d’œuvres, que les comédiens sont susceptibles de jouer une à deux fois par mois : le programme de chaque théâtre est donc différent tous les soirs. Les comédiens pouvant être employés dans plusieurs théâtres, ils peuvent jouer quinze à vingt rôles différents par mois, sans compter leurs prestations dans des fictions télévisées ou des films de cinéma. Quand il se trouve au restaurant, le réflexe d’un comédien est d’apprendre par cœur le menu ! Cette anecdote que nous a racontée un célèbre comédien bulgare semble, dans ce contexte, à peine exagérée. 

Depuis la fin de la pandémie, le public fréquente assidûment les théâtres. Les représentations débutent en général à 19h ou 19h30. Toutes les représentations auxquelles nous avons assisté affichaient complet, avec un public de tous âges, très enthousiaste. Le prix d’une place de théâtre varie entre 14 et 26 leva (7 à 13 euros).

Les auteurs bulgares contemporains

Stanislav Stratiev (1941-2000) : dramaturge du théâtre de l’absurde et de la satire, directeur artistique du Théâtre Satirique à Sofia de 1975 à 2000 (La Vie bien qu’elle soit courte, Le Bus, Les Bains romains, De l’autre côté, Lapins en hiver, de l’autre côté …)

Margarit Minkov (1947-1997) : dramaturge reconnu pour son humour et son sens du dialogue, ayant beaucoup écrit pour le jeune public, dramaturge du Théâtre national Ivan-Vazov.
(
La Cheminée, Le Deuxième Mercredi, Prélude à leur tableau…)

Konstantin Illiev (1937) : dramaturge au Théâtre dramatique de Blagoevgrad et au Théâtre Sofia, puis au Théâtre National Ivan Vazov de 1995 à 2007 (Koutsoulan ou la Vierge aux loups)

Hristo Boytchev (1950) : dramaturge satirique, traduit en français
(
Cette chose-là, Le Colonel-oiseau, l’Invasion, Orchestre Titanic…)

Boyan Papazov (1943) : dramaturge, scénariste et réalisateur (Brader ses démons, Fureurs, Parler à ses puces)

Youri Datchev (1963) : journaliste, enseignant et dramaturge (Bar des larmes)
Plamen Doynov (1969) : dramaturge (Une femme en hiver, le Temps d’un café)
Dobromir Georgiev (1978) : dramaturge (L’Architecte de la vérité)
Elin Rachnev (1968) : journaliste, dramaturge au Théâtre National Ivan Vazov (Supporters)
Kamen Donev (1971) : comédien et dramaturge (L’Avion fugitif)

Liste des théâtres en Bulgarie

Théâtre national Ivan Vazov
Théâtre de l'armée bulgare
Académie nationale du Théâtre et du Film
Palais National de la Culture
Theatro
Théâtre satirique
Théâtre derrière le canal
Scène ouverte "Larmes et Rire"
Théâtre municipal de marionnettes
Nouveau Théâtre NDK
Théâtre 199

Sofia (София)

Théâtres nationaux
Théâtre national Ivan Vazov (Lien vers l’article qui lui est consacrée sur Libre Théâtre)
Théâtre Natfiz (Académie nationale du Théâtre et du Film) 
Théâtre de la jeunesse Nikolay Binev
Théâtre de l’Armée bulgare
Théâtre satirique « Aleko Konstantinov »
Théâtre Sfumato (Théâtre laboratoire) (excellent restaurant sous le théâtre)

Théâtre municipaux
Théâtre de Sofia
Petit théâtre municipal « Derrière le canal »
Théâtre Vazrahdane 
Théâtre municipal de marionnettes

Théâtres indépendants
Comedy Club Sofia
Theatro
Scène ouverte « Larmes et Rire » (scène où se produisent les compagnies indépendantes mais aussi des compagnies nationales)
Théâtre Azaryan (NDK)
Théâtre 199 « Valentin Stoychev »
Nouveau Théâtre (Hob)– NDK (Palais national de la culture)

********

Blagoevgrad (Благоевград)
Théâtre dramatique « Nikola Y. Vaptsarov »

Bourgas (Бургас)
Théâtre dramatique « Adriana Budevska »

Choumen (Шумен)
Théâtre dramatique et de marionnettes « Vasil Drumev »

Dimitrovgrad (Димитровград)
Théâtre dramatique municipal « Apostol Karamitev »

Dobritch (Добрич)
TPC « Yordan Yovkov »

Dupnitsa (Дупница)
Théâtre dramatique municipal « Nevena Kokanova »

Gabrovo (Габрово)
Théâtre dramatique Racho Stoyanov

Haskovo (Хасково)
Théâtre dramatique et de marionnettes « Ivan Dimov »

Kazanlak (Казанлък)
Théâtre municipal « Lyubomir Kabakchiev »

Kardjali (Кърджали)
Centre de théâtre et de musique « Dimitar Dimov »

Lovetch (Ловеч)
Théâtre dramatique Lovech

Montana (Монтана)
Théâtre dramatique « Dragomir Asenov »

Pazardjik (Пазарджик)
Théâtre dramatique et de marionnettes « Konstantin Velichkov »

Pernik (Перник)
Théâtre dramatique municipal « Boyan Danovski »

Pleven (Плевен)
Théâtre dramatique et de marionnettes « Ivan Radoev »

Plovdiv (Пловдив)
Théâtre romain de Plovdiv
Maison de la Culture « Boris Hristov »
Théâtre dramatique de Plovdiv

Razgrad (Разград)
Centre de théâtre et de musique

Roussé (Русе)
Théâtre dramatique Sava Ognianov

Sliven (Сливен)
Théâtre dramatique « Stefan Kirov »

Smolyan (Смолян)
Théâtre dramatique des Rhodopes « Nikolay Haitov »

Sozopol (Созопол)
Centre communautaire national « Père Paisii 1896 »

Stara Zagora (Стара Загора)
Théâtre dramatique Geo Milev

Targovichte (Търговище)
Théâtre dramatique Targovishte

Varna (Варна)
Théâtre dramatique Stoyan Bachvarov
Théâtre « Bulgaran »

Veliko Tarnovo (Велико Търново )
Théâtre musical et dramatique « Konstantin Kisimov »

Vidin (Видин)
Théâtre dramatique de Vidin

Vratsa (Враца)
Drame et théâtre de marionnettes – Vratsa

Yambol (Ямбол)
Théâtre dramatique « Nevena Kokanova

« Molière, le jeu du vrai et du faux » : une exposition passionnante de la BnF et la Comédie-Française sur le site Richelieu

À l’occasion du 400 ème anniversaire de la naissance de Molière, la BnF et la Comédie-Française présentent une exposition consacrée à la construction du mythe Molière à travers un ensemble exceptionnel de peintures, sculptures, manuscrits, éditions originales, maquettes de décors mais aussi photos et vidéos de spectacles. Une exposition passionnante qui fait aussi le point sur les derniers travaux de recherche consacrés à cette figure emblématique du théâtre.

L’exposition se déroule dans les galeries Mansart et Pigott, construites entre 1646 et 1658 dans le palais de Mazarin alors que Molière parcourait les routes de France avec sa troupe itinérante. Ce quartier est très imprégné du souvenir de Molière puisque l’on y trouve le lieu de résidence de sa famille (il est né au 96 rue Saint-Honoré), la maison où il est décédé (40 rue de Richelieu) et le premier théâtre du Palais-Royal où il a travaillé…

L’exposition développe en trois parties la thématique du vrai et du faux.

Panneau de l'exposition Molière - 2018 - © Stéphane Lavoué et Christian Lacroix – Bibliothèque-musée de la Comédie-Française

Une vie de légendes

Molière mourant assisté de deux sœurs de la charité, toile de Pierre-Auguste Vafflard (1806)

La mort de Molière

Le prologue de l’exposition est consacré à la mort de Molière. L’historiographie de Molière, fortement renouvelée ces dernières années, remet en question un certain nombre de récits mythiques liés à la vie et à la mort de ce grand dramaturge. Le 17 février 1673, Molière est pris d’un malaise sur scène lors de la quatrième représentation du Malade Imaginaire. Cependant, contrairement à la légende, il n’est pas mort sur scène mais dans son lit. Il est décédé, entouré de ses proches, d’une grippe foudroyante qui a fait de nombreuses victimes en 1673, et non pas d’une longue maladie. LMalade imaginaire n’est donc pas une pièce autobiographique. S’il n’a pas reçu les derniers sacrements, il a bien été enterré à l’issue d’une cérémonie religieuse menée par huit prêtres. La mort brutale de Molière a contribué à l’immense succès de sa dernière pièce. L’exposition présente des éditions pirates, dont les retranscriptions sont pour le moins approximatives voire lacunaires mais qui offrent de très intéressantes remarques sur la mise en scène originale de la pièce, informations qui ne figurent pas dans les didascalies des éditions ultérieures.

