Les Boulingrin de Georges Courteline

Vaudeville en un acte, créé le 7 février 1898 au Théâtre du Grand-Guignol, publiée en 1898 chez Stock (réédité dans le recueil Les Marionnettes de la vie en 1900). Publié dans le recueil Les Ombres parisiennes (1894), sous le titre L’invité
Distribution: 2 hommes, 2 femmes
Téléchargez gratuitement le texte intégral sur Libre Théâtre.

L’argument

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5544937p/f140
Illustration de Barrère parue dans Les Marionnetes de la Vie, recueil paru en 1900. Source BnF/ Gallica

Des Rillettes,  un pique-assiette, essaie de s’immiscer  chez Les Boulingrin. Il pense pouvoir passer d’agréables moments chez eux bien au chaud pendant une bonne partie de l’hiver, mais il se retrouve au centre d’une scène de ménage et devient un prétexte de chamaillerie supplémentaire, le couple le prenant pour arbitre. La scène bascule jusqu’à devenir absurde :  les meubles de cet intérieur bourgeois typique sont brisés, les insultes et les cris fusent, des coups de revolver partent. La scène s’achève par un incendie.

Lien audio

Lien vers l’enregistrement audio réalisé par le site  courteline.org

Un extrait

Madame Boulingrin.
Je te conseille de te plaindre. (A des Rillettes.) Un fainéant doublé d’un escroc, qui ne fait oeuvre de ses dix doigts et se saoule avec l’argent de ma dot : les économies de mon vieux père !
Boulingrin, au comble de la joie.
Ton père !… (A des Rillettes.) Dix ans de travaux forcés pour faux en écritures de commerce.
Madame Boulingrin.
En tous cas, on ne l’a pas fourré à Saint-Lazare pour excitation de mineure à la débauche, comme la mère d’un imbécile que je connais.
Boulingrin, à des Rillettes.
Vous l’entendez ?
Des Rillettes.
Ne trouvez-vous pas que le temps s’est étrangement rafraîchi depuis une quinzaine de jours ?
Boulingrin, à sa femme.
Ne me force pas à révéler en l’infection de quel cloaque je t’ai pêchée de mes propres mains.
Madame Boulingrin.
Pêchée !… Tu ne manque pas d’audace et je serais curieuse de savoir lequel de nous a pêché l’autre !
Boulingrin.
Ernestine !
Madame Boulingrin, formidable.
Silence ! ou je dis tout ! ! !
Boulingrintrépignant.
Ah !… Ah !… Ah !…
Des Rillettes, avide de concilier.
Du calme !… Madame a raison.
Boulingrin, qui bondit.
Raison ?
Des Rillettes, doux et souriant.
Oui.
Boulingrin.
Raison !
Des Rillettes.
Mais…
Boulingrin.
Raison !… Ah çà ! monsieur des Rillettes, vous voulez donc que je vous extermine ?
Des Rillettes.
En aucune façon, monsieur. Je vous prie même de n’en rien faire.
Boulingrin.
Certes, je puis le dire à voix haute : au cours de ma longue carrière, j’ai entendu bien des crétins proférer des extravagances. Ça ne fait rien, je veux que mon visage se couvre de pommes de terre, si j’ai jamais, au grand jamais, ouï la pareille insanité !

Les Bouligrin sur le site de l’INA

Les premières minutes de la pièce de Courteline, filmée par André Teisseire en 1970, avec Michel Aumont.
Lien vers le site de l’INA

Pour explorer l’œuvre théâtrale de Georges Courteline dans Libre Théâtre :

Print Friendly, PDF & Email
Retour en haut