Les Ritals d’après le roman de François Cavanna
Les Ritals, c’est d’abord une histoire d’amour, l’amour d’un fils pour son papa, telle que nous la raconte un enfant né d’une mère française et d’un père italien émigré en France. Le Rital, avant guerre, c’est l’Arabe d’aujourd’hui. L’histoire de François Cavanna, c’est celle de beaucoup d’entre nous : Italiens, Portugais, Espagnols, Algériens… mais aussi Bretons ou Auvergnat. Avant-guerre ou après-guerre, ou encore entre deux guerres, l’histoire de l’exil, de l’immigration et de la difficile assimilation reste à peu près la même. Ce spectacle magistralement interprété par Bruno Putzulu à partir de son adaptation du roman de Cavanna, n’a cependant rien de tristement nostalgique. Comme Yves Montand (un Rital comme lui), ce comédien sait tout faire : raconter, jouer, mimer, danser, chanter… Mis en scène par Mario Putzulu (encore une histoire de famille) et accompagné à l’accordéon par Grégory Daltin, Bruno Putzulu captive son public de bout en bout. Il nous fait rire souvent. Il nous émeut aux larmes souvent aussi, tant chacun peut se reconnaître dans cette tranche d’humanité qu’il nous livre avec une totale sincérité et une empathie naturelle. Si ce spectacle ne cache rien des déchirements liés à l’immigration et des misères qui l’accompagnent, on en sort un peu réconciliés avec nous-mêmes, avec les autres et avec notre histoire commune. Oui, ce spectacle fait du bien. Et c’est notre plus gros coup de cœur depuis le début de ce festival.
Critique de Jean-Pierre Martinez
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