La Main leste d’Eugène Labiche et Edouard Martin

Comédie-vaudeville en un acte, représentée pour la première fois à Paris sur le Théâtre des Bouffes-Parisiens le 6 septembre 1867.
Distribution : 2 hommes, 3 femmes
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10522887t
En omnibus : estampe de Zorn. 1897. Source : BnF/ Gallica

L’argument

Madame Legrainard a la main leste. Lorsqu’un homme se met à lui caresser les pieds dans un omnibus, elle le gifle, mais perturbée par cet incident oublie son sac.  Alors qu’elle se rend aux objets perdus, son mari reçoit Régalas, un jeune peintre qui rapporte le sac égaré, mais demande raison du soufflet qu’elle lui a donné. Pour cela, il exige un baiser de Madame Legrainard ou un duel avec son mari. Mais la situation se complique quand il rencontre Céline, la fille des Legrainard, et en tombe amoureux…


Critique de Paul de Saint-Victor parue dans La Presse, le 9 septembre 1867 :

« Les Bouffes-Parisiens viennent de prendre une brillante revanche de leur médiocre début. C’est un vrai cadeau que M. Labiche leur a fait en leur donnant la Main leste. Il pleut des soufflets dans cette joyeuse pièce, et des mots comiques, et des quiproquos à désopiler la rate la plus endurcie. Cela se termine par un duel dont les pistolets sont deux tasses de lait… On ne raconte pas ces drôleries, on n’analyse pas le fou rire. » Source : BnF/ Gallica

Un extrait

Legrainard.
Ah! voilà, l’impatience!… Certainement tu as mille qualités… D’abord tu m’aimes.
(Pendant ce qui suit, Céline débarrasse le guéridon et porte les différents objets dans la coulisse de droite.)

Mme Legrainard.
Taisez-vous.

Legrainard.
Je sais ce que je dis… mais ce n’est pas du sang que tu as dans les veines… C’est du salpêtre… et puis tu as un défaut terrible.

Mme Legrainard.
Lequel ?

Legrainard.
C’est ta main.

Célinecontinuant de ranger.
Ah ! oui, par exemple.

Legrainard.
C’est la foudre, elle part comme une bombe et retombe comme une grêle.

Mme Legrainard.
Ne parlons pas de ça.

Legrainard.
Que tu me gifles, moi, passe encore… Nous autres hommes, nous avons des moyens de nous venger.

Mme Legrainard.
Taisez-vous.

Legrainard.
Je sais ce que je dis ! mais que tu gifles mes ouvrières, c’est une autre histoire ; avec ta pétulance, tu as failli compromettre la prospérité de notre fabrique de fleurs artificielles, dont je t’avais donné la direction… Tu entrais dans l’atelier, et, à la moindre observation… v’li! v’lan!… ce n’est pas du commerce, ça.

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