Le registre de Charles La Grange (mine inépuisable pour les chercheurs et les passionnés de l’histoire du théâtre) relate précisément la mort de Molière. 

« Ce même jour, après la comédie sur les dix heures du soir, Monsieur de Molière mourut dans sa maison rue de Richelieu, ayant joué le rôle dudit Malade imaginaire fort incommodé d’un rhume et fluxion sur la poitrine qui lui causait une grande toux de sorte que dans les grands efforts qu’il fit pour cracher il se rompit une veine dans le corps et ne vécut pas demi heure ou trois quarts d’heure depuis ladite veine rompue. Son corps est enterré à Saint-Joseph, aide de la paroisse Saint-Eustache. Il y a une tombe élevée d’un pied hors de terre. »

Charles Varlet dit La Grange, Extraict des receptes et des affaires de la comédie, 1685, Manuscrit © Coll. Comédie-Française

La salle expose également quelques « reliques » dont le bonnet de Molière pour le rôle d’Argan et la montre de Molière. Il ne subsiste aucun manuscrit de pièce, ni aucune lettre. Seules restent quelques signatures sur des actes notariés.

Le Molière raconté

La légende naît du vivant de Molière, avec les controverses autour de l’Ecole des Femmes et de Tartuffe : admirateurs et contempteurs dressent un portrait forcément déformé de l’auteur.

Extrait de Le Roi glorieux au monde, ou Louis XIV, le plus glorieux de tous les rois du monde, de Pierre ROULLÉ, 1664

Un homme, ou plutôt un Démon vêtu de chair et habillé en homme et le plus signalé impie et libertin qui fut jamais dans les siècles passés, avait eu assez d’impiété et d’abomination pour faire sortir de son esprit diabolique une pièce toute prête d’être rendue publique, en la faisant monter sur le Théâtre, à la dérision de toute l’Église, et au mépris du caractère le plus sacré et de la fonction la plus divine, et au mépris de ce qu’il y a de plus saint dans l’Église, ordonné du Sauveur pour la sanctification des âmes, à dessein d’en rendre l’usage ridicule, contemptible, odieux.

Nicolas Mignard, Molière dans le rôle de César pour La Mort de Pompée de Pierre Corneille, Huile sur toile, 1658 © P. Lorette, coll. Comédie-Française

La première biographie de Grimarest qui prétend avoir fréquenté Molière, est riche de nombreux épisodes souvent inventés. Elle fournit la matière à de multiples romans (Mikhaïl Boulgakov par exemple), pièces de théâtre, films (Ariane Mnouchkine) ou bandes dessinées. L’exposition rétablit la vérité historique, tout en rassemblant de multiples illustrations et différents témoignages de la construction collective de ce mythe national. Ainsi l’inventaire après décès de Molière prouve qu’il n’était pas un comédien marginal désargenté mais un bon bourgeois de Paris.

Au XXème siècle naît une autre légende : Pierre Corneille serait le véritable auteur des œuvres de Molière. Les travaux d’humanités numériques démontrent aujourd’hui sans conteste qu’il y a bien deux auteurs distincts : Corneille n’a pas écrit les pièces de Molière, mais a seulement collaboré à Psyché.

Molière chef de troupe

Molière est l’héritier d’une culture européenne et plus particulièrement italienne. La proximité avec les Comédiens Italiens a influencé sa création mais il a rapidement créé des personnages originaux : Sganarelle remplace Mascarille. 
L’exposition met aussi en avant le chef de troupe et l’influence des comédiens de l’Illustre Théâtre dans la distribution et la caractérisation des personnages de Molière.  L’Illustre Théâtre est une compagnie solidaire qui rassemble des personnalités variées répondant à la diversité des rôles. À sa fondation en 1680, la Comédie-Française hérite de ces principes, sept ans après la mort de Molière.

 

Claude Simonin, Le vray Portrait de Mr de Moliere en Habit de Sganarelle, vers 1660, Estampe à l’eau-forte. © BnF, département Estampes et photographie
Israël Silvestre, Seconde journée de La Princesse d’Élide, 8 mai 1664, Paris, Imprimerie royale, 1673, Estampe à l’eau-forte et au burin

Des spectacles pour le roi

Contrairement à la légende, Molière n’a jamais dîné à la table du roi, mais il est sans conteste un des principaux protagonistes des grandes fêtes royales données en 1664. Les comédies-ballets données dans leur intégralité ces dernières années, notamment par les Arts Florissants, ont rendu plus tangible le lien étroit de Molière avec la monarchie absolue de Louis XIV. La plupart des comédies de Molière ont été jouées à la cour, à la demande du roi. Mais cet attachement à la monarchie ne l’a pas empêché des années plus tard d’être apprécié par les révolutionnaires puis par les enseignants de la Troisième République.

Molière classique ou moderne

Molière par Charles Antoine Coypel - Huile sur toile 1734

La figure du comédien s’efface rapidement au profit de celle du dramaturge. Molière devient un auteur classique dès le XVIIIème siècle, une figure majeure de la littérature française ; il est inscrit dès le XIXème siècle dans les programmes scolaires, la langue française se définit comme « la langue de Molière » et la Comédie-Française comme la « maison de Molière ». L’exposition montre les différentes facettes de la « canonisation » du patron laïc du théâtre.

Molière auteur universel

Maquette de décor en volume pour Le Tartuffe, mise en scène de Roger Planchon, Théâtre de la Cité à Villeurbanne René Allio 1962

Au-delà de la multiplicité des hommages qui sont rendus à Molière, un des aspects les plus passionnants du remarquable travail des commissaires est la juxtaposition et la mise en relation de montages historiques ou contemporains (Jouvet, Vitez, Planchon, Lassalle, Roussillon, Savary…) : des dessins originaux, des maquettes de décors, des maquettes de maquillage, des notes d’intention ou des extraits de spectacles illustrent les multiples lectures (esthétiques, sociales, politiques…) qu’une même pièce autorise.

La force de Molière est d’avoir inventé la comédie de caractères, et le rire qu’il suscite en singeant nos travers et nos défauts traverse les siècles et les frontières. C’est également un excellent observateur des rapports de force au sein des familles ou de la société et le maître incontesté de la dénonciation de toutes les formes d’hypocrisie. Certaines interrogations sur l’identité dans Amphitryon ont une véritable portée philosophique. De même Molière, dans L’Impromptu de Versailles ou la Critique de l’Ecole des Femmes, à travers la mise en abyme du travail des comédiens et des controverses auxquelles il doit faire face, développe une réflexion passionnante sur le jeu entre le vrai et le faux.

Molière et les caractères de ses comédies par Edmond Geffroy, sociétaire de la Comédie-Française Huile sur toile 158 x 170 cm. © Collections Comédie-Française

L’exposition se clôt avec le BOT°PHONE, une installation interactive de l’artiste Rocio Berenger qui permet au visiteur de dialoguer avec Dom Juan pendant cinq minutes. Ce système, résultat de recherches en matière d’intelligence artificielle, est  programmé pour parler comme Dom Juan : des phrases originales sont générées à partir de ce que le système a appris du théâtre du XVIIème siècle, des textes de Molière et notamment de Dom Juan

Des spectacles pour le roi

Contrairement à la légende, Molière n’a jamais dîné à la table du roi (et encore moins d’une cuisse de poulet), mais il est sans conteste un des principaux protagonistes des grandes fêtes royales données en 1664. Les comédies-ballets données dans leur intégralité ces dernières années, notamment par les Arts Florissants, ont rendu plus tangible le lien étroit de Molière avec la monarchie absolue de Louis XIV. La plupart des comédies de Molière ont été jouées à la cour, à la demande du roi. Mais cet attachement à la monarchie ne l’a pas empêché des années plus tard d’être apprécié des révolutionnaires puis des enseignants de la Troisième République.

