Fantasio d’Alfred de Musset
Comédie en deux actes et en prose, écrite en 1833, publiée en 1834 dans le recueil Un spectacle dans un fauteuil, et représentée pour la première fois remaniée, le 18 août 1866 à la Comédie-Française. Le frère d’Alfred de Musset, Paul, a écrit le livret de l’opéra-comique en 3 actes et 4 tableaux de Jacques Offenbach, à partir de la pièce. L’opéra a été créé le 18 janvier 1872 à l’Opéra-Comique.
Distribution : 8 hommes, 2 femmes
Texte intégral de la pièce à télécharger sur Libre Théâtre
L’argument
À Munich, Fantasio, jeune bourgeois criblé de dettes est las de son existence. Pour échapper à ses créanciers et à l’ennui, il prend la place du bouffon du roi qui vient de mourir, au moment où la ville se prépare à fêter le mariage de la princesse Elsbeth avec le prince de Mantoue. Pour mieux étudier Elsbeth, le prince, un homme ridicule et prétentieux, a décidé d’échanger sa place avec son fidèle aide de camp.
Découvrant la tristesse de la jeune Elsbeth à la veille de ce mariage arrangé, Fantasio tente de convaincre l’héritière du trône d’obéir à son cœur plutôt qu’à la raison d’État.
La première représentation
Paul Foucher se remémorant la première représentation qui eût lieu en 1866 après la mort de Musset écrit :
J’ai ressenti une des plus poignantes émotions de ma vie. Il m’a semblé voir revivre l’auteur lui-même – Alfred, comme je l’appelais – et les souvenirs de notre jeunesse à tous deux. Les papillons de la nuit du temps sont venus à l’instant en foule tourbillonner autour des lanternes colorées de ce Munich fantastique. Delaunay, c’était la tournure élégante de l’adolescent. Ses boucles dorées sur son front, de même que les paroles qu’il nous faisait écouter étaient l’âme du poète. Je m’attendais presque à le voir s’adresser à moi, au balcon, à l’entendre me dire cette phrase que je retrouve, tracée par une main de quinze ans, sur une vieille feuille aujourd’hui jaunie : « je t’écris pour te faire part de mes dégoûts et de mes ennuis ; tu es le seul lien qui me rattache à quelque chose de remuant et de pensant ; tu es la seule chose qui me réveille de mon néant et qui me reporte vers un idéal que j’ai oublié par impuissance. Je n’ai plus le courage de penser. »
Source : Les « premières » de Alfred de Musset par Henry Lyonnet, 1927. Source : BnF/Gallica
Quelques mises en scène
Comédie-Française, 1941, mise en scène Jean-Louis Vaudoyer
Comédie-Française, Mise en scène Denis Podalydès en 2010. Lien vers le dossier de presse
Sur le site de l’INA dans la collection Mémoire du théâtre Jean-Pierre Vincent évoque quatre pièces de Musset. Lien vers l’entretien
Etudes
Ledda Sylvain, « Musset et Fantasio, ou » La Comédie de la mort » », Revue d’histoire littéraire de la France, 1/2008 (Vol. 108), p. 87-99. Source : Cairn
URL : http://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2008-1-page-87.htm
EL Maarouf Samir Patrice, « D’Octave à Fantasio : le(s) romantisme(s) d’Alfred de Musset », 2014. Lien vers l’article sur le site du CÉRÉdI
L’opéra-comique d’Offenbach tiré de la pièce sera représenté sur la scène du Théâtre du Châtelet à partir du 12 février 2017 .
Lien vers le site du Châtelet
Lien vers le Théâtre de Musset sur Libre Théâtre
Lien vers la Biographie d’Alfred de Musset sur Libre Théâtre