Les Fâcheux de Molière à Avignon

6 et 7 juin, 20h30 – Grande écurie – Versailles

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*** Libre Théâtre vous recommande ce spectacle

Coup de cœur de Libre Théâtre : le génie de Molière réincarné !

D’entrée, le récit que fait Eraste à son valet de ses démêlés avec un fâcheux au théâtre déclenche l’hilarité par un effet de mise en abyme… C’est tout d’abord le choix d’un texte de Molière rarement représenté qu’il faut saluer. C’est ensuite l’intelligence et l’à-propos de la mise en scène de Jérémie Milszstein, assisté de Brice Borg. Usant de tous les procédés du comique en un véritable feu d’artifices, ils nous livrent une version très moderne de cette comédie toujours d’actualité (car les fâcheux sont encore parmi nous) tout en renouant avec l’esprit des représentations de l’époque, en jouant par exemple avec le public et en intégrant ses réactions par des improvisations…

Les costumes sont contemporains et les intermèdes de ballet qui marquent la fin des actes empruntent à Barbara ou Dario Moreno. Même la vidéo est mise à contribution. Et pourtant, ces anachronismes, loin d’apparaître comme des postures, semblent redonner à Molière sa vérité en le désacralisant.

Autre tour de force : faire jouer cette pièce comportant 18 personnages par 4 comédiens seulement ! Car il faut rendre un hommage appuyé à la virtuosité étonnante des interprètes de ce spectacle.

Emmanuel Rehbinder incarne un Eraste survolté. Persécuté qu’il est par tous ces fâcheux, il nous délivre cependant avec une incroyable fluidité les alexandrins de Molière, qui de sa bouche coulent avec le naturel de la prose.

Jérémie Milszstein, le metteur en scène, interprète le rôle du valet La Montagne, dans un savoureux numéro de fourberie à l’égard de son Maître Eraste.

Justine Martini est Orphise, la belle convoitée par Eraste, à qui tous ces fâcheux font obstacle. Aussi pétillante que frivole et manipulatrice, elle contribue à rendre fou son malheureux prétendant.

Enfin Benjamin Witt (en alternance avec Brice Borg) fait encore plus fort que Molière en interprétant tous les fâcheux et les fâcheuses. Dans une performance époustouflante, il passe sans transition d’un rôle à l’autre tel un véritable transformiste, ou même interprète à lui seul un dialogue entre deux femmes dans un numéro de ventriloquie burlesque.

Le succès mérité de ce spectacle jubilatoire se mesure facilement aux éclats de rire incontrôlés qui résonnent dans la salle du début à la fin de la représentation.

Bref, courez voir ces irrésistibles Fâcheux ! Pour notre part, nous avons déjà envie d’y retourner.

(Vu à Avignon en 2017)

Illustrations du spectacle par Bénédicte Roullierlescroquis.fr
(Licence des dessins : CC BY-NC-ND)

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Bénédicte Roullier, lescroquis.fr. CC BY-NC-ND

Bénédicte Roullier, lescroquis.fr. CC BY-NC-ND


Mise en scène : Jérémie Milsztein assisté de Brice Borg

Distribution :
Justine Martini
Brice Borg en alternance avec Benjamin Witt
Jérémie Milsztein
Emmanuel Rehbinder

Pour en savoir plus sur la pièce et lire le texte intégral : notice sur  Libre Théâtre

Pour réserver

par internet  : http://www.avignonleoff.com/programme/2018/les-facheux-s21885/


« Sous quel astre, bon Dieu, faut il que je sois né,
Pour être de Fâcheux toujours assassiné ! »
« Importuns, raseurs, enquiquineurs, casse-pieds, ou, pour le dire plus net, emmerdeurs, quel que soit les vocables, la réalité est la même ! Les fâcheux, dont parle Molière, sont une engeance aussi vieille que la nature humaine. Grâce à cette comédie, le mot, d’adjectif, devient nom : le fâcheux se fait homme. »
Éraste, un gentilhomme amoureux d’Orphise, voit ses projets de mariage contrariés par le tuteur de celle-ci. Il doit se rendre à un rendez-vous amoureux avec elle, mais une dizaine d’importuns retardent à des titres divers et sous les prétextes les plus variés l’exécution de son projet. Enfin survient le tuteur d’Orphise (Damis), qui entend faire assassiner le jeune homme, mais il est lui-même attaqué par les valets d’Éraste. Le généreux jeune homme le tire de ce mauvais pas et obtient ainsi la permission d’épouser sa dulcinée.


(c) Christine Coquilleau Nait Sidnas - photoprivee.com
(c) Christine Coquilleau Nait Sidnas – photoprivee.com
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