Costume du Commandeur dans le Dom Juan créé par Antoine Vitez au Festival d'Avignon de 1978

Cette exposition est l’occasion de découvrir également le site Richelieu, rouvert au public depuis le 17 septembre, avec son superbe jardin composé de plantes qui interviennent dans l’élaboration de supports d’écriture et d’impression, comme le papyrus ou le palmier à chanvre, sa célèbre salle ovale de lecture, ouverte à tous, et son remarquable musée, qui recèle également une multitude de trésors.

À partir du 27 septembre 2022 et jusqu’au 15 janvier 2023
BNF Richelieu, 5 rue Vivienne
Commissaires de l’exposition : Joël Huthwohl, directeur du département des Arts du spectacle (BnF) et Agathe Sanjuan, conservatrice-archiviste de la Comédie-Française.

À noter une autre exposition consacrée à « Molière en musiques » à quelques centaines de mètres, à la Bibliothèque-musée de l’Opéra.

Libre Théâtre – Lettre d’information du 20 juillet 2021 – spécial Avignon

Libre Théâtre à Avignon

Libre Théâtre est présent pendant toute la durée du festival à Avignon et vous accompagne dans le IN et dans le OFF avec ses recommandations.
Les compagnies peuvent enfin présenter leurs créations et le public est au rendez-vous, enthousiaste et heureux de retrouver le spectacle vivant. Malgré les nouvelles conditions sanitaires, le OFF continue jusqu’au 31 juillet. Les salles de spectacle et les comédiens sont mobilisés pour vous accueillir. Venez nombreux !

 

 


Les recommandations de Libre Théâtre

Spectacles recommandés par Libre Théâtre, vus en 2021 ou les années précédentes à Avignon ou à Paris, dans des genres très différents.

