Le Voyage de Monsieur Perrichon d’Eugène Labiche et Édouard Martin
Comédie en quatre actes, représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Gymnase, le 10 septembre 1860.
Distribution : 10 hommes, 2 femmes
Texte à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Paris, Gare de Lyon, vers 1860. M. Perrichon, sa femme et sa fille Henriette, prennent pour la première fois le train, pour aller en vacances à Chamonix. Ils sont abordés par deux jeunes hommes, Armand Desroches et Daniel Savary, charmés par la fille de M. Perrichon, qu’ils ont rencontrée lors d’un bal.
Une lutte loyale mais acharnée commence entre les deux jeunes hommes, chacun voulant faire route avec la famille Perrichon pour gagner sa confiance et épouser ainsi Henriette. Armand Desroches sauve la vie de Monsieur Perrichon tombé dans une grotte : toute la famille lui en est très reconnaissante, mais Monsieur Perrichon est vexé de cet épisode. Voyant cela, Daniel Savary fait à son tour semblant de tomber dans une grotte et se fait sauver par M. Perrichon qui, très fier de lui, le prend désormais en affection et sous sa protection.
M. Perrichon se retrouve aussi dans une situation dangereuse lorsqu’il répond de façon insultante, par livre d’or interposé, à un ancien commandant ayant ironisé sur son orthographe. Ce militaire le retrouve douze jours plus tard, pour le défier en duel….
Illustrations de Yves Marevéry
Dessins réalisés lors de l’entrée au Répertoire de la Comédie-Française du Voyage de Monsieur Perrichon en 1906.
Sur les mises en scène de cette pièce à la Comédie-Française, lire l’article d’Agathe Sanjuan, conservateur-archiviste de la Comédie-Française : « Labiche à la Comédie-Française : une cigale chez les fourmis » dans le dossier de presse réalisé à l’occasion de la mise en scène de la pièce par Julie Brochen en 2008.
« La création à la Comédie-Française le 10 mai 1906 a lieu en matinée, devant un public de collégiens, et sans que la critique n’ait été convoquée. Perrichon est interprété par Coquelin cadet. Cette ouverture en catimini ne laissait pas présager l’extraordinaire succès public qui ne s’est pas démenti (Le Voyage de monsieur Perrichon est la pièce de Labiche la plus souvent représentée à la Comédie-Française avec 556 représentations) »
Un extrait
Perrichon, ému.
Daniel, mon ami, mon enfant !… votre main. (Il lui prend la main.) Je vous dois les plus douces émotions de ma vie… Sans moi, vous ne seriez qu’une masse informe et repoussante, ensevelie sous les frimas… Vous me devez tout, tout ! (Avec noblesse.) Je ne l’oublierai jamais !
Daniel
Ni moi !
Perrichon, à Armand, en s’essuyant les yeux.
Ah ! jeune homme !… vous ne savez pas le plaisir qu’on éprouve à sauver son semblable.
Henriette
Mais, papa, Monsieur le sait bien, puisque tantôt…
Perrichon, se rappelant.
Ah ! oui, c’est juste !… Monsieur l’aubergiste, apportez-moi le livre des voyageurs.
Madame Perrichon
Pour quoi faire ?
Perrichon
Avant de quitter ces lieux, je désire consacrer par une note le souvenir de cet événement !
L’Aubergiste, apportant le registre.
Voilà, Monsieur.
Perrichon
Merci… Tiens, qui est-ce qui a écrit ça ?
Tous
Quoi donc ?
Perrichon, lisant.
« Je ferai observer à M. Perrichon que la mer de Glace n’ayant pas d’enfant, l’e qu’il lui attribue devient un dévergondage grammatical. » Signé : « Le Commandant. »
Tous
Hein ?
Henriette, bas, à son père.
Oui, papa ! mer ne prend pas d’e à la fin.
Perrichon
Je le savais ! Je vais lui répondre à ce monsieur. (Il prend une plume et écrit.) « Le Commandant est un paltoquet ! » Signé : « Perrichon. »
Le Voyage de Monsieur Perrichon sur le site de l’INA
Adaptation pour la télévision (25 décembre 1958)
Réalisation de Stellio Lorenzi.
Début gratuit (version intégrale payante) sur le site de l’INA, autre extrait sur le site de l’INA.
Mise en scène de Jean Le Poulain à la Comédie-Française en 1982
Emission télévisée avec Jean Le Poulain, metteur en scène et interprète de la pièce d’Eugène Labiche « Le Voyage de Monsieur Perrichon » à la Comédie Française parle du personnage et du thème de la pièce.
Lien vers le site de l’INA