Ubu Roi d’Alfred Jarry

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Illustration de l’Édition du Mercure de France, 1896. Source : BnF/gallica

Comédie en cinq actes publiée le 25 avril 1896 dans la revue de Paul Fort Le Livre d’art et représentée pour la première fois le 10 décembre 1896 par la troupe du Théâtre de l’Œuvre au Nouveau-Théâtre. Il s’agit de la première pièce du cycle Ubu.
Distribution : 18 hommes, 2 femmes (possibilité de faire jouer plusieurs rôles par les mêmes comédiens)
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

L’argument

Influencé par sa femme, le père Ubu assassine le roi Venceslas de Pologne et prend le pouvoir. Le prince Bougrelas réussit à s’enfuir. Ubu fait tuer les nobles , les magistrats, les financiers  et arrête le capitaine Bordure qui l’a aidé dans le coup d’état. La Mère Ubu essaye de s’emparer du trésor des rois de Pologne mais est chassée par une révolte menée par Bougrelas. Pendant ce temps, le Père Ubu part combattre en Ukraine. Il retrouve la mère Ubu. Ils sont tous deux contraints de s’enfuir en bateau et partent pour la France

Genèse de la création

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Illustration de l’Édition du Mercure de France, 1896. Source : BnF/Gallica

Le personnage d’Ubu est inspiré de Félix Hébert, professeur de physique au lycée de Rennes où Alfred Jarry étudie. Surnommé P.H., Père Heb, il est chahuté. Les lycéens écrivent depuis plusieurs années une chronique dont il est le héros ridicule. Dans l’un des épisodes, rédigé vers 1885 par  Charles Morin et intitulé Les Polonais, il est roi de Pologne. Jarry adapte ce texte en comédie et la représente avec les marionnettes du « Théâtre des Phynances » à partir de décembre 1888 dans le grenier de la famille Morin, puis à partir 1890 dans l’appartement des Jarry.

La pièce est créée le 10 décembre 1896 au Nouveau-Théâtre à Paris avec Firmin Gémier et Louise France. Le soir de la première,  Jarry lit un discours introductif d’une voix quasiment inaudible des spectateurs, où il annonce que l’action se passe « en Pologne, c’est-à-dire nulle part ». La pièce fait scandale.

Le personnage d’Ubu, né d’une farce de collégien, a occupé Alfred Jarry toute sa vie au point qu’il a fini par s’identifier à son héros.


Quelques mises en scène

Mise en scène et adaptée pour la télévision par Jean-Christophe Averty, 1965

avec Jean-Bouise et Rosy Varte.

Mise en scène par Monique Creteur à Nantes, 1974

Par le Petit Théâtre de Marionnettes de Nantes, dirigé par Monique Creteur.
Pendant des semaines, une équipe de passionnés a peint, collé, confectionné ces 120 silhouettes : de véritables mannequins de 80 cm à 1, 20 m, à tige, actionnées par 11 personnes. Spectacle et reportage consacré à la fabrication des marionnettes. (Disponible sur Madelen)

Mise en scène de Peter Brook au Théatre des Bouffes du Nord en  1978

Lien vers des photos du spectacle sur le site des archives Nicolas Treatt 

Mise en scène d’Antoine Vitez au Théâtre de Chaillot en mai 1985

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Ubu roi. Mise en scène de Antoine Vitez : photographies / Daniel Cande. Source : BnF/Gallica

Mise en scène de Roland Topor au Théâtre national de Chaillot, en mai 1992

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Mise en scène de Roland Topor. Photographie : Daniel Cande. Source : BnF/Gallica


Mise en scène de Bernard Sobel, à Avignon en juillet 2001

Reportage sur le site de l’INA. Au festival d’Avignon représentation de la pièce Ubu roi qui se joue au lycée Saint Joseph dans une mise en scène par Bernard Sobel et dont le rôle principal est tenu par Denis Lavant. Extrait du spectacle joué, interviews de Bernard Sobel et Denis Lavant.

Mise en scène de Jean-Pierre Vincent à la Comédie-Française, 2009

Lien vers le dossier de presse sur le site de la Comédie-Française

Mise en scène d’Antonio Diaz-Florian au Théâtre de l’Épée de Bois, 2016

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La pochade d’Alfred Jarry est ici épurée pour en faire ressortir la dimension politique et esthétique. Cinq comédiens seulement interprètent tour à tour les innombrables personnages de cette comédie, et les extravagants décors de la pièce (palais royal, champs de bataille, grotte, navire…) sont suggérés en ombres chinoises derrière un drap blanc. Une poésie cruelle naît de cette atmosphère à la fois enfantine et bouffonne.

Lien vers le spectacle

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