  • Incandescences, texte et mise en scène d’Ahmed Madani (Création 2021 à Avignon)
    Comment les jeunes d’aujourd’hui parlent d’amour ? Un spectacle complet, un hymne à la jeunesse et un message d’espoir. Un spectacle indispensable.
    Théâtre des Halles à 11h, jusqu’au 30 juillet.
  • Cœur ouvert de Claude Cohen (Création 2021 à Avignon)
    La confrontation entre Christiaan Barnard, auteur de la première transplantation cardiaque et son père, un pasteur rigoriste d’origine modeste. Un spectacle poignant de bout en bout, à ne pas manquer.
    Essaïon Avignon à 20h, jusqu’au 31 juillet
  • ADN de Dennis Kelly par la Compagnie DTM 9.4 (Création 2021 à Avignon)
    Les dialogues à la hache de Kelly, scandés par des comédiens habités par leurs rôles dans leur animalité, confèrent à la pièce une dimension véritablement hypnotique. Du théâtre à l’état pur.
    La Factory- Salle Tomasi à 21h55, jusqu’au 31 juillet
  • Peer Gynt est de retour d’après Henrik Ibsen par la Compagnie Les Affamés (Création 2021 à Avignon)
    Gilles Droulez interprète magnifiquement ce fanfaron tragi-comique.
    Théâtre des Corps Saints à 17h10, jusqu’au 31 juillet
  • Ni Brel ni Barbara par la Compagnie Les Monsieur Monsieur
    Comment peut-on encore chanter après Barbara et Brel ? Mario et Laurent nous font redécouvrir l’incroyable puissance poétique à jamais intacte des textes de Barbara et de Brel, aujourd’hui un peu occultée par des voix devenues trop familières. C’était une mission presqu’impossible. Ils y parviennent au-delà de toute espérance à force d’humilité, d’humour, de respect et d’amour pour ces deux figures tutélaires, à la fois protectrices et castratrices. Un spectacle tout public à ne manquer sous aucun prétexte.
    La Factory – Théâtre de l’Oulle, à 19h55, jusqu’au 31 juillet
  • Les souffrances de Job par la Compagnie DERAÏDENZ (Création 2021 à Avignon)
    Un voyage au cœur des ténèbres de notre inconscient collectif, dans un monde terrifiant peuplé de créatures effrayantes. Au-delà de ce spectacle magnifique, il faut saluer l’engagement total de l’ensemble de la troupe, puisque ce sont les spectateurs eux-mêmes qui, à leur arrivée, choisissent parmi l’ensemble des comédiens celui qui sera ce soir-là le bouc-émissaire.
    LaScierie, à 21h30, jusqu’au 28 juillet
  • Les Garçons et Guillaume à table ! de Guillaume Gallienne avec Maxence Marchand
    Un spectacle à la fois drôle, émouvant et troublant. Un pur moment de théâtre. À voir absolument.
    La Tâche d’encre à 12 heures jusqu’au 25 juillet
  • Variations énigmatiques d’Eric-Emmanuel Schmitt par la Compagnie Les Affamés
    Comédie brillamment dialoguée et pleine de rebondissements menée tambour battant par deux comédiens de grand talent.
    Théâtre des Corps Saints à 11h45 jusqu’au 31 juillet
  • Climax par la Compagnie Zygomatic (Création 2021 à Avignon)
    Peut-on rire du réchauffement climatique et de la catastrophe vers laquelle l’humanité s’achemine inexorablement ? Enchaînant des scènes burlesques d’une folle créativité sur des sujets parfois austères, les quatre comédiens-danseurs-chanteurs-mimes se démultiplient pour nous conduire dans divers points chauds de la planète afin de constater l’étendue du désastre.
    Espace Alya, à 21h10 jusqu’au 30 juillet
  • No limit de Robin Goupil (Création 2021 à Avignon)
    Une comédie burlesque qui rappelle avec bonheur l’univers loufoque du collectif ZAZ.
    Au Train bleu à 14h05 (jours pairs) jusqu’au 26 juillet
  • Le Discours de Fabrice Caro avec Benjamin Guillard (Création 2021 à Avignon)
    Le looser magnifique est superbement interprété par Benjamin Guillard, qui parvient à donner vie avec beaucoup de délicatesse et d’humour à ce texte ciselé.
    Théâtre des 3 Soleils, à 16h55, jusqu’au 31 juillet
  • Flagrant déni d’après Guy de Maupassant avec Alain Payen (Création 2021 à Avignon)
    Une série d’affaires judiciaires tragi-comiques. Alain Payen se démultiplie en incarnant tous les rôles, et parvient à leur donner vie sous nos yeux par quelques mimiques, en jouant à merveille de la façon de parler et des accents des personnages très nombreux et très divers qu’il interprète.
    Théâtre des Corps Saints à 10h30 jusqu’au 31 juillet
  • Tango Neruda mise en scène de Serge Barbuscia (Création 2021 à Avignon)
    C’est ici le tango popularisé par Gardel, la musique de Piazzolla, la peinture de Picasso, et la poésie de Neruda qui dialoguent, qui s’interpellent et qui se répondent, en un tourbillon parfaitement réglé de rimes plastiques et de rythmes poétiques.
    Théâtre du Balcon à 21h45 jusqu’au 30 juillet
  • Autant qu’on s’emporte en chantant à l’Atelier Florentin (Création 2021 à Avignon)
    Un spectacle très rythmé, à la fois musical et théâtral, qui nous invite à revisiter un répertoire de chansons connues ou méconnues, tout en abordant avec légèreté et humour le thème éternel des relations dans le couple.
    Atelier Florentin à 18h10, jusqu’au 31 juillet
  • La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt par la Compagnie Les Têtes de bois
    La gestuelle, les masques et les voix des comédiens confèrent à cette fable une dimension symbolique, pour revisiter un thème éternel : le pouvoir absolu de l’argent dans nos sociétés, l’absurdité de la jouissance qu’il procure à ceux qui le détiennent, pour en abuser, avec la servile complicité de ceux qui sont prêts à tout pour avoir quelques miettes. Une compagnie aux accents multiples, totalement engagée dans son art et dans son propos.
    Théâtre l’Adresse, à 14 h, jusqu’au 31 juillet
  • Le Dindon de Feydeau par la Compagnie Viva
    Le spectacle qui nous est offert tient du show de Broadway. On sort presqu’aussi épuisés que les comédiens de ce vaudeville conduit au rythme d’un match de boxe, et dans lequel même les petites anglaises aiment la castagne. Épuisés, mais ravis.
    Théâtre des Lucioles à 10h20 ou 17h35 jusqu’au 31 juillet
  • Le Procès Eichmann à Jérusalem de Joseph Kessel (Création 2021 à Avignon)
    Par la voix du comédien Ivan Morane, c’est Joseph Kessel qui pendant plus d’une heure s’exprime à la première personne pour commenter le procès d’Eichmann, qu’il était chargé de couvrir en 1961 pour France Soir à Jérusalem. Et c’est sans doute ce qui donne une telle intensité dramatique à ce spectacle.
    Théâtre des Halles à 19h jusqu’au 30 juillet
  • Qu’est-ce que le théâtre ? d’Hervé Blutsch et Benoît Lambert (Création 2021 à Avignon)
    Ce spectacle s’attache avec humour à désacraliser la sortie au théâtre… afin peut-être de voir un jour plus de monde dans les salles qu’aux terrasses des cafés qui les entourent. Un spectacle distrayant, servi par un couple de comédiens qui, en se moquant d’eux-mêmes et des travers de leur métier, emportent la sympathie et le rire du public.
    Au Nouveau Grenier à 12h ou 12h15, jusqu’au 28 juillet
  • Les Filles aux mains jaunes mise en scène de Johanna Boyé
    En 1914, les hommes étant partis au front pour combattre les ennemis de la patrie, les femmes sont appelées à les remplacer à leurs postes dans les usines pour faire tourner l’industrie de guerre. Servi par des comédiennes habitées par leur rôle et par une mise en scène menée tambour battant, ce spectacle illustre une page dans l’histoire de l’émancipation des femmes en France.
    Théâtre Actuel, à 10h, jusqu’au 31 juillet
  • Premier amour de Samuel Beckett, mise en scène de Jean-Michel Meyer (Création 2021 à Avignon)
    Jean-Quentin Châtelain, en adoptant une diction très particulière, proche de la scansion poétique, nous donne à entendre toutes les facettes de cette nouvelle singulière, non dénuée d’humour.
    Théâtre des Halles à 11 h, jusqu’au 30 juillet
  • Il Campiello de Carlo Goldoni mise en scène de Carlo Boso (Création 2021 à Avignon)
    Un voyage aux sources mêmes du théâtre, la commedia dell’arte, qui nous permet d’assister en plein air à un spectacle complet : dialogues enlevés, danses endiablées, chants italiens, pantomimes… Un théâtre de tréteaux qui, par la seule entremise de quelques décors peints et de costumes d’époque, mais surtout grâce à l’enthousiasme communicatif des onze comédiennes et comédiens présents sur scène, nous offre un moment de pur bonheur.
    Cour du Barouf à 12h30 jusqu’au 31 juillet
  • Penthésilée de Henrich von Kleist (Création 2021 à Avignon)
    Le texte puissant et poétique de Kleist est magnifié par des chorégraphies issues de multiples traditions et par les chants polyphoniques des merveilleux interprètes.
    Cour du Barouf à 20h jusqu’au 29 juillet
  • Madame Van Gogh de Cliff Paillé
    Au-delà du mythe, où est la vérité de Van Gogh ? Un spectacle qui donne à la fois à penser, à voir et à ressentir. À ne pas manquer.
    Théâtre Transversal à 21h20 jusqu’au 31 juillet
  • L’Affaire Dussaert de et avec Jacques Mougenot
    Scientifique de formation, Jacques Mougenot pousse jusqu’à l’absurde, avec une logique implacable, les mécanismes qui régissent aujourd’hui ce qu’on appelle le marché de l’art, devenu une véritable foire. Il nous embarque avec lui dans un univers où le simple excès de réalité suffit à faire surgir le surréalisme.
    Théâtre des 3 Soleils à 11h jusqu’au 31 juillet
  • NinaLisa de Thomas Prédour et Isnelle Da Silveira
    La vie de Nina Simone, icône de la lutte pour les droits civiques, racontée à travers sa relation, parfois difficile, avec sa fille Lisa, elle aussi devenue chanteuse. Deux voix fabuleuses nous racontent, au-delà de leur histoire singulière, celle de l’Amérique de la ségrégation. Un spectacle envoutant.
    La Manufacture à 19h30 jusqu’au 25 juillet
  • Gustave Eiffel, en Fer et contre Tous
    Merveilleusement mis en scène et en lumière, Alexandre Delimoges, qui est aussi l’auteur du texte, nous brosse de façon humoristique le portrait de cet architecte de génie qu’a été Gustave Eiffel, tout en nous rappelant avec malice ce que fut l’atmosphère exaltée de cette fin de dix-neuvième siècle, animée par un incroyable esprit de progrès et par un bouillonnement économique, social et artistique. Un spectacle divertissant, instructif et parfois même interactif, à voir aussi en famille.
    Au Théâtre des 3 Soleils à 17h25 jusqu’au 31 juillet
  • Life on Mars ? par la Compagnie Thespis (Création 2021 à Avignon)
    Les jeunes comédiens évoquent, dans une série de courtes scènes rythmées, parfois émouvantes ou sensuelles, les différentes formes que prend aujourd’hui l’ultra-moderne solitude, de la vie de bureau à la vieillesse, sans oublier la vie amoureuse.
    La Factory à 20h10 jusqu’au 31 juillet
  • Sosies de Rémi De Vos, mise en scène et scénographie Alain Timár (Création 2021 à Avignon)
    Une comédie grinçante qui raconte le parcours d’une bande de paumés qui, ne sachant pas trop d’où ils viennent, savent encore moins où ils pourraient bien aller, mais qui portent néanmoins en eux, chevillé au corps, le désir d’exister, ce qui fait aussi de chacun d’eux des héros de tragédie.
    Théâtre des Halles à 19h jusqu’au 30 juillet
  • Le cabaret de la crise de Luigi Cerri
    Trois jeunes comédiens aux talents multiples et à l’énergie renouvelable nous entraînent dans un show irrésistible où l’humour sert de véhicule à une pensée critique sur notre modèle économique et social. Un spectacle à la fois distrayant et salutaire.
    Théâtre des Barriques à 16h30 jusqu’au 31 juillet
  • Mousse par la Compagnie Scratch (Création 2021 à Avignon)
    Un « solo à deux », dans lequel le jonglage fait la part belle à l’humour, au burlesque, à l’absurde et à la poésie
    L’Occitanie fait son cirque en Avignon, Chemin de l’île Piot, à 12h jusqu’au 25 juillet
  • Danny and the deep blue sea de John Patrick Shanley
    Au-delà d’un canevas dramatique très américain, on assiste surtout à une formidable performance de comédiens façon Actor’s Studio, qui pendant une heure nous déclinent toutes les nuances psychologiques de deux âmes tourmentées, mais finalement si profondément humaines. Un intense moment de théâtre.
    Théâtre ARTO à 18h35 jusqu’au 31 juillet
  • Beaucoup de bruit pour rien par la Compagnie Viva (Création 2021 à Avignon)
    En attribuant les rôles masculins à des femmes et les rôles féminins à des hommes, la mise en scène d’Anthony Magnier étonne et suscite les interrogations, laissant à chacun le soin d’élaborer sa propre interprétation. Cet audacieux chassé-croisé permet pour une fois aux comédiennes d’avoir le « beau rôle » et aux comédiens de jouer avec les conventions théâtrales et plus généralement sociales.
    Théâtre des Lucioles à 17h35, jusqu’au 31 juillet
  • Une vie sur mesure de Cédric Chapuis
    Quand on naît avec le rythme dans la peau, mais que son cœur ne bat pas en mesure avec celui des gens normaux, on est irrémédiablement condamné à vivre à contretemps. Ce seul en scène à la fois drôle et touchant, au texte percutant ponctué de percussions, nous parle de la différence.
    Théâtre des Gémeaux à 10h, jusqu’au 31 juillet
  • La mégère apprivoisée de William Shakespeare mise en scène par Frédérique Lazarini(Création 2021 à Avignon)
    Au-delà de la virtuosité de la langue, le génie de Shakespeare, jusque dans ses tragédies, réside avant tout dans l’humour. Un humour qui est ici très bien rendu par ce parti-pris très créatif de mise en scène et par des comédiens de grand talent.
    Théâtre du Chêne Noir, à 102, jusqu’au 31 juillet
  • Parfum de femme par la Cie Gérard Vantaggioli(Création 2021 à Avignon)
    Un beau spectacle, très bien servi par une distribution remarquable, avec notamment l’excellent Jean-Marc Catella, très crédible dans ce personnage de vieux Don Juan cynique et désespéré, immortalisé par Gassman, et Vanessa Aiffe-Ceccaldi, qui interprète avec bio à elle seule tous les rôles féminins de la pièce. 
    Théâtre du Chien qui fume à 16h30, jusqu’au 30 juillet
  • Fin de service d’Yves Garnier par la Compagnie Cavalcade
    Les dialogues sont savoureux et les deux comédiens interprètent à la perfection ces personnages en quête d’une existence, par la parole elle-même, entre la triste réalité qui tue le désir et la vanité des passions illusoires. Un beau moment de théâtre.
    La Luna à 11h jusqu’au 31 juillet
  • Moone en concert à l’Atypik Théâtre (Création 2021 à Avignon)
    Une parenthèse musicale enchanteresse pour les amateurs de théâtre pendant le festival. Moone nous promet la lune, on la quitte à regret avec des étoiles dans les yeux.
    Atypik Théâtre à 20h20, jusqu’au 31 juillet
  • Josef Josef (Création 2021 à Avignon)
    Un voyage à travers le temps et l’espace, qui vous emmènera en Pologne, dans les Balkans et en Russie. Un spectacle à ne pas manquer, qui vous donnera envie de «boire à la vie».
    Théâtre du Roi René à 21h50, jusqu’au 31 juillet
  • Paul, Gershwin et moi (Création 2021 à Avignon)
    Un joli spectacle qui ravira les amateurs de la musique de Gershwin.
    La Petite Caserne à 13h30, jusqu’au 31 juillet
  • Corneille/Molière, l’arrangement
    Le texte est à la fois émouvant et drôle. Cette comédie historique est servie par deux comédiens de talent, qui réussissent à nous rendre très proches ces deux figures mythiques du théâtre français.
    Atelier Florentin à 22h jusqu’au 31 juillet
  • L’Âge d’Or de Georges Feydeau par la Compagnie IntraMuros & Cie (Création 2021 à Avignon)
    Comédie surprenante de Feydeau rarement représentée. Un spectacle joyeux et délirant.
    Pixel Théâtre Avignon, à 20h30, jusqu’au 31 juillet
  • Les Audacieux : Colette/Debussy (Création 2021 à Avignon)Une lecture musicale, par deux artistes « audacieux », Colette et Debussy. Un spectacle qui incite à la rêverie et au voyage. Un beau moment hors du temps.
    Verbe Fou à 10h30 jusqu’au 30 juillet

