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Si la musique baroque suscite un vif intérêt depuis de nombreuses années, le répertoire de la guitare baroque à cinq cordes demeure méconnu. Le guitariste Bruno Helstroffer nous invite à découvrir l’œuvre d’Henry Grenerin, musicien du Roi dès 1641. À travers un récit fantasmé mêlant la figure d’Henry Grenerin et l’histoire, entre ombres et lumières, du Roi-Soleil, il insuffle une nouvelle vie à cette musique injustement oubliée, dans une mise en espace poétique portée par le mime Stefano Amori. Un instant suspendu, empreint de grâce et propice à la rêverie.

La compagnie Les Pieds Nus propose une version adaptée et « modernisée » du Bourgeois Gentilhomme de Molière. C’est avec quelque appréhension que nous allions voir ce spectacle, car pourquoi revisiter cette pièce dont le message malgré les siècles reste d’une actualité brûlante : l’obsession des apparences et du statut social mène à l’aveuglement et à la manipulation. Nos craintes furent vite dissipées par la cohérence de la mise en scène de Bastien Ossart, qui incarne aussi également Monsieur Jourdain, et la virtuosité de l’ensemble des interprètes. Légèrement resserrée, la pièce de Molière est interprétée suivant les codes exigeants du théâtre baroque : une déclamation emphatique, une diction claire et rythmée soulignant la musicalité du texte et une gestuelle proche de la pantomime, sans oublier la mise en abyme et la rupture du quatrième mur. Ainsi les scènes originales sont commentées lors d’intermèdes burlesques qui éclairent les enjeux de l’intrigue, facilitant ainsi la compréhension des plus jeunes spectateurs. Les costumes, et singulièrement les chapeaux et coiffes, sont à la fois spectaculaires, colorés et délirants, évoquant l’univers fantasmagorique de Tim Burton. L’ensemble respecte à merveille l’esprit des comédies de Molière où texte, danse et chant s’entrelacent dans un rythme échevelé, déclenchant de nombreux éclats de rire. Un spectacle tout public, drôle, intelligent et surprenant, à ne pas manquer.

Le spectacle propose le récit de cette vie d’engagement et dresse un portrait sensible, porté par deux voix féminines, Marie-Christine Barrault et Hinda Abdelaoui. Chacune incarne tour à tour Gisèle Halimi, révélant les différentes facettes de cette personnalité emblématique, dont la force motrice fut une indignation viscérale face à l’injustice. La sobre mise en scène laisse toute la place à la parole, rythmée par des archives sonores où résonne la voix même de l’avocate, faisant naître une intense émotion. La grande salle de la Scala Provence était comble, rassemblant un public varié, avec de nombreux jeunes, attentifs et séduits. Au delà de l’hommage, le spectacle Gisèle Halimi, une farouche liberté est un spectacle essentiel qui invite à la réflexion et nourrit le débat toujours actuel sur les droits des femmes et la justice sociale.

Chaque année, l’Opéra Grand Avignon propose un opéra participatif, l’occasion de faire découvrir une œuvre emblématique à un jeune public, appelé à travailler plusieurs chants avant la représentation, dans le cadre scolaire ou lors d’ateliers d’apprentissage ouverts à tous, puis à participer depuis la salle lors de la représentation. La qualité et la variété des documents pédagogiques, disponibles en ligne ou en version papier, méritent d’être soulignées. Ces ressources, riches et adaptées, jouent un rôle clé dans le succès de cette initiative, ayant pour but de populariser l’opéra auprès du grand public, et notamment auprès des plus jeunes, en le rendant inclusif et participatif. Pour la saison 2024-2025, l’Opéra Grand Avignon, en coproduction avec l’Opéra de Rouen Normandie et le Teatro Sociele di Como-AsLiCo a choisi Turandot, présenté en version française. L’adaptation, particulièrement ingénieuse, offre une mise en abyme de l’histoire de Turandot : Calaf est un jeune homme d’aujourd’hui qui tombe éperdument amoureux du portrait de Turandot lors de la visite d’un musée. L’adaptation dramaturgique signée Andrea Bernard et le remaniement musical de la partition de Puccini par Enrico Minaglia mettent cet opéra grandiose à la portée d'un public familial, sans aucunement le dénaturer. L’histoire mêlant passion et enjeux tragiques se déploie dans une Chine légendaire, évoquée par des éléments visuels tels que les gongs, lanternes, dragons, masques ou jeux d’ombre. Ces symboles dialoguent subtilement avec la musique de Puccini, dont les orchestrations et motifs mélodiques évoquent un Orient imaginaire, empreint de mystère.

Le Bibliothécaire par la Compagnie du Gros Orteil Spectacle vu le 19 décembre 224 à la Scala Provence Un employé

Actualité du répertoire de Jean-Pierre Martinez

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