Biographie de Tristan Bernard
Tristan Bernard, de son véritable nom Paul Bernard est né à Besançon le 7 septembre 1866 dans une famille juive alsacienne. Il est né dans la même rue que Victor Hugo, la Grande-Rue, « lui au 138 et moi, plus modestement au 23 ».
Tristan Bernard quitte Besançon pour Paris à l’âge de quatorze ans et fait ses études au lycée Condorcet, puis à la faculté de Droit. Sa carrière d’avocat est très brève. Il travaille un temps dans l’usine de son père puis collabore à partir de 1891 à la Revue Blanche. Cette revue fondée en 1889 par les frères Natanson rassemble pendant dix ans la plupart des écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques, intellectuels les plus marquants de la fin du XIXe siècle et du début du XXème siècle.
Joueur, il mise un jour sur un cheval portant le nom de Tristan. Le cheval gagne la course, lui rapporte une importante somme d’argent : il prend alors le nom du cheval pour signer ses articles.
Passionné par le sport, il devint, en 1894, directeur sportif du Vélodrome Buffalo, et rédacteur en chef du Journal des Velocipédistes.
En 1894, il publie en collaboration avec Pierre Veber Un recueil de fantaisies, Vous m’en direz tant ! Il rédige, seul, un journal éphémère : Le Chasseur de Chevelures (Moniteur du Possible) . En 1894 également il publie Vous m’en direz tant son premier recueil de contes (en collaboration avec Pierre Veber). En 1895, sa première pièce, Les Pieds nickelés, remporte un grand succès, au Théâtre de L’Œuvre.
En 1904, il fait partie de la première rédaction de L’Humanité, le journal de Jean Jaurès et contribue en 1917 aux débuts du Canard enchaîné.
Tristan Bernard est aujourd’hui principalement connu pour ses bons mots. Il a écrit 21 romans, dont plusieurs romans policiers. En 1899, il publie Mémoires d’un jeune homme rangé, titre que Marguerite Youcenar féminisera pour le premier volet de son oeuvre autobiographique.
Tristan Bernard a écrit près de 70 pièces, principalement des vaudevilles fantaisistes et des comédies de mœurs.
L’anglais tel qu’on le parle a été représenté à la Comédie-Française le 1er janvier 1907, huit ans après sa création à la Comédie-Parisienne.
Lien vers le théâtre de Tristan Bernard sur Libre Théâtre
Pendant l’Occupation, il se réfugie à Cannes où il vit à l’hôtel Windsor. Il est arrêté par les Allemands en 1943 et interné au camp de Drancy ; à son départ pour le camp, il a cette phrase : « Jusqu’à présent nous vivions dans l’angoisse, désormais, nous vivrons dans l’espoir. »
Il est libéré trois semaines plus tard grâce à l’intervention de Sacha Guitry et d’Arletty. Il refuse une première fois sa libération, ne voulant pas laisser sa femme, Mamita ; ils sortent finalement tous les deux quelques jours après. Son petit-fils, François, arrêté comme résistant, est déporté à Mauthausen et y meurt ; Tristan Bernard ne se remettra jamais de cette disparition.
Tristan Bernard meurt à Paris le 7 décembre 1947.
Il convient de lire le très bel hommage que lui a rendu Roland Dorgelès, dans la Revue des Deux Mondes parue le 1er juillet 1952. Lien vers l’article sur le site de la Revue des Deux Mondes
Pour en savoir plus:
Interview de Tristan Bernard. Interviewé à Deauville où il prend ses vacances Tristan BERNARD évoque des souvenirs de 1874 à Trouville. Il fait une digression sur Victor HUGO originaire comme lui de Besançon puis en revient à sa fidélité à la côte normande. Il se souvient des séjours chez Lucien GUITRY, parle de Jules RENARD et de leurs parties de poker. Il aime le sport, en particulier le golf et dit son amitié pour le boxeur Georges CARPENTIER. Sur le site de l’INA
Tristan Bernard, formidable conteur du sport, Emission L’Œil du Tigre de France inter, du 4 juin 2017, sur le site de France Inter
Tristan Bernard par Dorgelès : «Il était noble sans emphase et simple avec grandeur», Le Figaro du 7 septembre 1966.
Tristan Bernard dans le domaine public sur le Blog de Gallica