Autres spectacles recommandés

Ces spectacles ne sont plus à l’affiche à Avignon, mais visibles en tournée.


Jean Vilar et Avignon – Promenade photographique au Jardin des Doms

 Serge Lido (c) Sipa Press

Cinquante ans après la disparition de Jean Vilar, l’association Jean Vilar présente une exposition photographique en plein air qui invite à parcourir l’aventure vilarienne. Une trentaine de photographies singulières issues d’un minutieux travail de recherche dans les archives de la Maison Jean Vilar et dans différents fonds publics et privés. Ces photographies souvent inédites témoignent du lien indéfectible du théâtre et du Festival avec la Ville d’Avignon. Elles sont signées d’Agnès Varda, Maurice Costa, Suzanne Fournier, Serge Lido et Boris Lipnitski. En savoir plus

 

 


Théâtre en streaming

Pour ceux qui ne peuvent se rendre à Avignon, la chaîne Opsis TV propose une plateforme de streaming dédiée au spectacle vivant par abonnement qui permet d’accéder en illimité à des centaines de programmes consacrés au théâtre, à l’opéra et à la danse. Des directs depuis le festival OFF sont proposés en juillet. Lien vers la plateforme

 

 


Dernière publication de Libre Théâtre / La Comédiathèque

Sketchs en Série de Jean-Pierre Martinez. Cet ouvrage rassemble pour la première fois tous les sketchs de Jean-Pierre Martinez, jusque-là édités séparément sous la forme d’une vingtaine de recueils thématiques. Ces 309 sketchs abordent les sujets les plus divers, traités dans des styles très variés, mais ils illustrent bien l’obsession de l’auteur pour certains thèmes (l’amour, la socialité, le temps, la mort, l’absence de Dieu, le non-sens…) et sa prédilection pour la comédie, l’humour noir et l’absurde.  En savoir plus

 

 

 


Histoire du théâtre

Nouvelle parution : La Bible en scène, Bible, théâtre et réforme au XVIème siècle
Les sujets bibliques fournissent une part non négligeable des sujets au théâtre du XVIe siècle. Les grandes représentations de mystères, à la manière du moyen-âge, se prolongent alors mais des formes inspirées du théâtre antique viennent renouveler le langage théâtral, d’abord en latin puis en langues vernaculaires. Un volume passionnant, publié sous la direction de Gilbert Dahan, Annie Noblesse-Rochet et Matthieu Arnold.
Collection Travaux de la Faculté de théologie protestante de Strasbourg n°19. 2ème trimestre 2021.

Lien pour s’abonner à la Lettre d’information de Libre Théâtre en bas de page.

Lire du Théâtre à l’heure du confinement

 

Le théâtre se lit aussi !
En attendant que les théâtres ouvrent grand leurs portes, Libre Théâtre a proposé pendant la période de confinement quelques idées de lecture, des pièces courtes, souvent peu connues, décalées, dans des genres très différents, entre humour et humour noir, piochées dans notre site et accessibles comme toujours librement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Farces_et_Moralités#/media/File:L%27Epidémie,_par_J.-P._Carré.jpg
L’Épidémie d’Octave Mirbeau, par J.-P. Carré, 1913. 
Episode 1 : Epidémie et maladie
Episode 2 : Par la fenêtre
Episode 3 : Les leçons
Episode 4 : Les lettres

Episode 5 : Les voisins
Episode 6 : Le couple
Episode 7 : Le chien
Episode 8 : La science-fiction
Episode 9 : Au théâtre chez soi
Episode 10 : Le vélo
Episode 11 : les poissons
Episode 12 : l’écriture
Episode 13 : la forêt
Episode 14 : la photographie
Episode 15 : Théâtre et science
Episode 16 : Théâtre et masque
Episode 17 : Théâtre, travailleuses et travailleurs
Episode 18 : Théâtre et apprentissage

Apprendre à la maison est une tâche complexe qui requiert beaucoup de patience aussi bien pour les parents, les enfants que les enseignants en charge de garantir une certaine continuité pédagogique.  Nous vous proposons une petite exploration du thème de l’apprentissage et des figures de professeurs sur le site Libre Théâtre, dans des genres toujours très différents. Cette période de confinement est aussi l’occasion d’enrichir ses propres connaissances, en suivant des enseignements disponibles en ligne. 


Le Mercure Galant ou la Comédie sans titre d’Edme Boursault (1663)

Source gallica.bnf.fr
Estampe de 1763

Le Mercure galant a été représenté pour la première fois en 1663 à la Comédie-Française et a rencontré immédiatement un très vif succès. La pièce débute par une intrigue amoureuse, qui laisse rapidement la place à une suite de tableaux satiriques mettant en scène des personnages ridicules voulant à tout prix faire l’objet d’un article dans la célèbre gazette, Le Mercure galant. Ces tableaux, s’appuyant sur différents ressorts comiques, peuvent être joués comme des saynètes. Au-delà de ses qualités dramaturgiques, cette comédie constitue également un témoignage intéressant sur la vie d’un des premiers périodiques français, en illustrant la variété des informations publiées, l’apparition des articles publicitaires, l’importance de l’audience, mais aussi les tentatives de corruption ou les trafics d’influence. On découvre notamment un professeur qui propose sans succès d’enseigner l’usage de la langue normande.
Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre


Amour et Piano de Georges Feydeau (1883)

Georges Feydeau. Dessin de Yves Marevéry (1907)

Lucile, une jeune femme  de bonne famille attend son professeur de piano et pense qu’il s’agit d’Edouard qui vient de demander à la voir. Edouard, jeune provincial qui arrive à Paris, se trompe en réalité de maison, pensant être chez une actrice légère.
Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre

 

 

 


