Biographie de Georges Courteline

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Jules Moinaux, Extrait des tribunaux comiques de Jules Moinaux. A. Chevalier-Marescq, 1881/ Source : BnF/Gallica

Georges Courteline est le fils du chroniqueur judiciaire et auteur de théâtre Joseph Moineaux, connu sous le nom de plume de Jules Moinaux.

Georges Courteline est né à Tours en 1858 et a été élevé par ses grands-parents jusqu’à l’âge de cinq ans. Ses parents le font ensuite revenir à Paris. Tous les étés, la famille s’installe dans une villa à Montmartre rue de la Fontenelle puis rue du Chevalier-de-la-Barre, où se rendent les célébrités du théâtre du Second Empire. Il est très attaché à ce quartier et prendra pendant un temps le nom de plume Jean de la Butte.

Après ses études au collège de Meaux, il fait son service militaire à Bar-le-Duc en 1879 au 13e régiment de chasseurs à cheval qui lui inspirera quelques-unes de ses célèbres satires. Après quelques mois, il obtient un congé de convalescence à Paris, puis est réformé. En 1880, il entre comme expéditionnaire au ministère de l’Intérieur, à la Direction générale des cultes. Il passera 14 ans dans la fonction publique, qu’il quittera dès qu’il pourra vivre de sa plume.

En 1881, avec Jacques Madeleine et Georges Millet, il fonde la revue Paris moderne, revue de poètes, sous le pseudonyme de Georges Courteline, pour ne pas être confondu avec son père, Jules Moinaux. Il y publie des poèmes et des contes dans le genre érotique de son ami Catulle Mendès.

En 1883, Courteline entre comme chroniqueur aux Petites Nouvelles quotidiennes. L’année suivante, son premier ouvrage est édité à la librairie des Petites Nouvelles quotidiennes : les Chroniques de Georges Courteline. Il continue à écrire des chroniques qui sont publiées ensuite à La Vie Moderne (1885-1887).

Il commence à écrire pour le théâtre avec  les Gaîtés de l’escadron (1886, Marpon-Flammarion). Sont également publiés le 51e Chasseurs (Marpon-Flammarion) et Le Train de 8 h47 (1888, dans la Vie moderne, puis chez Marpon-Flammarion).

De 1890-1894, il rédige des chroniques régulières – Ombres Parisiennes – à L’Echo de Paris, signées Jean de la Butte, en l’honneur de Montmartre (Certaines saynètes et nouvelles sont regroupées dans les Facéties de Jean de la Butte chez Flammarion en 1892  et sous le titre, Ombres parisiennes, chez Flammarion en 1894) . Il  publie sous le nom de Courteline des contes et des nouvelles, Messieurs les ronds-de-cuir et Les Hannetons (qui deviendront, vingt ans plus tard Les Linottes). De 1895 à 1896, ses chroniques sont publiées au Journal.

Courteline fait ses réels débuts au théâtre avec la création de Lidoire au Théâtre Libre d’Antoine en 1891. Le Théâtre Libre est le théâtre d’avant-garde le plus novateur de l’époque, qui fait notamment découvrir Strindberg et Ibsen.

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Nouveau Théâtre 15 rue Blanche. Les Joyeuses commères de Paris de MM. Catulle Mendes et Georges Courteline… Affiche de Lucien-Marie-François Métivet 1895.

Le 16 avril 1892, au Nouveau Théâtre, Catulle Mendès et de Georges Courteline créent une revue en quinze tableaux : Les Joyeuses Commères de Paris. Deux actrices de cette pièce joueront un grand rôle dans sa vie : Suzanne Fleury, dite Berty, qu’il épousera en 1892 (avec qui  il aura deux  enfants Lucile- Yvonne Moineau, née en 1893 et André Moineau, né en 1895 ) et Jeanne Bernheim, dite Brécourt qu’il l’épousera ensuite en 1907 ( Suzanne est décédée en 1902).

