Un chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche
Comédie en cinq actes mêlée de couplets d’Eugène Labiche et Marc-Michel. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Montansier, le 14 août 1851.
Grand succès à la création (plus de 300 représentations). On rapporte qu’un spectateur apoplectique mourut de rire le soir de la première
Distribution : 11 hommes, 6 femmes et figurants.
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre
L’argument
Le jour de ses noces, Fadinard court à la poursuite d’un chapeau de paille, suivi par son beau-père et l’ensemble de la noce. Le matin même son cheval a mangé le chapeau de Mme Anaïs Beauperthuis en plein rendez-vous avec son amant. Pour éviter les soupçons de son mari violent et jaloux, Fadinard doit partir à la recherche d’un chapeau identique. Cette recherche l’entraîne chez une modiste, qui se trouve être une ancienne amie, puis chez une baronne, puis chez le mari de la dame volage. La série de quiproquos s’achève devant le domicile de Fadinard où la police finit par embarquer tout le monde pour tapage nocturne.
Un extrait
Fadinard, seul.
Enfin… dans une heure… je serai marié… je n’entendrai plus mon beau-père me crier à chaque instant : « Mon gendre, tout est rompu !… » Vous êtes-vous trouvé quelquefois en relations avec un porc-épic ? Tel est mon beau-père !… J’ai fait sa connaissance dans un omnibus… Son premier mot fut un coup de pied… J’allais lui répondre un coup de poing, quand un regard de sa fille me fit ouvrir la main… et je passai ses six gros sous au conducteur… Après ce service il ne tarda pas à m’avouer qu’il était pépiniériste à Charentonneau… Voyez comme l’amour rend ingénieux… Je lui dis : « Monsieur, vendez-vous de la graine de carottes ? » – Il me répondit : « Non, mais j’ai de bien beaux géraniums. » Cette réponse fut un éclair. « Combien le pot ? Quatre francs. — Marchons ! » — Arrivés chez lui, je choisis quatre pots (c’était justement la fête de mon portier), et je lui demande la main de sa fille. — « Qui êtes-vous ? — J’ai vingt-deux francs de rente… — Sortez ! — Par jour ! — Asseyez-vous donc ! » Admirez-vous la laideur de son caractère ! À partir de ce moment, je fus admis à partager sa soupe aux choux en compagnie du cousin Bobin, un grand dadais qui a la manie d’embrasser tout le monde… surtout ma femme… On me répond à ça : « Bah ! ils ont été élevés ensemble ! Ce n’est pas une raison… Et une fois marié… Marié !!! (Au public.) Êtes-vous comme moi ?… Ce mot me met une fourmi à chaque pointe de cheveu… Il n’y a pas à dire… dans une heure, je le serai… (Vivement.) marié !… J’aurai une petite femme à moi tout seul !… et je pourrai l’embrasser sans que le porc-épic que vous savez me crie : « Monsieur, on ne marche pas dans les plates-bandes ! » Pauvre petite femme !… (Au public.) Eh bien, je crois que je lui serai fidèle… parole d’honneur !… Non ?… Oh ! que si !… Elle est si gentille, mon Hélène !… sous sa couronne de mariée !…
Les mises en scène
Extraits des répétitions et interview de Georges Lavaudant autour de la mise en scène du Chapeau de paille d’Italie au Théâtre de la ville en 1993. Lien vers le site de l’INA
Mise en scène de Georgio Barberio Corsetti à la Comédie-Française, avec Pierre Niney : extrait proposé par les Editions Montparnasse sur You Tube (2012), sur CultureBox (2015)
Le dossier de presse sur l’entrée de la pièce au répertoire de la Comédie-Française en 1938 sur Gallica.
Un Chapeau de paille d’Italie sur Gallica
Dessins de Draner, 1851.
Série d’illustrations réalisées par Lhéritier en 1851