L’Aiglon d’Edmond Rostand (1900)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8438752h/f115.item
Sarah Bernhardt dans « L’aiglon ». Source : BnF/Gallica

L’action débute en septembre 1830, au palais de Schoenbrünn en Autriche. L’Aiglon est le fils de Napoléon Ier et de Marie-Louise d’Autriche, appelé à sa naissance roi de Rome et maintenant duc de Reichstadt. Il a été élevé à la cour de son grand-père autrichien, l’Empereur Frantz, après l’abdication de Napoléon en 1815. L’Aiglon a 19 ans. Autour de lui, et malgré la vigilance du Prince de Metternich, des alliances se nouent, des complots s’organisent pour le ramener en France afin qu’il succède à son père. Mais le spectre héroïque de Napoléon hante et écrase le jeune homme, idéaliste et rêveur. Il a une santé fragile et ne se sent pas prêt : il craint de ne pas être à la hauteur. Quand Flambeau, un ancien grognard de l’armée napoléonienne, le convainc de fuir l’Autriche pour rejoindre Paris, il est arrêté.
Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre


Monsieur Vernet de Jules Renard (1903)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6136700j
Illustration de Maillaud extraite de l’édition Fayard de 1911. Source BnF/Gallica

Monsieur et Madame Vernet se prennent d’amitié pour un jeune artiste, Henri Gérard. La famille Vernet doit partir pour deux mois au bord de la mer et M. Vernet propose à Henri de les accompagner. L’entourage est conquis par ce beau jeune homme, qui s’éprend de Mme Vernet et lui déclare sa flamme.
En adaptant pour le théâtre son célèbre roman L’Écornifleur, Jules Renard met en scène dans cette comédie en deux actes des personnages ordinaires, mais sensibles. Entre humour et mélancolie, l’écriture, ramassée et précise, évoque avec subtilité les relations d’un couple.
Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre


Strip Poker de Jean-Pierre Martinez (2011)

Strip Poker

Inviter ses nouveaux voisins pour faire connaissance : un pari risqué qui peut coûter cher et donner lieu à une comédie poker où chacun doit mettre carte sur table… 

Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre (les versions en anglais, espagnol, allemand, portugais de cette pièce sont également téléchargeables gratuitement).

 


Et ailleurs sur le web

MOOC « Lire le théâtre »

L’Académie Charles-Dullin propose un MOOC « Lire le théâtre ». Ce cours, porté par Stanislas Nordey, écrit par Pauline Bouchet et Jean-Pierre Ryngaert, retrace les évolutions de l’écriture théâtrale de l’antiquité à nos jours, s’intéresse aux  différents niveaux de lecture d’un texte dramaturgique et propose un panorama de l’édition théâtrale en France et dans le monde.  Plusieurs interviews de metteurs en scène et de dramaturges complètent les exposés. Ce MOOC s’adresse aux passionnés de théâtre et aux apprentis metteurs en scène.  (Tarif spécial confinement : 15€ – 60€ pour 6 Mooc autour de la mise en scène et la production de spectacles) Des formations certifiantes sont aussi possibles.  Lien pour en savoir plus


Représentations en direct

La Femme de ma vie d’Andrew Payne, adaptation et jeu Robert Plagnol

Pour continuer à faire vivre le théâtre, Robert Plagnol vous invite à une représentation en direct jeudi, vendredi ou samedi à 19 heures.

Croquis sur vif pendant la représentation par Bénédicte Roullier, lescroquis.fr

Robert Plagnol donne corps à ce personnage très « écrit » de macho passablement border line, et parvient à susciter l’empathie en révélant la fragilité d’un «gorille» au destin tragique, qui ne craint qu’une personne sur Terre, son père, et qui n’a pour seul espoir de s’en sortir que la femme de sa vie.
Seul, muni de son smartphone, il joue de façon magistrale avec les codes du théâtre et du cinéma. Une performance remarquable à ne pas manquer en cette période de confinement.
Voir la critique du spectacle sur Libre Théâtre (Avignon 2018)
Pour y assister gratuitement, rendez-vous sur ZOOM dès 18h45 : cliquez sur ce lien  (attention les retardataires ne pourront pas assister à cet événement).


Le théâtre se lit aussi ! En attendant que les théâtres ouvrent de nouveau leurs portes et que l’on se précipite tous ensemble dans les salles, petites et grandes, pour profiter du spectacle toujours vivant, Libre Théâtre vous propose chaque jour quelques idées de lecture : des pièces, souvent peu connues, décalées, dans des genres très différents, piochées sur notre site et accessibles comme toujours librement, ainsi que quelques pépites littéraires, cinématographiques ou télévisuelles, récoltées sur le web.
Tous les textes sur Libre Théâtre sont libres de droit de représentation, à l’exception des pièces de Jean-Pierre Martinez
 (accessibles librement à la lecture, mais soumises aux droits de représentation, gérés par la SACD).

En ce Premier Mai très particulier, Libre Théâtre s’intéresse au monde du travail à travers les textes présents sur son site.
Cette lettre d’information est dédiée aux travailleurs actuellement en première ligne : infirmières, aides-soignants, médecins, pharmaciens, éducateurs,  caissières, éboueurs, agents d’entretien, facteurs, pompiers, policiers, livreurs, conducteurs de métro et de bus… et toutes celles et ceux qui œuvrent dans l’ombre.

Petit plus pour les lecteurs de la Lettre de Libre Théâtre : Robert Plagnol joue en direct pour vous les jeudis, vendredis et samedis à 19h, La Femme de ma vie, d’Andrew Payne, un spectacle que nous avions vu à Avignon en 2018.


Mille francs de récompense de Victor Hugo (1866)

http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/victor-hugo_justitia_crayon-graphite_plume-dessin_pinceau-dessin_encre-brune_lavis_lavis-d-encre-de-chine_fusain_rehauts-de-gouache?force-download=411122
Justicia par Victor Hugo. (C) RMN-Grand Palais / Agence Bulloz. Source : RMN

Un hiver glacial et enneigé des années 1820, à Paris. Pourchassé par la police, Glapieu en cavale, se réfugie dans un appartement sinistre où vivent Zucchimo, un vieil homme ruiné et malade, sa fille et sa petite-fille. Arrive Rousseline, agent d’affaires d’un riche banquier, le baron de Puencarral. Au nom de son patron, et pour une dette inférieure à quatre mille francs, Rousseline, accompagné d’huissiers, va faire procéder à la saisie des meubles. Mais il a un projet en tête et propose un marché aux deux femmes : il renoncera à la saisie, en échange de la main de Cyprienne….
Quatre ans après Les Misérables, Victor Hugo dénonce à nouveau l’injustice et la misère sociale à travers le regard ironique de Glapieu, voleur, poète et humaniste qui incarne paradoxalement la probité, mélange de Gavroche et de Jean Valjean.
Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre


Les Corbeaux de Henry Becque (1882)

http://www.nga.gov/content/ngaweb/Collection/art-object-page.93967.html
Les Honnêtes femmes; Conférence, Poésies inédites d’Henry Becque. Source : NGA Image

Vigneron, un industriel prospère, coule des jours heureux, entouré de sa femme, de leurs trois filles, Blanche, Marie et Judith et de son fils. Hélas, Vigneron meurt brusquement. Teissier, l’ancien associé, Bourdon le notaire et Lefort l’architecte s’entendent pour spolier et ruiner la famille. Le fils s’engage dans l’armée et les quatre femmes se retrouvent totalement démunies. Aucune aide ne viendra, ni du fiancé de Blanche, qui rompt toute relation sous la pression de sa mère, ni du jeune professeur de musique de Judith. La seule issue sera le sacrifice de Marie, qui accepte d’épouser le vieil associé Teissier :  le vieux corbeau protégera désormais la famille des rapaces qui continuent à roder.
Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre


Les Mauvais Bergers d’Octave Mirbeau (1897)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53094810t/f77
Le bon berger, O. Mirbeau, fustige les mauvais bergers : Ch. Léandre. Source BnF/Gallica