En avril 1893 Boubouroche, pièce en deux actes, est créée au Théâtre Libre. En décembre 1894, au Théâtre d’Application a lieu la première de La Peur des coups (avec Suzanne Berty dans le rôle féminin). Les créations théâtrales se succèdent : en  1895  au théâtre de l’Ambigu, première des Gaîtés de l’escadron, « revue militaire en trois actes et neuf tableaux  » (écrite en collaboration avec Edouard Norès),  en 1896 création au Carillon d’Un client sérieux.


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Courteline s’amusant avec son théâtre de marionnettes – Fusain aquarellé de Charles Léandre. (source : Wikimedia Commons)

L’année 1897 est particulièrement riche :
15 mars : Au théâtre du Grand-Guignol : Hortense, couche-toi !
13 avril: Au Grand-Guignol : Monsieur Badin.
29 septembre : Ouverture du Théâtre Antoine avec Boubouroche.
10 octobre: Au Grand-Guignol, Théodore cherche des allumettes.

En 1898, Les Boulingrin sont créés au Grand-Guignol.
En 1899, alors que Le Gendarme est sans pitié est créé a
u Théâtre Antoine, Courteline est décoré de La Légion d’honneur. En fin d’année, Le Commissaire est bon enfant est créé au Gymnase, puis repris l’année suivante au Théâtre Antoine. (12 décembre). Toujours au même théâtre, le Théâtre Antoine,  L’Article 330 est créé en fin d’année.

En1901, une première édition collective du Théâtre de Courteline sous le titre : Les Marionnettes de la vie (1 volume, Flammarion). Les Balances sont créées  au Théâtre Antoine.


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En1903, Courteline quitte le quartier Montmartre et s’installe au 43, avenue de Saint-Mandé. En fin d’année, La Paix chez soi est créée  au Théâtre Antoine.
Le 15 janvier 1905   pour le 283e anniversaire de la naissance de Molière La Conversion d’Alceste, pièce en un acte et en vers, écrite à la fin de 1902 est jouée à la Comédie-Française
Le 1er janvier1906, Mentons bleus, scène de la vie de cabots (pièce écrite en collaboration avec Dominique Bonnaud) est représentée à la Boite à Fursy.


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Félix Galipaux et Lucien Guitry dans « J’en ai plein l’dos d’Margot » de Georges Courteline et Pierre Wolff / dessin de Yves Marevéry. 1909. Source : BnF/Gallica

La première de La Cruche ou J’en ai plein le dos de Margot, pièce en deux actes écrite en collaboration avec Pierre Wolff se déroule le 27 février 1909 au Théâtre de la Renaissance
L’année suivante, Boubouroche entre dans le répertoire de la Comédie-Française.

Courteline cesse d’écrire en 1912 et se consacre à l’édition de ses œuvres (1918 : Deuxième édition collective du Théâtre en deux volumes chez Flammarion ; 1925-1927 : édition en 13 volumes chez Bernouard ; 1929 : troisième édition collective du Théâtre en trois volumes chez Flammarion).

En 1919, La Cruche est représentée à la Comédie-Française. En 1921, Courteline est fait commandeur de la Légion d’honneur. En 1926, il reçoit le Grand prix d’Académie et est élu à l’Académie Goncourt au siège de Gustave Geffroy.

Souffrant de gangrène, Courteline est amputé de la jambe droite en 1925, puis de la jambe gauche en 1929. Il meurt peu après le 25 juin 1925.
Sur la stèle de sa tombe est inscrit cette épitaphe « J’étais né pour rester jeune et j’ai eu l’avantage de m’en apercevoir le jour où j’ai cessé de l’être. »

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Obsèques de Courteline : discours de Pierre Benoist / Agence Meurisse 1929. Source : BnF/ Gallica

Pour explorer l’œuvre théâtrale de Georges Courteline dans Libre Théâtre :

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