Gros chagrins de Georges Courteline

Saynète pour 2 femmes, représentée pour la première fois le 2 décembre 1897 au Théâtre du Carillon.
Publiée également en 1890 dans le recueil Potiron, sous le titre Les grandes douleurs.
Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre.

L’argument

Une femme trompée vient conter ses malheurs chez une amie. Tout le dialogue est une alternance de pleurs déchirants et de remarques totalement futiles.

Lien audio

Lien vers l’enregistrement audio réalisé par le site  courteline.org

Un extrait

Les deux femmes, à tue-tête.
J’ai z’une petite maison
A Barbe
A Barbe
J’ai z’une petite maison
A Barbizon !

Caroline.
Tu y es.
Gabrielle.
Ça ne doit pas être bien malin, d’avoir du succès au café-concert.
Caroline.
Parbleu ! – Et alors ?
Gabrielle.
Quoi, alors ?
Caroline.
Pour m’en finir avec ton histoire ?
Gabrielle.
Quelle histoire ?
Caroline.
L’histoire de la lettre.
Gabrielle.
Quelle lettre ?
Caroline.
La lettre de Rose Mousseron ?
Gabrielle.
La lettre de Rose Mousseron ?… Ah oui ! Une lettre immonde, ma chère ! pleine de saletés et d’horreurs ! Une véritable dégoûtation !
Caroline.
Tu l’as sur toi, mon coeur ?
Gabrielle.
Non.
Caroline.
Tant pis.
Gabrielle.
Ah ! les lâches ! Ah ! les misérables, les infâmes ! Voilà pourtant à qui nous sacrifions tout, notre jeunesse, nos illusions, nos pudeurs ! (Elle sanglote.) Jamais, tu entends bien, jamais je ne pardonnerai ça à Fernand ! Mon Dieu, que je souffre ! Pour sûr, je vais avoir une attaque de nerfs !
Carolinedésolée.
Je t’en prie, Gabrielle, pas d’attaque ! Puisque je te dis que je suis sans bonne !
Gabrielle.
Donne-moi un peu d’eau de mélisse !
Caroline.
Tout à l’heure. – Tiens, mon petit chat, tu ne sais pas ce que tu vas faire ?
Gabrielle.
Si ! Je vais me suicider.
Caroline.
Mais non. Tu vas rester à dîner avec moi. Ça te changera le cours des idées.
Gabrielle.
A dîner ?… Je ne peux pas !
Caroline.
Pourquoi ?
Gabrielle.
Nous dînons chez les Brossarbourg.(Au comble de la joie.) Il paraît que ce sera charmant. On dansera ! – Et pendant que j’y pense : tu connais le pas de quatre, Caroline ?
Caroline.
Oui.
Gabrielle.
Veux-tu être bien mimi avec ta pauvre affligée ?
Caroline.
Certainement.
Gabrielle.
Apprends-le-moi, dis ?

*****************

La maîtresse du mari est Rose Mousseron de Parisiana

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90114431
Parisiana. Gilberte tous les soirs à 10 h. Affiche de Pal, 1894. Source : Bnf/Gallica

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