L’histoire tragique d’une grève ouvrière, lancée par Jean Roule, ouvrier anarchiste, et Madeleine Thirieux, qui vient de perdre sa mère, morte d’épuisement. Malgré les tentatives de conciliation du fils du patron, Robert Hargand, on envoie la troupe. 
Une tragédie sociale évitant tout manichéisme et un témoignage poignant sur la lutte des ouvriers pour améliorer leurs conditions de travail.
Texte intégral sur Libre Théâtre

et quelques comédies malgré tout


Frisette d’Eugène Labiche et Auguste Lefranc (1846)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53066341c
Caricature d’Eugène Labiche pour le Panthéon Nadar. Source : BnF/Gallica

Pour faire fonctionner sa petite entreprise, Mme Ménachet, ingénieuse  logeuse, a trouvé moyen de louer la même chambre à deux personnes qui ne se connaissent pas :  Frisette est ouvrière en dentelles et travaille la journée alors que Gaudrion est boulanger et travaille la nuit… Tout fonctionne pour le mieux, jusqu’au jour où l’un et l’autre se retrouvent face à face découvrant ainsi la supercherie… Ils ont été victimes tous les deux d’aventures amoureuses qui se sont mal terminées et ne sont pas prêts à faire confiance à une personne de l’autre sexe.
Texte intégral sur Libre Théâtre

 


Cent millions qui tombent de Georges Feydeau (1911)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b85969490
Cassive, dans l’Album Reutlinger

John, domestique de Paulette, une jeune femme peu agréable avec les gens de maison, essaie de convaincre ses collègues, Isidore et Philomèle de se syndiquer, lorsque leur maîtresse surgit. Son amant d’un soir Snobinet, un comédien du théâtre Sarah Bernhardt, est encore dans la chambre quand soudain Serge, qui entretient Paulette, arrive de manière impromptue de Monte-Carlo. Serge découvre qu’il a été trahi et apprend à Paulette qu’il est ruiné. Un message arrive pour le domestique Isidore: il vient d’hériter de cent millions… Toutes les relations sociales se trouvent bouleversées par cette nouvelle.  Une comédie inachevée de Feydeau.
Texte des deux premiers actes sur Libre Théâtre


Crise et châtiment de Jean-Pierre Martinez (2012)

Crise et châtimentUn comédien au chômage, recruté par une banque en faillite, découvre qu’il a été engagé pour faire office de bouc émissaire. Mais le cauchemar ne fait que commencer…
Lien vers le texte intégral sur Libre Théâtre

 

 

 

 


Et ailleurs sur le web – Représentations en direct

La Femme de ma vie d’Andrew Payne, adaptation et jeu Robert Plagnol

Pour continuer à faire vivre le théâtre, Robert Plagnol vous invite à une représentation en direct.

Derrière la fenêtre de l’appartement obscur où il se cache, Franck attend la femme de sa vie. Celle qui le sauvera des conséquences fâcheuses de la dernière embrouille dans laquelle il s’est fourré, dans l’espoir de sortir de sa condition de chauffeur de maître pour se faire une place au soleil parmi les nantis peu scrupuleux qui l’emploient. En attendant l’arrivée providentielle de son ange gardien, qui tarde à venir, Franck nous raconte les circonstances qui l’ont conduit dans cette situation délicate. Il faut dire que sa vie entière n’est qu’une suite sans fin de situations délicates. Car Franck est un drôle de type. Il lit des livres, mais c’est  un impulsif. Il sait se servir de sa tête mais en dernier recours, la solution à tous ses problèmes reste toujours un bon coup de boule.
Seul, muni de son smartphone, Robert Plagnol joue de façon magistrale avec les codes du théâtre et du cinéma. Une performance remarquable à ne pas manquer en cette période de confinement.
Voir la critique du spectacle sur Libre Théâtre (Avignon 2018)
Les représentations se déroulent les jeudis, vendredis et samedis à 19H en direct sur Zoom.
Pour réserver et recevoir le lien, envoyez un message à : lafemmedemavie@orange.fr   


Le théâtre se lit aussi ! En attendant que les théâtres ouvrent de nouveau leurs portes et que l’on se précipite tous ensemble dans les salles, petites et grandes, pour profiter du spectacle toujours vivant, Libre Théâtre vous propose chaque jour quelques idées de lecture : des pièces, souvent peu connues, décalées, dans des genres très différents, piochées sur notre site et accessibles comme toujours librement, ainsi que quelques pépites littéraires, cinématographiques ou télévisuelles, récoltées sur le web.
Tous les textes sur Libre Théâtre sont libres de droit de représentation, à l’exception des pièces de Jean-Pierre Martinez
 (accessibles librement à la lecture, mais soumises aux droits de représentation, gérés par la SACD).

Masque du spectacle L’Âge d’or – Théâtre du Soleil

Le masque va devenir dans les prochains jours l’accessoire indispensable de nos sorties. Malheureusement les masques de théâtre ou de carnaval ne présentent pas de protection suffisante et nous ne verrons pas de Capitaine Matamore ou d’Arlequin dans les rues.
Dans le théâtre grec et romain, les masques représentent davantage des archétypes (le vieillard, le serviteur…) que des personnages, même si on trouve des masques individuels pour des héros bien identifiés (Œdipe) ou des contemporains connus des spectateurs. Au Moyen-Âge, les drames liturgiques, les « Miracles » et autres « Jeux » ne se prêtent pas à l’utilisation de masques, qui sont portés dans les fêtes populaires et les carnavals, notamment lors de la Fête des fous.
C’est avec le développement de la Commedia dell’Arte que le masque revient au théâtre. Les troupes, composées d’acteurs professionnels, improvisent des pièces à partir de quelques canevas mettant en scène des personnages stéréotypés. À l’exception des titulaires des rôles d’amoureux, tous les acteurs portent des masques. Influencé par les Comédiens Italiens, Molière utilise dans quelques pièces des masques (pour le rôle de Mascarille par exemple, dans Les Précieuses ridicules) et fait réaliser, pour L’Amour médecin, des masques représentant quelques médecins célèbres de l’époque. Au XVIIIème siècle, le théâtre de Marivaux se place sous le signe du masque et du travestissement. Au siècle suivant, le masque, permettant l’anonymat et le mystère, est très présent dans le drame romantique, que ce soit dans l’œuvre de Victor Hugo ou d’Alfred de Musset. C’est ensuite dans la deuxième moitié du XXe siècle que le masque au théâtre connaît un nouvel essor avec les mises en scène de Jacques Lecoq, Giorgio Strehler, Antoine Vitez ou Ariane Mnouchkine. Le masque est ainsi une discipline de base au Théâtre du Soleil : « Nous nous sommes aperçus que le masque imposait un tel travail sur le signe théâtral, sur la façon de représenter les choses, qu’il constituait une discipline de base et cette discipline nous est devenue indispensable. »


Hernani de Victor Hugo (1830) 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8406126h/f4
Hernani. Les feux de la rampe. 1830. Source : BnF/Gallica

Le roi d’Espagne Don Carlos s’introduit la nuit dans la chambre de Doña Sol dont il est secrètement amoureux. Caché dans une armoire, il assiste à la rencontre entre Doña Sol et Hernani, un banni. Hernani, fils d’un homme décapité sur ordre du père de Don Carlos, s’est promis de venger son propre père. Doña Sol aime Hernani mais elle est fiancée à son oncle sexagénaire, Don Ruy Gomez de Silva.
Lien vers le texte intégral de la pièce et la chronique autour de l’œuvre


Lucrèce Borgia de Victor Hugo (1833)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436362w/f62.item
Mlle Georges dans le rôle de Lucrèce Borgia. 1837. Source : BnF/Gallica

Sur Ferrare règne la vénéneuse Lucrèce Borgia, femme de pouvoir aux mains tachées de sang et coupable d’inceste, ajoutant aux crimes des Borgia celui de fratricide. Gennaro, fruit de son union avec son frère, ignore l’identité de ses parents. Lors d’un bal à Venise, il courtise une belle masquée, avant de découvrir avec horreur le visage de Lucrèce,
tremblante d’amour pour ce fils qu’elle approche en secret, dissimulée dans la féerie du carnaval. Piquée par l’affront des amis de Gennaro qui l’ont démasquée, et soupçonnée d’adultère par son mari Don Alphonse, Lucrèce enclenche une terrible vengeance dont l’implacable dessein ne peut être qu’inextricablement lié à la destinée de son fils.
Lien vers le texte intégral de la pièce
À ne pas manquer sur la chaîne de la Comédie Française (et sur Facebook) la mise en scène  de Denis Podalydès Mardi 28 avril à 20h30 


La Nuit vénitienne ou les noces de Laurette d’Alfred de Musset (1830)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b22002305/f33
Illustrations pour les oeuvres d’Alfred de Musset/ Eugène Lami, peintre ; Adolphe Lalauze, graveur 1883. Source : BnF/Gallica

Razetta, noble vénitien à demi ruiné, aime Laurette. Mais son tuteur l’a promise au prince allemand d’Eysenach. Razetta menace de se tuer si Laurette ne le suit pas ou si elle ne tue pas le Prince avec le stylet qu’il lui remet.
Texte intégral sur Libre Théâtre

 

 

 


Lorenzaccio d’Alfred de Musset  (1834)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9016289w/f1.item
Sarah Bernhardt Théâtre de la Renaissance. Affiche de Mucha.

Florence, janvier 1537. Lorenzo, un jeune idéaliste, veut renverser son cousin Alexandre de Médicis, qui règne en tyran sur Florence, et favoriser la restauration de la république. Afin d’être au plus près d’Alexandre, Lorenzo s’est transformé en débauché. Parallèlement, deux autres intrigues sont développées : la marquise Cibo, espionnée par son beau-frère le cardinal Cibo, est courtisée par Alexandre et souhaite influencer sa politique. Côté républicain, les familles sont bannies et essaient vainement de s’organiser ; les Strozzi luttent pour préserver l’honneur de la fille de la famille, Louise. Lorenzo assassine son cousin mais échoue à déclencher une révolte du côté des républicains. Sa tête est mise à prix et il sera à son tour assassiné.
Texte intégral et iconographie sur Libre Théâtre


Quarantaine de Jean-Pierre Martinez (2020)

Quatre personnes qui ne se connaissent pas se retrouvent malgré elles placées en quarantaine dans ce qui s’avère être un théâtre désaffecté. Derrière une vitre imaginaire, des gens (les spectateurs) les observent. Les présumés malades s’interrogent. Par quel virus auraient-ils bien pu être contaminés ? Que risquent-ils exactement ? Quand et comment tout cela va-t-il se terminer ? On comprend peu à peu que ce huis-clos se situe dans un futur proche où Big Brother règne en maître, et que la raison de cette quarantaine n’est peut-être pas strictement médicale.
Lien pour télécharger intégralement et gratuitement la pièce


Et ailleurs

Le Théâtre du Soleil

Le Théâtre du Soleil met à disposition tous ses spectacles dont notamment Molière (le film complet de 4h) sur la plateforme vimeo.
À lire sur le site du Théâtre du Soleil :
Le Masque, une discipline de base au théâtre du soleil
Le spectacle l’Âge d’Or


À ne pas manquer  quand vous pourrez aller au théâtre (et à programmer)

Betún par la Compagnie Teatro Strappato

Que des enfants doivent vivre seuls, livrés à eux-mêmes et à la merci des adultes, dans les jungles urbaines les plus misérables du monde est une vérité effroyable qu’on préfère ignorer tant elle est difficile à concevoir dans toute son horreur. Il n’y a pas de pire violence que celle qui s’exerce sur des êtres sans défense, qui n’ont ni toit, ni biens, ni famille. Des êtres qui souvent n’ont même pas d’état civil. Des êtres donc qui officiellement n’existent pas. Des êtres sans nom qui ne sont rien. Que peut-on encore voler à un orphelin qui n’a rien ? Son intégrité même. Ses derniers espoirs. Son innocence. Son corps. Ses organes. Et finalement son âme. C’est cette inconcevable réalité qui nous est décrite dans ce spectacle muet, par la seule puissance du geste et du masque. Car il n’y a pas de mots assez forts pour décrire la négation de l’humain à travers le martyre d’un enfant. Soyons clairs, Betún est un spectacle sur les enfants. Pas un spectacle pour enfant. Même si c’est aussi un très beau spectacle, c’est avant tout un spectacle bouleversant, engagé et courageux, appelant à une prise de conscience.
Lien vers la recommandation de Libre Théâtre


Le théâtre se lit aussi ! En attendant que les théâtres ouvrent de nouveau leurs portes et que l’on se précipite tous ensemble dans les salles, petites et grandes, pour profiter du spectacle toujours vivant, Libre Théâtre vous propose chaque jour quelques idées de lecture : des pièces, souvent peu connues, décalées, dans des genres très différents, piochées sur notre site et accessibles comme toujours librement, ainsi que quelques pépites littéraires, cinématographiques ou télévisuelles, récoltées sur le web.
Tous les textes sur Libre Théâtre sont libres de droit de représentation, à l’exception des pièces de Jean-Pierre Martinez
 (accessibles librement à la lecture, mais soumises aux droits de représentation, gérés par la SACD).

Libre Théâtre continue, pendant cette période de confinement, à rechercher et dénicher des textes de théâtre peu connus, puis à les traiter.
Nous avons choisi de nous intéresser à la Nouvelle Idole de François de Curel, un drame mettant en scène un médecin qui, pour mieux connaître le cancer et le guérir, choisit de commettre un acte irréparable. La pièce a été créée au Théâtre Antoine en 1899. Au-delà de cette intrigue, illustrant les trois concepts qui, selon l’auteur, permettent à l’homme de s’élever (la Science, la Foi et l’Amour), cette pièce est aussi l’occasion de se replonger dans un mouvement théâtral apparu au XIXème siècle, le naturalisme, de s’intéresser aux travaux de mise en scène d’André Antoine, le créateur du Théâtre-Libre, ainsi qu’au médecin qui a inspiré cette histoire.
Pour poursuivre l’exploration de ce thème, nous vous recommandons vivement demain 21 avril, sur la chaîne de la Comédie-Française, la Vie de Galilée de Bertolt Brecht, mise en scène d’Antoine Vitez.
Nous venons également de mettre en ligne la nouvelle pièce de Jean-Pierre Martinez, Brèves du temps qui passe, une comédie à sketchs inspirée par la période étrange que nous vivons actuellement.


La Nouvelle Idole de François de Curel

Caricature du docteur Eugène Doyen dans La Vie ardennaise illustrée. Journal artistique et littéraire.

Albert Donnat, médecin réputé et professeur à l’Ecole de médecine, a commis un acte irréparable. Travaillant sur le cancer et soignant une jeune religieuse phtisique dont le diagnostic laisse présager sa mort prochaine, il lui inocule une tumeur pour en pouvoir suivre l’évolution. Le scandale de ses expérimentations humaines est dévoilé par la presse. Sa femme le rejette violemment, dans un premier temps, et essaie de trouver du réconfort auprès d’un jeune psychologue expérimental. La jeune fille guérit miraculeusement de sa phtisie, après avoir bu de l’eau de Lourdes, sans savoir qu’elle va bientôt mourir d’un autre mal : le savant constate que le cancer « inoculé » se développe à grande vitesse dans le corps de la patiente. Albert décide alors de s’injecter à son tour les cellules cancéreuses.
Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre et le contexte de sa création


Brèves du temps qui passe de Jean-Pierre Martinez


Depuis la préhistoire jusqu’à la fin du monde, quelques instantanés de nos vies dérisoires.

Comédie à sketchs. 12 sketchs en duo (hommes ou femmes)

Lien vers le texte intégral de la pièce sur Libre Théâtre

 

 


Et ailleurs sur le web

La Vie de Galilée de Bertolt Brecht – mise en scène d’Antoine Vitez

«Aujourd’hui, dix janvier 1610, l’humanité inscrit dans son journal : ciel aboli »
Spectacle filmé au Théâtre de la Porte Saint-Martin en juillet 1991
À ne pas manquer sur la chaîne de la Comédie-Française (sur YouTube ou Facebook), Mardi 21 avril à 20h30 


Sur une thématique proche, lire aussi le premier épisode de cette série, consacré aux épidémies et à la maladie.


Le théâtre se lit aussi ! En attendant que les théâtres ouvrent de nouveau leurs portes et que l’on se précipite tous ensemble dans les salles, petites et grandes, pour profiter du spectacle toujours vivant, Libre Théâtre vous propose chaque jour quelques idées de lecture : des pièces, souvent peu connues, décalées, dans des genres très différents, piochées sur notre site et accessibles comme toujours librement, ainsi que quelques pépites littéraires, cinématographiques ou télévisuelles, récoltées sur le web.
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